Huile sur toile fauviste signée posée sur panneau paysage fluvial circa 1925 par le peintre français Louis Valtat. L'œuvre représente plusieurs bateaux ramant sur la Seine dans le Bois de Boulogne - une forêt à Paris. C'est une journée ensoleillée et la chaleur est représentée par des tons verts et jaunes vifs et citronnés dans lesquels sont peints les arbres et les berges de la rivière.
Signature :
Signé en bas à droite
Dimensions :
Encadré : 18 "x21"
Sans cadre : 11 "x14"
Provenance :
Collection privée française
Cet ouvrage est inclus dans le supplément au Catalogue raisonné de l'œuvre de Louis Valtat en préparation par l'Association Louis Valtat.
Cette œuvre est accompagnée d'un certificat photographique de l'Association Louis Valtat - Réf. N° 4939
Louis Valtat est issu d'une riche famille de constructeurs navals de Dieppe. Il s'installe très jeune en région parisienne et suit une scolarité classique au lycée Hoche de Versailles. Encouragé dans sa vocation par son père, lui-même peintre amateur, il est admis à l'École des Beaux-Arts en 1887. Il fréquente les studios de Boulanger, Lefebvre et Harpignies avant d'effectuer un bref séjour dans le studio de Gustave Moreau. Il étudie également à l'Académie Julian où il rencontre Bonnard, Vuillard, Georges d'Espagnat et Albert André, qui devient l'un de ses plus proches amis. Il voyage et passe beaucoup de temps à l'étranger : en Angleterre (1894) ; en Espagne avec Henri de Montfried (1895) ; à Banyuls-sur-Mer ; à Collioure en compagnie de Maillol ; en Italie (Florence et Venise) (1902) ; en Algérie (1903) ; à HENRY (régulièrement de 1899 à 1913). En 1913, il quitte Anthéor et s'installe d'abord à Paris, puis à partir de 1924 à Choisel dans la vallée de Chevreuse. Il reçoit le prix Jauvin d'Attainville dans la section paysage du Salon d'Automne en 1890 et est fait Chevalier de la Légion d'Honneur.
En 1895, Valtat crée avec Toulouse-Lautrec et Albert André les décors d'une pièce indienne intitulée Chariots de terre cuite au Théâtre de l'Œuvre. Durant cette période, il entretient des liens étroits et passe du temps avec le groupe des Nabis, qu'il rencontre au Café Volpini. Il se laisse influencer par les principes du groupe et abandonne la technique pointilliste au profit d'un coup de pinceau plus large. Il utilise des contours noirs généreux pour délimiter des zones de couleur uniforme, appliquée localement, et il pratique une utilisation de la couleur basée sur sa résonance symbolique et tout à fait indépendante de la couleur réelle des objets. Il n'est cependant pas un allié inconditionnel du groupe et conserve son indépendance. Moins intellectuel que les Nabis, du moins dans son art, la spontanéité de ses couleurs violemment contrastées était loin de la spiritualité exprimée par des artistes comme Maurice Denis. Ces caractéristiques s'accentuent dans ses travaux ultérieurs.
Ses séjours dans le sud, notamment à Anthéor où il s'est effectivement installé un temps et a fait construire une maison sur le rivage de l'Esterel, l'ont constamment confronté au choc des roches rouges et au bleu intense de l'eau. Cela a joué un rôle déterminant dans le développement de sa palette, exceptionnellement violente pour l'époque. Lors du premier Salon d'Automne en 1903, il présente des tableaux dont la violence des couleurs est positivement pré-fauve. Ambroise Vollard s'intéresse à lui et organise la première exposition personnelle de Valtat (après que Vollard ait organisé une exposition sur Matisse, mais avant même d'organiser une exposition sur les œuvres de Van Dongen). Il était donc tout à fait normal que Valtat figure parmi les artistes dont les œuvres ont été présentées à la célèbre exposition qui a lancé les Fauves, le Salon d'Automne de 1905, où Valtat - avec Matisse et Marquet - a été l'un des artistes les plus acclamés par la critique. À partir de 1913, Valtat se tourne davantage vers la Bretagne et la Normandie, sans pour autant perdre l'agressivité de sa palette.
Louis Valtat révèle une étonnante unité de style, qui lui vaut aujourd'hui une reconnaissance tardive, à travers une grande variété de sujets : nus, scènes d'atmosphère - comme Chez Maxim's (1895) ou Merry-go-round (1895-1896), dont le contraste des plans verts et rouges des maisons en arrière-plan montre bien qu'il est déjà à l'époque un précurseur du fauvisme - mais aussi paysages des régions qu'il visite et un grand nombre de natures mortes, souvent de fruits mais parfois de poissons, comme dans les Mulets rouges (1931). Il exécute également des gravures sur bois à l'aide de la technique de la gravure en creux, qu'il revitalise avec Vallotton et Maillol. Il est évident que les mouvements artistiques ne naissent pas du jour au lendemain et que toute révolution, dans ce domaine comme ailleurs, cherche et trouve des repères dans le passé. Les Fauves citent Van Gogh et invoquent Cézanne et Gauguin. Néanmoins, après la mort de Van Gogh en 1890, Valtat est certainement, en 1895, l'un des seuls artistes à dessiner en couleur, à l'appliquer pure et à mettre en valeur les arabesques fluides, autant de caractéristiques qui deviendront bientôt typiques des Fauves. Au cours des dernières années de sa vie, après 1948, Valtat a perdu presque complètement la vue et a été contraint d'abandonner la peinture.
Il était un peintre très diversifié et exécutait des œuvres allant de petits formats fastidieux à de vastes compositions qui pouvaient dominer et occuper un mur avec aisance. Son inspiration est riche et variée, et son travail est à la fois solide et audacieux. En effet, son audace artisanale est l'une des raisons pour lesquelles il a été réévalué, non seulement en tant que peintre de qualité, mais aussi en tant que pionnier.
Louis Valtat a participé à des expositions collectives comme le Salon des Indépendants à Paris (à partir de 1889), le premier Salon d'Automne à Paris (1903) et le Salon d'Automne célébré pour avoir introduit les Fauves (1905), ainsi qu'au Salon des Tuileries. Il a également présenté son travail lors d'expositions personnelles dans les galeries Vollard et Druet à Paris. En 1952, le Salon d'Automne lui consacre une grande rétrospective qui révèle au grand public la qualité du talent de Valtat et sa place dans l'histoire. D'autres rétrospectives ont été organisées, notamment au Musée Galliera à Paris en 1956, à la Fondation Ghez à Genève en 1969 et au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux en 1995.
Fonds de musées et de galeries :
Bernay : Lecture ; Coucher de soleil sur la Seine ; Falaises d'Arromanches
Bordeaux (MBA)
Bruxelles (Mus. royaux)
Chambéry (MBA) : Paysage marin
Genève : Transporteurs d'eau à Arcachon (1897)
Le Havre (Mus. Malraux)
Paris (BNF)
Paris (MNAM-CCI) : Nature morte aux pommes et tulipes ; Glaïeuls et aconit ; Manège (1895-1896)
Paris (Mus. d'Orsay)
Paris (Mus. des Arts décoratifs)
Paris (Mus. du Petit Palais)
Saint-Pétersbourg (Ermitage)