Couverture pour Douze Lithographies en Couleurs, ou Passage et Interieurs
Lithographie en couleurs, 1896-1898
Non signé (tel que délivré)
D'après : Douze Lithographies en Couleurs, ou Passage et Interieurs
Imprimé par Auguste Clot, Paris
Imprimé sur papier de Chine
Publié par Ambrose Vollard, 1899
Edition : 100
Condit : Imprimé sur papier chine Volante. Couleurs très fraîches et non altérées. Une pliure souple et quelques taches. Sinon, très bon état d'origine.
Taille de l'image : 20 1/4 x 15 3/4 pouces
Taille de la feuille : 22 3/4 x 18 pouces
Référence : Roger Marx 31
Johnson Vollard catlogue 155
Edouard Vuillard
Français, 1868 - 1940
L'œuvre de Vuillard est à cheval sur deux siècles : il a été un post-impressionniste majeur dans les années 1890, tout en participant au renouveau de l'art décoratif avant et après 1900. Vuillard était l'une des figures centrales des "Nabis" ("Nabi" signifie "prophète" en arabe et en hébreu), un groupe d'artistes parisiens d'avant-garde qui comptait parmi ses membres Pierre Bonnard et Félix Vallotton, entre autres. Pendant la période nabie, Vuillard a produit certaines de ses œuvres les plus connues, des peintures provocantes d'intérieurs de la classe moyenne et des contributions au théâtre d'avant-garde.
Vuillard a également travaillé sans relâche pendant les années post-Nabi, de 1900 à sa mort en 1940. Il expérimente de plus en plus l'abstraction et la puissance des couleurs, à la manière d'Henri Matisse et des Fauves. Au cours des dernières décennies de sa vie, il a élargi son champ d'action à la lumière naturelle, aux paysages et aux portraits.
Avec l'aimable autorisation de la National Gallery of Art : National Gallery of Art, Washington, D.C.
HENRY MARIE PETIET (Saint-Prix, Seine-et-Oise, 1894-1980), éditeur, libraire et marchand d'estampes et de dessins, Paris. Impressions.
" Tous ceux qui ont fréquenté l'Hôtel Drouot avant 1980 ont conservé le souvenir d'Henri Petiet. Car l'homme n'est pas passé inaperçu. Il avait une allure imposante, un port altier, un verbe tranchant - même s'il ne dédaignait pas une certaine causticité dans ses propos. Ceux qui ne le connaissent pas bien pensent qu'il est bourru. Ceux qui le connaissaient bien disaient qu'il était sensible. Tous deux avaient raison : il cachait sa sensibilité sous une apparence bourrue. "C'est ainsi que commence l'article de Duret-Robert, qui esquisse en 1991 un portrait très intéressant de cet amateur d'estampes qui n'était pas un marchand comme les autres. Le grand collectionneur d'estampes, Lessing Rosenwald, ajoute à la page 82 de ses Recollections of a collector : " Henri HENRY est un aristocrate, du moins dans le discours et l'apparence (j'ai entendu dire qu'il est en fait baron mais n'a jamais utilisé ce titre, à ma connaissance). "
Petiet est issu d'une famille connue. Son ancêtre, Claude Petiet (1749-1806), ministre de la Guerre du Directoire, avait signé la lettre de nomination de Napoléon Bonaparte au commandement de l'armée d'Italie ; son grand-père, Jules Petiet (1813-1871), brillant ingénieur, avait participé sur le plan technique à la création du chemin de fer du Nord et c'est lui qui a inculqué à son petit-fils la passion des chemins de fer. Son père, Marie-André Petiet (1853-1903), lui transmet le goût des livres.
La première collection d'Henri Marie Petiet était constituée d'éditions originales et de livres illustrés, et lorsqu'il décida de s'en séparer en 1927, il fallut cinq vacances à l'Hôtel Drouot pour la disperser. Formé à la bibliophilie auprès d'Henri HENRY (1849-1931), Petiet a conservé toute sa vie le goût des beaux livres.
De 1915 à 1920, Petiet travaille à Ariès dans l'usine automobile créée par son frère Charles, le "baron Petiet". Sa connaissance de l'histoire de l'automobile lui a permis de réunir plus de trois cents voitures de collection. Sa curiosité ne s'arrête pas là, comme en témoigne sa passion pour le tennis et pour la musique, celle de Wagner en particulier, mais c'est sa passion pour l'imprimerie qui l'emporte sur tout.
