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Jacopo BassanoPortrait d'un maître antique de la Renaissance italienne du 16ème siècle de Procuratorevers 1550
vers 1550
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À propos de cet article
Jacopo BASSANO (C.I.C. 1510-1592, Italien)
Portrait d'un Procuratore
Huile sur toile
30 ¼ x 26 pouces (cadre compris)
Provenance : Collection S (en tant que Portrait du doge Priuli, Tiziano) ; Rich-mond, Virginia Museum, Portrait du doge Lorenzo Priuli.
Le tableau est un portrait d'un homme à mi-corps, sur un fond noir. Il s'agit d'un portrait de trois quarts, selon une coutume très courante dans le genre du portrait au 16e siècle. L'homme porte une veste de velours rouge foncé décorée, doublée d'hermine sur le devant. On peut également voir une étole sombre drapée sur l'épaule droite du modèle et une casquette noire. Le visage est entièrement éclairé et encadré par une longue barbe grise et touffue. La barbe est plus foncée sur les joues et presque blanche sur le devant. La veste cramoisie du modèle est en velours, décorée de grands motifs floraux - corolles de fleurs concentriques - et elle est bordée d'hermine.
Dans le catalogue de la collection de peintures du prince de Canal Lucien Bonaparte (1775-1840), on peut lire que le tableau était connu sous le nom de "Portrait du doge Priuli" et attribué au Titien. L'attribution au Titien n'est cependant plus soutenable. Déjà en 1972, Federico Zeri, dans son recensement des peintures italiennes des collections américaines, et signalant le tableau dans la collection du Musée de Richmond, en Virginie, il ne confirmait pas le nom de Vecellio, préférant le terme « école de Venise, 16e siècle ».
Le portrait a récemment été confirmé comme étant l'œuvre de Jacopo Bassano, par le Dr Bernard Aikema, universitaire de Bassano, et constitue un ajout important au corpus de cet artiste. Le maniement magistral de la peinture et le naturalisme absolu sont les signatures de l'œuvre de Jacopo. L'habileté du rendu naturaliste du visage (les fines ombres dans la zone des yeux, la lumière sur une tempe et la veine bleue visible sous l'œil gauche) peut être attribuée aux peintures de Bassano de la période tardive. Il y a aussi des caractéristiques que l'on retrouve dans ses autres portraits. La pose en trois quarts est celle qui identifie presque tous les portraits de Bassano, tout comme le fond sombre et l'absence de détails contextuels (aucun objet, même les mains sont exclues) qui isolent le visage et le mettent en évidence.
Le rôle de Jacopo Bassano en tant que portraitiste a fait l'objet de nombreuses discussions académiques. Il n'existe qu'un seul portrait signé, et l'attribution des autres portraits inclus dans le catalogue raisonné de l'artiste est basée exclusivement sur des preuves stylistiques. Le livre de comptes qui enregistre toutes les commandes pour Jacopo et son père jusqu'aux années 1550, ne compte guère plus d'une douzaine de portraits sur deux décennies. Le nombre de ces œuvres a été augmenté progressivement par les critiques, fondant leurs attributions sur l'analyse de la touche, des couleurs et sur l'identification de son naturalisme de base. Dans plus d'un de ces portraits, par exemple dans le Portrait d'un homme au Getty Museum en Californie, toute l'attention est concentrée sur le visage, sans l'insertion des bras et des mains et des détails de l'environnement, et à l'aide de vêtements sombres contrastés.
L'approche de ces portraits est intériorisée, tout repose sur le modèle et l'expressivité de sa présence. Une méthodologie qui dérive directement de Lorenzo Lotto et, plus évidemment, du Titien. Une interprétation profonde d'une personnalité et d'un sujet unique, soutenue par de superbes capacités d'observation et le rendu d'une réalité naturaliste.
