Artistics : Louis LeGrand (français, 1863-1951)
Titre : "La Loge".
Portefeuille : Art Gazette des Beaux-Arts
*Non signé, mais signé par LeGrand dans la planche (signature imprimée) en bas à gauche.
Année : 1911
Support : Gravure à la pointe sèche originale sur papier vélin crème
Edition limitée : environ 1,500
Imprimeur : Inconnu, Paris, France
Éditeur : Gazette des Beaux-Arts, Paris, France
Référence : Sanchez & Seydoux n° 1911-6 ; Arwas n° 388 (IV/V)
Taille de la feuille : 10.75" x 7"
Taille de l'image : 7.75" 5.5"
Condit : Légère altération de la feuille. Il s'agit par ailleurs d'une forte impression en excellent état.
Notes :
Le nom du portefeuille est inscrit par LeGrand dans la planche (imprimée) en bas à gauche. Imprimé en une couleur : noir. Cette œuvre s'intitulait à l'origine "Prince K". Livré avec sa pochette d'origine en tissu.
Cette gravure a été publiée par la Gazette des Beaux-Arts. La Gazette des Beaux-Arts est une revue d'art française, fondée en 1859 par Édouard Houssaye, avec Charles Blanc comme premier rédacteur en chef. Assia Visson Rubinstein a été rédactrice en chef sous la direction de George Wildenstein de 1928 à 1960. Ses papiers, qui comprennent toutes les éditions de la Gazette de cette période, sont intacts à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne à Dorigny. La Gazette a été un ouvrage de référence mondial sur l'histoire de l'art pendant près de 100 ans - un autre rédacteur en chef, de 1955 à 1987, a été Jean Adhémar. Il a été acheté en 1928 par la famille Wildenstein, dont le dernier représentant a été Daniel Wildenstein, son directeur de 1963 à sa mort en 2001. La révision a été clôturée en 2002.
Biographie :
Legrand est né à Dijon, dans l'est de la France. Il a travaillé comme employé de banque avant de décider d'étudier l'art à temps partiel à l'École des Beaux-Arts de Dijon. Il a remporté le prix Devosge à l'école en 1883. En 1884, Legrand étudie la gravure auprès du graveur belge Fe'licien Rops. Les œuvres d'art de Legrand comprennent des gravures, des arts graphiques et des peintures. Ses peintures représentent la vie sociale parisienne. Nombre d'entre elles représentaient des prostituées, des danseuses et des scènes de bar, avec un certain sens de l'érotisme. Selon la Hope Gallery, "Louis Legrand est tout simplement l'un des meilleurs maîtres français de l'eau-forte du début du XXe siècle." Ses gravures en noir et blanc donnent surtout une impression de décadence ; elles ont été comparées à celles d'Henri de Toulouse-Lautrec, bien que ses dessins du Moulin Rouge, de la danse du cancan et des jeunes femmes de Montmartre aient précédé les peintures de Toulouse-Lautrec de scènes similaires. Il a réalisé plus de trois cents tirages de la vie nocturne de Paris. Elles démontrent "son remarquable sens de l'observation et sont exécutées avec beaucoup d'habileté, de délicatesse et un sens de l'humour ironique qui les imprègne toutes".
Deux de ses œuvres satiriques lui ont valu un procès pour obscénité. Le premier, "Prostitution", est un dessin symbolique qui représente une jeune fille nue saisie par un monstre sombre au visage de vieille femme et aux mains griffues ; le second, "Naturalisme", montre le romancier français E'mile Zola étudiant minutieusement les cuisses d'une femme à l'aide d'une loupe. Défendu par son ami l'avocat Eugène Rodrigues, il a été déclaré non coupable en première instance, mais a été condamné en appel à une courte peine de prison pour avoir refusé de payer son amende.
Legrand a été rendu célèbre par ses illustrations en couleur pour la couverture du Cancan par le magazine Gil Blas, avec un texte de Rodrigues (qui écrivait sous le pseudonyme d'Erastene Ramiro). Le succès est énorme : la quantité exceptionnelle de 60 000 exemplaires du magazine est imprimée et immédiatement épuisée en 1891. En 1892, à l'instigation de la maison d'édition Dentu, Legrand réalise un ensemble de gravures de ses illustrations du Gil Blas. Les gravures ont été publiées dans un livre, Le Cours de Danse Fin de Siecle. Legrand passe des vacances en Bretagne, ce qui l'inspire pour graver un ensemble de quatorze lithographies de la vie simple à la campagne, intitulé Au Cap de la Chevre (Promontoire de la Chèvre). Il est publié par Gustave Pellet, qui devient un ami proche de Legrand. Pellet finit par publier un total de 300 eaux-fortes de Legrand, qui fut son premier artiste ; il publia également Toulouse-Lautrec et Fe'licien Rops entre autres. Legrand ne se limite pas au graphisme, il expose des peintures au salon parisien de la Socie'te' Nationale des Beaux-Arts a` partir de 1902. En 1906, il est fait chevalier de la Légion d'honneur. Il est mort dans l'obscurité en 1951. Une exposition rétrospective a été organisée au musée Fe'licien Rops de Namur, en Belgique, en 2006, pour célébrer l'art graphique de Legrand. Le collectionneur d'art Victor Arwas a publié un "catalogue raisonné" à cette occasion.