Dion Johnson

Métamorphe

2019

Jan Maarten Voskuil étend ses peintures à la troisième dimension. Ses constructions en bois, partiellement courbées, sont basées sur des principes géométriques simples : le cercle, le carré et le rectangle. Il tend les cadres avec du lin et les peint généralement dans des couleurs monochromes. Avec un minimum de moyens, il parvient à développer un large spectre dans son travail, s'inscrivant ainsi dans la tradition de l'art constructif, minimal et concret du vingtième siècle. Son travail est étiqueté comme objet spatial, sculpture, design autonome ou même architecture. Lui-même continue systématiquement à qualifier l'œuvre de peinture parce que son cadre de référence est la peinture. Spatiale ou non, "elle reste de la peinture sur toile et traite des limites de la surface plane", affirme-t-il. "À l'inverse, vous qualifieriez l'œuvre de Calle de sculpture même si elle est majoritairement plate, n'est-ce pas ?". Cependant, il faut reconnaître que Voskuil n'est pas seulement un peintre. Au fil des ans, ses ingénieux brancards sont devenus avant tout des constructions modulaires, qui peuvent parfois être assemblées de diverses manières. Cela fait de lui non seulement un peintre mais aussi un "constructeur" de tableaux, ce qui le rapproche de l'architecture. Dans sa dernière série d'œuvres, l'exploration de l'espace s'accompagne de la (ré)introduction du vide dans la peinture. Les modules ne sont plus reliés entre eux. Bien que cette désintégration ait déjà fait son apparition dans la série Dynamic Monochromes, à partir de 2012, sous la forme d'indentations entre les modules, cet espace intermédiaire est désormais beaucoup plus thématisé.