Camille Pissarro

Epos du Dimanche dans le Bois, aquatinte française ancienne à la pointe sèche, 5 sur 18

1891

Camille Pissarro a été l'un des membres les plus influents du mouvement impressionniste français et le seul artiste à avoir participé aux huit expositions impressionnistes.

Né en juillet 1830 sur l'île de Saint Thomas dans les Antilles danoises, Camille est le fils de Frédéric et Rachel Pissarro. À l'âge de 12 ans, il va à l'école à Paris, où il montre un penchant pour le dessin . Il retourne à nouveau à Paris en 1855, après avoir convaincu ses parents de lui permettre de poursuivre une carrière d'artiste plutôt que de travailler dans l'entreprise familiale d'import-export. Camille étudie à l'Académie suisse aux côtés de Claude Monet, et rencontre à cette occasion Paul Cézanne, Édouard Manet et Pierre-Auguste Renoir.

En 1869, Camille s'installe à Louveciennes. Le déclenchement de la guerre franco-prussienne en 1870 l'incite à s'installer en Angleterre et, avec Monet, Camille peint une série de paysages autour de Norwood et de Crystal Palace, tout en étudiant la peinture de paysage anglaise dans les musées. De retour à Louveciennes un an plus tard, à la fin de la guerre, Camille découvre que seules 40 de ses 1 500 peintures - soit près de 20 ans de travail - n'ont pas été endommagées.

Camille s'installe à Pontoise au cours de l'été 1871 et y reste pendant dix ans, réunissant autour de lui un cercle d'amis. Il renoue des relations avec Cézanne, Manet, Monet, Renoir et Edgar Degas, exprimant son désir de créer une alternative au Salon, afin que leur groupe puisse afficher leurs propres styles uniques. Camille épouse Julie Vellay, avec qui il aura sept enfants. Cézanne vient à plusieurs reprises chez eux et, sous l'influence de Camille, il apprend à étudier la nature plus patiemment, allant même jusqu'à copier un paysage de Camille afin d'apprendre la technique de son maître.

La première exposition de groupe impressionniste, initiée par Monet en 1874, valut aux impressionnistes de nombreuses critiques sur leur art. Tout en s'intéressant principalement au paysage, Camille introduit dans ses œuvres des personnages - généralement des paysans vaquant à leurs occupations rurales - et des animaux, qui deviennent souvent le point central de la composition. C'est cette approche non sentimentale et réaliste, avec l'absence totale de prétention, qui semble empêcher son travail d'être apprécié par le grand public.

L'un des rares collectionneurs à s'intéresser aux œuvres de Camille était un employé de banque nommé Paul Gauguin, qui, après avoir acquis une petite collection d'œuvres impressionnistes, s'est tourné vers Camille pour lui demander des conseils afin de devenir peintre à son tour. Pendant plusieurs années, Gauguin suit de près son mentor et, bien que leur amitié soit marquée par des désaccords et des malentendus, Gauguin écrit encore peu avant la mort de Camille en 1906 : "C'était un de mes maîtres et je ne le renie pas" : "Il fut un de mes maîtres, et je ne le renie pas".

Dans les années 1880, Camille quitte Pontoise pour s'installer à Osny, puis à Eragny, un petit village beaucoup plus éloigné de Paris. À une époque où il est insatisfait de son travail, en 1885, Camille rencontre à la fois Paul Signac et Georges Seurat. Il a été fasciné par leurs efforts pour remplacer l'approche intuitive et perceptive des impressionnistes par une méthode "divisionniste", ou étude scientifique des phénomènes de la nature basée sur des lois optiques. Bien qu'ayant atteint la cinquantaine, Camille n'a pas hésité à suivre les deux jeunes innovateurs. L'année suivante, il transmet ce nouveau concept à Vincent Van Gogh, qui vient d'arriver à Paris et qui est désireux de connaître les derniers développements de l'art. Cependant, après quelques années, Camille se sent limité par les théories de Seurat et revient à une technique plus spontanée tout en conservant la légèreté et la pureté des couleurs acquises pendant sa phase divisionniste.

Dans les dernières années de sa vie, Camille partage son temps entre Paris, Rouen, Le Havre et Eragny, peignant plusieurs séries de différents aspects de ces villes, avec des effets de lumière et de temps variables. Un grand nombre de ces tableaux sont considérés comme ses meilleurs et constituent une conclusion appropriée à sa longue et prodigieuse carrière.

Lorsque Camille Pissarro meurt à l'automne 1903, il a enfin commencé à être reconnu par le public. Aujourd'hui, ses œuvres sont présentes dans de nombreux musées et collections parmi les plus importants du monde.

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(Biographie fournie par Stern Pissarro Gallery)