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Saint Jérôme, Anvers, XVIe siècle, vers 1550, cercle de Lambert Van Noort

vers 1550

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À propos de cet article

Saint Jérôme dans le désert Cercle de Lambert Van Noort (1520-1571, Anvers) École d'Anvers, milieu du XVIe siècle Huile sur panneau de chêne. Dimensions : panneau h. 69 cm (27.16 in), l. 52.5 cm (20.67 in) Avec cadre : h. 113 cm, l. 98 cm (44.49x38.58 in) Très important cadre de tabernacle en bois doré, Italie, XVIe siècle La vie et les écrits de saint Jérôme ont été une source d'inspiration inépuisable pour les artistes de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance. En Italie et dans le nord de l'Europe, deux iconographies parallèles se forment, représentant un saint Jérôme âgé et barbu. La première le montre près de sa grotte, agenouillé devant le crucifix, les vêtements jetés à terre. La seconde le représentait dans son bureau, vêtu d'un manteau rouge au milieu de livres et d'écrits. Notre œuvre, datant du milieu du XVIe siècle, se distingue par une représentation humaniste du saint, la figure sacrée étant remplacée par un simple être humain aux traits réalistes. Le vieil homme chauve et squelettique habituellement illustré est ici remplacé par un homme plus jeune, musclé, avec une belle chevelure et une belle barbe. Cette rupture iconographique se poursuivra tout au long du XVIe siècle sous l'influence du mouvement humaniste qui se développe à cette époque. À la Renaissance, saint Jérôme est devenu le symbole de l'union de la foi chrétienne et de la philosophie de l'Antiquité gréco-romaine. Notre artiste représente saint Jérôme abrité dans une grotte lors de sa retraite dans le désert. En acte d'adoration et de pénitence, agenouillé devant le crucifix, il est sur le point de se frapper avec une pierre, tout en regardant le ciel. Il est vêtu d'une blouse blanche (symbole de pureté) et enveloppé dans un grand manteau rose de cardinal. Ses vêtements laissent apparaître sa poitrine, son bras gauche et son genou. Le lion, compagnon du saint, est couché près de lui, il regarde le spectateur avec ses grands yeux noisette et surprend par son visage aux traits humains. Le crucifix est placé derrière une dalle de pierre ou une inscription en lettres gothiques confirme l'identité du saint. Le chapeau du cardinal est jeté à terre. Un évangile à couverture rouge est placé sur la pierre. Le visage du saint présente des traits fins et réguliers, les cheveux blancs ramenés en arrière laissant apparaître le front, sa moustache et sa longue barbe. Son regard méditatif et serein, les yeux levés vers le ciel, contraste avec la tension de son corps, sa bouche gelée entrouverte, sa main serrant fortement la pierre, les muscles, tendons et veines gonflés reflétant la résistance corporelle du saint dans son acte de flagellation. Une approche illustrant que derrière un saint se cache un homme ordinaire. Ce corps d'homme mûr, aux muscles saillants surprend par la blancheur aristocratique et la transparence de sa peau laissant apparaître les veines bleutées. Le travail sur les draperies est particulièrement réussi, sous une forte influence gothique, avec des plis cassés et anguleux. Un éclairage puissant met en valeur les transitions entre l'ombre et la lumière. Des couleurs dégradées allant du violet au blanc, en passant par toutes les nuances de rose, distinguent les creux et les crêtes. Les bords de sa tunique sont décorés d'un motif en sgrafitto. La grotte s'ouvre sur les paysages de chaque côté, délibérément reproduits à des hauteurs différentes, à gauche un paysage vallonné avec deux châteaux et une chapelle d'ermite au pied d'une montagne, avec un chemin sinueux en face. Sur la droite, cependant, une zone plus basse avec un bâtiment clôturé. Ces paysages de la campagne flamande permettent de positionner le saint dans l'espace-temps contemporain pour l'exécution de l'œuvre. Même si le paysage n'est pas le sujet principal de notre peinture, il surprend par sa précision et son réalisme et prend une certaine autonomie dans la composition grâce au processus de veduta, ouverture sur l'environnement extérieur. La figure du saint se détache sur le fond brun de la grotte, la terre aride est parsemée de petits groupes de végétation très finement peinte, avec des feuilles et des fleurs soigneusement dessinées. Ces fils végétaux rappellent les marges des feuilles de Livres d'heures. Un aspect qui témoigne indéniablement de l'influence gothique. La palette froide est dominée par les tons bleu-vert du paysage et le rose glacé de la tunique. L'alternance des fonds colorés contribue à donner de la profondeur : marron pour le premier plan, vert pour le second plan, bleu pour l'horizon. Le souci du détail, le modelage de la figure ainsi que les grands drapés sculpturaux créent une œuvre d'une grande sensibilité et d'une grande qualité esthétique. Comme pour beaucoup d'œuvres réalisées à cette époque, l'identité de notre artiste reste inconnue. Cependant, il est évident que sa source d'inspiration se trouve dans les œuvres et plusieurs peintres de son cercle artistique. Le traitement des drapés est très proche des œuvres de Bernard van Orley ainsi que le crucifix qui est identique à celui de St Jérôme du musée de Cadix (Espagne), cependant Van Orley continue à suivre le modèle archaïque d'un vieil homme émacié. Enfin l'œuvre la plus proche tant par sa figure centrale et sa composition avec ouverture sur deux paysages que par sa palette froide est un tableau issu d'une collaboration entre Lambert Van Noort et Henri de Bles (pour le paysage), Saint Jérôme pénitent exposé au musée de Namur, Belgique. Ce Saint Jérôme présente comme celui de notre tableau un corps sain, harmonieux et musclé. Il devient évident que notre travail combinant deux influences et deux styles marque une nouvelle étape dans la peinture anversoise, un abandon progressif des préceptes de l'art gothique et des archétypes de l'art religieux au profit de l'art de la Renaissance guidé par la vision humaniste et la place centrale réservée à l'homme. Très important cadre de tabernacle en bois doré, Italie, XVIe siècle En bois doré richement sculpté, en forme de portique d'un temple antique avec des pilastres cannelés à chapiteaux ioniques appartenant au répertoire de l'architecture classique. Il se compose d'une grande corniche moulurée et décorée de diverses frises de fleurs poinçonnées, suivie d'un entablement à compartiments décoré d'une frise de feuillages dorés sur fond noir réalisé avec la technique du sgrafitto. La base est décorée de rinceaux de feuilles d'or sur fond noir. Le piédestal est décoré sur le devant et sur les côtés d'un ornement doré sur fond noir en sgraffite *. * Sgrafitto : technique très utilisée à la Renaissance consistant à appliquer deux couches de peinture et à gratter la couche supérieure pour révéler les motifs du fond.
  • Année de création:
    vers 1550
  • Dimensions:
    Hauteur : 113,01 cm (44,49 po)Largeur : 98 cm (38,58 po)Profondeur : 17,78 cm (7 po)
  • Support:
  • Mouvement et style:
  • Cercle de:
    Lambert Van Noort (1520 - 1571, Belge)
  • Période:
  • État:
  • Adresse de la galerie:
    PARIS, FR
  • Numéro de référence:
    1stDibs : LU2433214025862

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