Une analyse formelle du tableau permet de dater l'œuvre de la cinquième décennie du 16e siècle. C'est une période durant laquelle l'œuvre de Jacopo Bassano est fidèle à un certain réalisme, et ne présente pas encore la désintégration progressive des formes des décennies suivantes. À titre de comparaison, il convient d'examiner certaines parties d'autres œuvres contemporaines de l'artiste, comme l'hyperréalisme du rendu des visages (en particulier celui de San Giuseppe) dans les différentes versions de la Fuite en Égypte (celle du musée civique de Bassano del Grappa, et celle de Toledo. La comparaison avec l'Adoration des Mages de la National Gallery d'Édimbourg est également intéressante, avec les visages masculins au premier plan, le vieil homme et la personne agenouillée derrière. De même, les têtes des vieillards de la Cène de la Galleria Borghese à Rome et de la Coupe miraculeuse de poissons, qui se trouve actuellement à Washington.
La comparaison avec les portraits est plus frappante. En plus de celui du podesta Bernardo Morosini, dans les Staatliche Museen de Kassel, reconnu par Rearick en 1980 (le portrait du maire, qui a tenu la ville de Bassano de 1541 à 1542, est documenté dans Libro secondo) On pourrait raisonnablement suggérer le Portrait du Cardinal, maintenant dans Szépművészeti Múzeum à Budapest (également présent dans la collection Bonaparte) : le même fond noir, la même attention raffinée aux détails du visage, la même demi-longueur, et la même absence d'éléments descriptifs.
Le tableau est initialement enregistré comme Portrait du Doge Priuli (et attribué au Titien) ; Federico Zeri le retrouve catalogué avec les mêmes mots dans l'inventaire du Musée de Richmond, même avec la précision qu'il s'agit du Doge Lorenzo Priuli. Au XVIe siècle, il y a deux doges de la famille Priuli, les frères Lorenzo (1489-1559), élu doge en 1556, et Girolamo (1486-1567), élu après lui.
Ce qui nous empêche d'identifier ce tableau comme le portrait d'un Doge est la robe portée par le sujet, la veste de velours décorée de rouge cramoisi. Ce type de vêtement, avec l'étole, également en velours mais de couleur plus foncée, et le CAP, nous permet de faire quelques considérations qui peuvent affecter le statut social de cet homme. La couleur de ce velours, orné de fleurs de câpres géantes, était l'apanage exclusif des membres de certaines catégories sociales et notamment de fonctions politiques précises. Cette robe, y compris l'écharpe sur l'épaule, également en velours décoré de motifs végétaux, et le chapeau, semble donc être la "vesta" ou "toga" traditionnelle portée par les procurateurs et les sénateurs.
Il existe un certain nombre de portraits de procurateurs et de sénateurs représentés par Tintoret, qui portent ce type de vêtement. Dans le catalogue de Jacopo Bassano, on trouve deux portraits de sénateurs du même type : celui qui se trouve actuellement à Berlin, Portrait de sénateur, Staatliche Museen, Gemäldegalerie, et celui de Bernardo Morosini. Le Doge, dans son portrait officiel, était toujours représenté avec la robe, qui l'identifiait comme tel, différente de celle portée par notre sitter, et surtout portant un couvre-chef distinctif, le « corno ducale ». Il ne peut donc s'agir d'un portrait de Doge. Il s'agit certainement du portrait d'un sénateur, ou d'un procurateur, et il est probable qu'il date du milieu des années 1540.
- Créateur:Jacopo Bassano (1510 - 1592, Italien)
- Année de création:vers 1550
- Dimensions:Hauteur : 76,84 cm (30,25 po)Largeur : 66,04 cm (26 po)
- Autres éditions et dimensions:UniquePrix : 259 256 €
- Support:
- Mouvement et style:
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- Adresse de la galerie:London, GB
- Numéro de référence:1stDibs : LU67337878842
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Portrait du sénateur Bartolomeo Panciatichi par Santi di Tito (1574)
Ce portrait de Santi di Tito, récemment redécouvert, représente un sénateur de Florentine, avec une lettre à la main indiquant que le tableau a été exécuté en 1574, à l'âge de 66 ans. Sur la base de ces indices, il est tentant d'y voir un portrait de Bartolomeo Panciatichi, peint une trentaine d'années auparavant par Bronzino (1503 - 1572). Si le traitement des mains rappelle la tradition florentine des portraits maniéristes, la comparaison avec le portrait de Bronzino illustre la recherche d'un plus grand réalisme de la part de Santi di Tito, malgré une composition stéréotypée.
