Comment repérer une contrefaçon Louis Vuitton

La faculté de faire la différence entre un authentique sac Louis Vuitton et l’un de ces imposteurs omniprésents sur le marché « s’acquiert avec le temps », affirme Diane D’Amato, responsable de la section luxe chez Heritage Auctions. Pour Diane D’Amato, qui a travaillé des années chez Louis Vuitton avant de rejoindre Heritage, la courbe d’apprentissage a été progressive. Elle décrit « se trouver en présence d’un produit d’une qualité incroyable, le toucher, le sentir, le regarder et, finalement, l’avoir totalement intégré par instinct ».

Mais si, en ce moment même, vous avez les yeux sur l’objet en question (disons par exemple un modèle Speedy 25 Bandoulière, framboise, peut-être ?), nous imaginons bien qu’il est loin d’être idéal de voir les choses de si loin. Ainsi, alors que l’équipe juridique de Louis Vuitton joue à chat avec les fraudeurs du monde entier, nous avons dressé une liste exhaustive des repères à connaître qui vous aideront à identifier les contrefaçons et à mieux sélectionner le premier (ou le prochain) article emblématique de votre collection. Jetez un coup d’œil au récapitulatif ci-dessous. Plus loin dans l’article, vous trouverez des explications détaillées de chaque élément à vérifier sur un Louis Vuitton.

1. Logos

Observez le logo. Créé il y a plus d’un siècle dans l’espoir d’éviter les contrefaçons, il ne fait aucun doute que Louis Vuitton apporte le plus grand soin à sa présentation. Un décalage du logo, des bavures, des bords flous ou un reflet verdâtre n’ont donc aucune place ici. « Si les couleurs sont susceptibles de baver sur une contrefaçon », précise Diane D’Amato, « c’est parce que les contrefacteurs ne parviennent pas à obtenir une saturation et une couleur parfaites ».

Cependant, sur certains styles spécifiques fabriqués à partir d’un seul panneau continu de toile (comme le Speedy), on pourra trouver des logos à l’envers sur un côté. Par contre, cela ne se produira jamais sur des sacs réalisés à partir de deux panneaux de toile reliés par une couture, comme dans le cas du Neverfull Monogram.

2. Poignées et passepoil

Les poignées et les passepoils des sacs Louis Vuitton sont fabriqués en cuir vachetta, une peau de vache aux tons naturels qui prend une riche couleur miel avec le temps. « Dès qu’ils sont exposés à l’air, ils commencent à changer de couleur », explique Diane D’Amato, « c’est ainsi que les poignées se patinent. Un sac contrefait ne réagira pas de la même manière qu’un sac authentique ». Si vous avez sous les yeux un sac vintage avec des poignées naturelles brillantes, passez votre chemin. Fondée en 1854, la maison Vuitton n’a pas peur de laisser le cours naturel du temps se refléter dans son travail. Ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir une telle confiance en soi.

3. Coutures

Attendez-vous à la perfection pour ce qui est des coutures d’un sac Louis Vuitton. Un sac qui n’est pas parfait ne sortira jamais de l’atelier. Et à quoi la perfection ressemble-t-elle, exactement ? Les coutures sont parfaitement droites et parfaitement régulières. Le nombre de points est invariable. Par exemple sur un sac Louis Vuitton authentique de modèle Alma, Speedy et Neverfull, nous avons la même séquence de cinq points d’un bord à l’autre des languettes permettant de fixer les poignées. Cela ne change jamais : Vuitton reproduit toujours le nombre de points selon l’emplacement du passepoil. La règle d’or est la suivante : la perfection est toujours droite.

4. Pièces métalliques

Selon Diane D’Amato, il arrive souvent que « les pièces métalliques aient l’air bon marché sur un faux sac Louis Vuitton ». Un authentique sac de luxe procure un plaisir au toucher qu’une usine en Chine ou au Vietnam ne peut tout simplement pas reproduire. C’est pourquoi, si les pièces métalliques semblent peu solides, creuses ou même (horreur !) en plastique, le sac est à n’en pas douter un faux. De même, examinez l’estampage du logo LV sur la tirette de la fermeture à glissière. Elle doit être aussi nette et claire qu’un billet de banque tout neuf. Enfin, les pièces métalliques des sacs Louis Vuitton sont généralement en laiton, en laiton doré ou en métal argenté (bien que des finitions mates existent). Dans la mesure du possible, assurez-vous que les pièces métalliques du sac que vous envisagez d’acheter sont celles d’un véritable sac Louis Vuitton en consultant louisvuitton.com.

5. Doublures

Louis Vuitton peut bien évidemment utiliser des doublures différentes pour ses différentes collections. Cependant, les sacs en toile Monogram sont généralement doublés en coton brun et les sacs en toile Damier Ebiene sont historiquement doublés en microfibre rouge. En revanche, si vous envisagez un sac spécifique, faites des recherches. Prêtez attention aux détails que les contrefacteurs négligent souvent, comme le fait de savoir si une doublure particulière a réellement été utilisée l’année où le sac a été produit. À titre d’exemple, cette année, le Neverfull Monogram possède une doublure fauve avec de fines rayures brunes. Vous aurez besoin de connaître ce détail si, dans 30 ans, vous envisagez d’acheter un Neverfull Monogram de 2017.

