Georges Manzana Pissarro

Œuvre sur papier « Femme marocaine avec une fille » de Georges Manzana Pissarro

Comme tous les artistes de la deuxième génération de Pissarro, Georges Henri "Manzana" Pissarro a d'abord travaillé sous un pseudonyme. Né en 1871, Manzana est le troisième des sept enfants de Camille Pissarro. Il adopte le nom de "Manzana" en 1894, d'après le nom de jeune fille de sa grand-mère maternelle. Ce n'est que vers 1910, pour honorer son père décédé, qu'il utilise son nom de famille pour signer ses œuvres. Manzana a étudié avec son père dès son plus jeune âge et a passé ses années de formation entouré des éminents artistes associés au mouvement impressionniste - Claude Monet, Paul Cézanne et Paul Gauguin - qui fréquentaient la maison Pissarro à Éragny. Aux côtés de son père, il a appris non seulement à manier le pinceau et le crayon, mais aussi à observer la nature et ses qualités changeantes. Soumis à des influences riches et diverses, Manzana est devenu un artiste prolifique et polyvalent, travaillant à l'huile, au pastel et à l'aquarelle ainsi qu'à l'eau-forte, à la lithographie et au pochoir. Jeune homme, il adopte le style purement impressionniste de son père et réalise une série de paysages autour d'Éragny. Il a exposé des œuvres impressionnistes au Salon d'Automne et au Salon des Indépendants, ainsi qu'aux galeries Durand Ruel et Druet à Paris au début des années 1900. En 1906, son travail commence à évoluer. Inspiré par la traduction française des "Mille et une nuits" du Dr Mardus, Manzana s'est lancé dans un grand projet : publier sa propre version illustrée de ces contes magiques. Manzana s'inscrit alors dans le mouvement des arts décoratifs, où il s'épanouit en créant des tapisseries, des verreries, des meubles, des céramiques et des objets en métal, tous inspirés par l'orientalisme et intégrant souvent des peintures à l'or, à l'argent et au cuivre. En 1907, il présente sa première exposition d'œuvres décoratives chez Vollard, mais c'est l'exposition de 1914 au Musée des Arts Décoratifs de Paris qui donne une impulsion spectaculaire à sa carrière. Il y a exposé 311 œuvres, dont des tapisseries, des tapis, des meubles, des verreries, des peintures décoratives, des gravures et des lithographies. Les années suivantes sont remplies d'idées brillantes, de costumes dorés et d'un style de vie étincelant. Manzana navigue dans les années 20 et 30 entre Les Andelys et Paris, passant de nombreux étés en Bretagne. Ces travaux ont débouché sur une série de nouvelles œuvres colorées et délicates que Manzana a exposées à de nombreuses reprises. Lorsque la guerre éclate en 1939, Manzana s'installe avec sa famille à Casablanca, où il reste jusqu'en 1947. Manzana a été mariée et veuve trois fois. Il a passé les dernières années de sa vie à Menton avec son fils Félix, qui était également un artiste accompli. Là, Manzana a renoué avec la tradition impressionniste de ses premières années, peignant les paysages sereins qui l'entouraient.