1. Santi di Tito, peintre et portraitiste de la Contre-Réforme
Santi di Tito est le grand peintre de la Contre-Réforme florentine. Il propose un nouveau langage artistique en rupture avec le maniérisme.
On sait peu de choses sur sa formation à Florence (peut-être aux côtés de Bronzino ou de Baccio Bandinelli), mais cette période de formation lui permet d'entrer en 1554 dans la Compagnie de Saint-Luc, la guilde des peintres de Florentine. Entre 1560 et 1564, Santi di Tito séjourne à Rome, où il fréquente l'atelier de Taddeo Zuccari. Ce séjour a eu une influence fondamentale sur son travail, grâce à la découverte de l'œuvre tardive de Raphael, mais aussi à ses rencontres avec les peintres Francesco Salviati et Federico Barocci.
Vers 1565, Santi di Tito retourne à Florence, où il reste jusqu'à la fin de sa vie, partageant ses talents entre la réalisation d'importantes peintures religieuses et d'innombrables portraits. Il devient l'un des principaux peintres de la ville, se distinguant notamment par la création de grandes compositions religieuses dans lesquelles se reflète l'esprit de la Contre-Réforme.
En 1568, Santi di Tito devient membre de la Confraternité de Saint Thomas d'Aquin, dont les membres sont de fidèles observateurs des principes élaborés lors du Concile de Trente. Vers 1574 (l'année de notre portrait), il réalise l'un de ses chefs-d'œuvre, La Résurrection, pour la basilique de Santa Croce à Florence dans laquelle il se démarque des œuvres florentines précédentes en proposant une représentation proche des textes sacrés, débarrassée de tout élément lascif ou purement ornemental.
Son style, marqué par la préférence florentine pour le dessin, continue d'évoluer vers une peinture lumineuse et naturaliste qui inspirera les peintres de la génération suivante.
2. Santi di Tito en tant que portraitiste
Malgré, ou peut-être à cause de l'ampleur de sa production et contrairement à ses peintures religieuses, les portraits de Santi di Tito n'ont pas fait l'objet d'une étude monographique à ce jour. Il a été établi que Santi di Tito dirigeait un atelier extrêmement actif dans la production de portraits, bénéficiant à la fois des commandes des Médicis et de celles des grandes familles de Florentine. L'inventaire des biens de Santi di Tito, dressé après sa mort le 5 novembre 1603. La liste des portraits qui témoignent de l'importance de cette activité est longue.
Cette multiplication du portrait dans la seconde moitié du XVIe siècle reflète l'évolution politique de Florence où Cosimo 1er (mort en 1574, année de notre portrait) instaure une cour à l'organisation hiérarchique. D'une société républicaine et bourgeoise, la société florentine se transforme en une société aristocratique, dans laquelle les grandes familles imitent la famille grand-ducale des Médicis et commandent de nombreux portraits, souvent destinés à constituer des galeries d'ancêtres.
L'une des caractéristiques des portraits de Santi di Tito est la description psychologique des personnages, au-delà de l'illustration du statut social par le choix des vêtements et des objets représentés. Deux autres portraits de sénateurs par Santi di Tito sont connus, démontrant l'intérêt de Florentine pour ces portraits d'apparat.
3. Description du portrait
Notre sénateur est représenté de trois-quarts, dans un cadre architectural qui pourrait être son bureau. Il est vêtu de l'habit d'apparat des sénateurs de Florentine : une veste bleu nuit recouverte d'une chasuble à liseré rouge, composée d'une gaze transparente devant et d'un tissu de la même couleur que la veste, doublé d'une étoffe rouge, dans le dos. Le traitement de la gaze transparente est d'une grande fluidité. Par les ondulations qu'il donne à la chasuble, le peintre parvient à traduire la vie qui anime ce corps imposant.
Notre sénateur tient une lettre pliée dans sa main droite ; son poignet repose sur une table drapée d'un tissu vert, tandis que dans sa main gauche il tient une paire de gants. Deux autres objets se trouvent sur la table à sa droite : un livre aux tranches ornées, dont on aperçoit le délicat fermoir, et sur lequel repose un béret quadrangulaire.