Enfin, les contrefacteurs semblent croire que les sacs Louis Vuitton rendent mieux avec un intérieur en daim marron ou beige. Ils apparaissent souvent sur les faux. Heureusement, vous ne verrez jamais de doublure en daim marron ou fauve sur un vrai Vuitton, car la maison elle-même n’a jamais doublé ses sacs avec l’une ou l’autre de ces matières. Voici un moyen simple d’identifier une contrefaçon.

6. Estampage

Étudiez la police de caractères utilisée par Louis Vuitton pour estampiller ses sacs. L’un des détails les plus notables est le O parfaitement rond et large. Observez également que le L a une queue plus courte que la normale et que les deux T de Vuitton se touchent presque. Les contrefacteurs se sont certes améliorés dans la reproduction de la police, mais il est encore fréquent qu’ils se trompent. C’est une erreur que vous pouvez déceler avec un peu de préparation.

Enfin, ne soyez pas surpris si le sac n’a pas été fabriqué en France. Vuitton a des usines en Espagne, en Allemagne, en Italie et même aux États-Unis.

7. Accessoires

La maison Louis Vuitton n’emballe pas les poignées ou les pièces métalliques de ses créations avec du plastique ou du papier pour les protéger. Elle n’accroche jamais d’étiquettes sur ses sacs et il n’y aura jamais de fautes d’orthographe dans le nom de la marque (ce que vous saviez déjà).

Les articles sont protégés par des housses, extrêmement simples, en coton 100 % avec des coutures bien finies. Les premières versions sont de couleur beige clair avec un logo LV ; plus récemment, le nom a été écrit en toutes lettres sur un fond safran clair. Aucun autre texte n’apparaît.

Ne vous laissez pas convaincre par un reçu, car celui-ci ne prouve rien, malheureusement. Si un sac peut être copié, un morceau de papier peut l’être aussi. À l’inverse, un reçu authentique peut être accompagné d’un sac contrefait.

8. Codes de date de fabrication

Au début des années 1980, Louis Vuitton a commencé à utiliser des codes de date pour identifier le lieu d’origine et la date de fabrication d’un sac. Vous pouvez ainsi utiliser le code de date pour vérifier le lieu de production d’un sac. Par exemple, si un sac est estampillé « Made in Germany », le code de date doit inclure LP (voir ci-dessous). Quelque autre mention trahit une contrefaçon mal étudiée (cependant, même si les deux correspondent, ne vous arrêtez pas là dans votre recherche des aberrations éventuelles, car certains contrefacteurs sont très minutieux).

Les codes de date se trouvent à l’intérieur du sac, éventuellement en relief sur une étiquette située sur une couture latérale. Ils peuvent être difficiles à localiser et même être endommagés sur les sacs anciens.

Vous trouverez ci-dessous des exemples et des explications sur les codes de date et leur évolution :

Tous les sacs Louis Vuitton possèdent-il un numéro de série ?

Tous les sacs LV possèdent un code de date de fabrication, ce qui est un peu différent d’un numéro de série. Comme nous l’avons expliqué plus haut, ce code permet d’identifier l’année et le pays de fabrication du sac. Les codes de date sont donc l’une des meilleures façons de différencier les vrais Louis Vuitton des faux. Ils sont en général situés sur de petites étiquettes en cuir cousues à l’intérieur du sac.

Recommandations finales

Lorsque vous achetez un sac Louis Vuitton en ligne, demandez des photos de l’avant, de l’arrière et de la base, ainsi que de la doublure, du code de date et de l’estampille en relief. Méfiez-vous si un vendeur propose un article avec des photos empruntées ou avec des photos en filigrane d’un autre site. Si le vendeur vous vend un produit, n’est-il pas normal qu’il vous propose ses propres clichés de cet article ? S’il n’est pas en mesure de le faire, ne prenez pas de risques. Il est également essentiel de consulter les avis et les évaluations, car ils constituent l’un des moyens les plus évidents de vérifier l’intégrité d’un vendeur et de déceler une contrefaçon Louis Vuitton.

Un vrai sac Louis Vuitton a-t-il une odeur ?

Un autre signe révélateur d’un faux sac Louis est son odeur. Décelez les contrefacteurs en repérant toute odeur de produits chimiques ou de nettoyage. Les sacs Louis Vuitton authentiques ont une odeur de propreté et de cuir, tandis que les faux Louis Vuitton peuvent avoir une odeur de plastique ou même de moisi s’ils ont été stockés dans des conditions peu idéales.

Bien sûr, comme c’est le cas pour les rencontres en ligne, il existe des publicités mensongères. C’est pourquoi le magnifique article que vous admirez sur la photo ne sera peut-être pas celui que vous trouverez à votre porte.

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(Article publié le 18 décembre 2020)

À propos de l’auteure : Lisa Santandrea est une auteure basée à New York qui enseigne l’histoire de la mode à la Parsons School of Design.