Comme c'est souvent le cas avec des lettres similaires, elle nous fournit quelques informations sur le contexte de cette peinture. Bien que le nom du modèle ne soit pas indiqué, nous savons, grâce à l'inscription "annus aetatis suae 66 - PAD 1574", qu'il s'agit d'un homme de 66 ans, représenté en 1574. Notre attention est attirée par son regard impérieux ; la photographie rend son visage encore plus imposant, puisqu'il est légèrement allongé afin d'être vu sans déformation par le bas.
Ce portrait est un équilibre entre l'imitation (imitare) et le portrait (ritrarre). La grande présence physique du modèle évoquée par sa stature imposante, la précision des proportions et la touche naturaliste du rendu de la barbe établissent un équilibre avec la signification symbolique du vêtement (qui indique clairement la fonction du modèle), et du seul élément de décoration (un livre posé sur la table, qui pourrait être une bible ou un livre de prière).
4. Analyse stylistique
Si plusieurs éléments rattachent ce portrait à la tradition picturale florentine développée par les artistes maniéristes, le rendu plus naturaliste du visage témoigne de l'évolution stylistique de Santi di Tito.
L'espace idéal dans lequel notre personnage est représenté est très moderne, plein de clarté et de simplicité parfaite, avec une certaine sophistication. Au-delà d'un premier plan délimité par un pilier à droite se trouve un espace concave qui enferme notre personnage. Cet espace architectural s'inscrit dans la tradition florentine développée au cours du XVIe siècle, selon laquelle les portraits se détachent sur un fond architectural, et non plus sur un paysage (comme, par exemple, dans le portrait de Bartolomeo Panciatichi par Bronzino, que nous présenterons plus loin).
Le traitement très raffiné des mains rattache notre tableau à la tradition maniériste, et en particulier à l'art de Bronzino ou d'Alessandro Allori, comme l'illustre la comparaison entre la main droite de notre sénateur et la main gauche du jeune homme représenté vers 1560 par Alessandro Allori :
La position de notre sénateur, le bras gauche légèrement replié le long du corps et la main droite posée sur la table, est le prototype d'une composition que Santi di Tito reprendra à plusieurs reprises pour des portraits officiels, comme ceux réalisés en 1589 pour Christine de Lorrain, à l'occasion de son mariage avec Ferdinand I+I, ou celui de Marie de Médicis, réalisé à la toute fin du XVIe siècle, avant son départ pour le trône de France.
Un dernier détail est intéressant car il révèle l'évolution du style de Santi di Tito vers le naturalisme - et donc son éloignement du maniérisme. Le traitement de la barbe de notre sénateur, à la fois très élaboré et très libre, est proche de celui de l'un des deux fils de Guido Guardi, dans un célèbre portrait de Santi di Tito avec les trois hommes, probablement réalisé dans les années 1570-1580.
5. Proposition d'identification du modèle
En 1722, Giuseppe Manni publie un recueil intitulé Serie de' senatori fiorentini, qui donne les principales références chronologiques de tous les membres du Sénat des Quarante-Huit depuis la création de cette institution en 1532.
Seuls trois sénateurs remplissent les conditions et pourraient servir de modèle pour notre portrait : ils doivent être nés entre 1507 et 1508, pour avoir 66 ans en 1574. Le premier est Bartolomeo Panciatichi, né le 21 juin 1507 et décédé le 23 octobre 1582. L'autre est Giovanni Ugolini, né le 11 mai 1508 et décédé le 18 août 1588. Élu sénateur en 1540, il est commissaire de Tito et nommé ambassadeur auprès de Sa Sainteté le pape Grégoire XIII en 1572, ce qui semble exclure la réalisation de son portrait par Santi di Tito à Florence en 1574. Quant à Simone Corsi (8 décembre 1508 - 31 mars 1587, élu sénateur en 1556), son anniversaire semble trop proche de la fin de l'année pour permettre la livraison de son portrait en 1574.
L'hypothèse Bartolomeo Panciatichi nous semble la plus intéressante, d'autant plus qu'il a posé vers 1545 pour un célèbre portrait de Bronzino (dernier tableau de la galerie) dans lequel on retrouve un certain nombre de traits caractéristiques communs.
S'il est toujours difficile de reconnaître un ami sur une photo prise trente ans plus tôt, il est certainement encore plus difficile de reconnaître un inconnu, représenté par deux peintres différents à trente ans d'intervalle.
On reconnaît cependant la forme du nez, les pommettes assez hautes, les sourcils finement arqués et la même position de l'oreille dans les deux portraits, malgré la différence de pose, plus frontale chez Bronzino. On retrouve également la même barbe bifide, blanchie par le temps.
On peut se demander si l'élégant chapeau du portrait de Bronzino ne cache pas une calvitie naissante. Le béret posé sur la table trente ans plus tard pourrait alors être interprété comme un autre élément naturaliste, le modèle s'acceptant tel qu'il est et acceptant de donner une image la plus proche possible de la réalité physique.
Enfin, il est intéressant de comparer les deux expressions, et l'évolution entre le regard distancié et interrogateur du jeune homme peint par Bronzino et le regard intense et légèrement angoissé de l'homme âgé peint par Tito.
6. Quelques informations biographiques sur Bartolomeo Panciatichi
Né le 21 juin 1507 à Lyon, où son père avait des intérêts commerciaux, le jeune Bartolomeo entre comme page à la cour de François Ier. Ses liens avec la France sont destinés à durer, puisque Cosimo I+I nomme plus tard Bartolomeo ambassadeur en mission diplomatique auprès du roi qu'il avait autrefois servi, puis auprès d'Henri II.
Bartolomeo étudie à Padua entre 1529 et 1531, puis à Lyon, où il entre en contact avec les milieux réformateurs français. En 1534, Bartolomeo épouse Lucrezia di Gismondo Pucci et le couple s'installe à Lyon, ne revenant à Florence qu'à la fin des années 1530. Les voyages entre Florence et la France sont documentés en 1539, 1547, 1549 et 1552, mais ils étaient sans doute plus fréquents. L'intérêt du couple Panciatichi pour les doctrines de la Réforme leur a valu d'être jugés pour hérésie luthérienne en 1552 et de devoir se rétracter publiquement. Ils ont adhéré à une stricte orthodoxie catholique après leur abjuration.
Bartolomeo Panciatichi a développé des contacts assez étroits avec le monde littéraire, qui ne se limitait pas à Florence, comme en témoigne son amitié avec Pietro Aretino, établi à Venise. Connu de ses contemporains principalement comme poète latin, Bartolomeo rejoint l'Accademia degli Umidi le 2 janvier 1541, quelques semaines avant Bronzino, et peu avant que le groupe ne devienne l'Accademia Fiorentina. Son portrait fait partie d'un groupe de cinq tableaux commandés par Bartolomeo à Bronzino entre 1540 et 1545 : trois scènes religieuses, deux Saintes Familles et un Christ crucifié inspirés par des idées réformistes, et deux portraits de lui et de sa femme.
Nommé sénateur en 1567, Bartolomeo Panciatichi poursuit ensuite une carrière politique, devenant commissaire de Pistoia en 1568 et de Pise en 1578.
Le choix d'un livre comme seul accessoire dans son portrait par Santi di Tito est doublement émouvant : il évoque évidemment l'intellectuel, mais la présence de fermoirs sur les côtés indique qu'il s'agit probablement plutôt d'un livre religieux et témoigne de sa profonde foi chrétienne.
La majesté de ce portrait est rehaussée par son encadrement dans un magnifique cadre à cassettes en bois doré de la fin du XVIe siècle, qui est probablement son cadre d'origine.
L'identification de l'auteur de ce portrait comme étant Bartolomeo Panciatichi ouvre un champ d'analyse fascinant. S'il est tout à fait exceptionnel d'avoir deux portraits d'un homme de la Renaissance peints à moins de 30 ans d'intervalle, le parcours de Santi di Tito, qui s'éloigne des séductions du maniérisme pour aller vers des images plus réalistes, suit l'évolution personnelle du modèle. De l'apparence hautaine et séduisante d'un homme d'une trentaine d'années, il devient un vieillard qui affiche devant nous sa pleine humanité, malgré son pouvoir politique.
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