Petiet était un marchand, plus pour acheter que pour vendre. Très vite, il s'est constitué un stock impressionnant d'imprimés. D'abord installée au 11 rue d'Assas, elle change d'adresse vers la fin de l'année 1933 et s'installe au 8 rue de Touron. L'enseigne de son magasin, "À la Belle Épreuve", est inspirée du livre de Philippe Burty L'Eau-forte , paru en 1875, dont la préface s'intitule elle-même La Belle Épreuve .
Il est intéressant de relater ici le souvenir du collectionneur Lessing Julius Rosenwald (1891-1979) à qui Petiet envoyait de temps en temps une série d'estampes, comme il le raconte dans ses mémoires, avec les instructions suivantes : choisissez celles que vous souhaitez acquérir et gardez les autres jusqu'à ma prochaine visite.
Lorsque Petiet décide de fermer sa galerie de la rue de Tournon en 1952, il transfère une partie de ses collections dans son appartement, dont Rosenwald a bien décrit le capharnaüm : "Il semblait y avoir un conflit dont l'enjeu était de savoir qui de Petiet ou de ses collections occuperait le lieu. Chaque centimètre carré de parquet était occupé premièrement par des gravures, deuxièmement par des maquettes de locomotives, troisièmement par des cartes postales représentant de vieilles voitures, et quatrièmement seulement par le mobilier strictement nécessaire à l'existence. Il n'y avait pas de place pour les enfants, avec des chemins étroits pour se déplacer... " Ce qui n'empêche pas Rosenwald de l'admirer : " Comment Petiet a pu trouver quoi que ce soit sera, je pense, un mystère qu'il emportera dans sa tombe. Mais il a trouvé des choses, et quand il les a trouvées, il avait toujours quelques informations intéressantes sur chaque objet particulier. "Et Rosenwald poursuit : " C'est grâce à Petiet que je possède une si grande et belle collection de lithographies et de bronzes de Daumier. Il est également à l'origine de nombreuses gravures des impressionnistes et post-impressionnistes. De même, c'est Petiet qui m'a procuré les gravures de Gabriel St. Aubin de Monsieur Thomas et une série de gravures en couleur de Monsieur Adhémar de la Bibliothèque nationale. Il s'agit d'acquisitions extrêmement importantes, et je doute que quelqu'un d'autre que Petiet ait pu se les procurer. En effet, j'ai invariablement trouvé en lui un excellent guide pour les impressions dans son domaine. "
La clé de son succès en tant que marchand et collectionneur d'estampes réside peut-être dans le conseil qu'il a donné un jour à l'un de ses amis : "Gardez l'esprit curieux et vous resterez toujours jeune".
Sa bibliothèque a été vendue le 10 juin 1992 à Paris, chez Piasa, avec deux préfaces, par H. Dufresne et Cl. Guérin. Sa collection de chemins de fer miniatures, formée tant par lui-même que par sa famille, suivra le 25 novembre 2004, à Paris, également chez Piasa, avec une introduction de l'expert Lamming et un texte de H . Dufresne. Sa collection de photographies, de cartes postales et de documents ferroviaires a été mise aux enchères le lendemain, 26 novembre 2004, toujours chez Piasa.
Les ventes de sa remarquable collection d'estampes ont été organisées après son décès par le commissaire-priseur Piasa, assisté des experts Denise Rousseau et Jean-Claude Romand (1991-1997), puis de Jean-Claude Romand et Arsène Bonafous-Murat (1997). -2005), avec l'aide d'Hélène Bonafous-Murat à partir de 2003, puis, entre 2005 et 2009, par Jean-Claude Romand et Hélène Bonafous-Murat, et enfin, à partir de décembre 2009, par Nicolas Romand et Hélène Bonafous-Murat.
Le timbre, composé des initiales du Baron Henri Marie Petiet dans un ovale, a été créé après sa mort pour marquer le verso des estampes de sa collection lors de leur mise en vente publique.
Enfin, Christine Oddo a écrit une importante biographie de Petiet, publiée aux Éditions des Cendres en 2017. Pour toute information complémentaire sur Petiet, sa carrière et ses multiples contacts, nous renvoyons nos lecteurs à cet ouvrage. Précisons ici que Can est l'auteur d'une " Étude sur l'œuvre gravé de Pablo Picasso " qui n'a pas été publiée, mais que l'on retrouve aujourd'hui en annexe de ce livre (pp. 275-284 ). Dans une autre annexe, on trouve la liste de toutes les ventes concernant les différentes parties de sa collection, depuis l'année 1991 et jusqu'à la dernière vente organisée par Ader Nordmann à l'Opéra Comique à Paris, les 25 et 26 novembre 2017 (pp. 285-288).
Pour son timbre sec sur les estampes éditées par ses soins, voir L.2021a, et pour un autre timbre apposé à partir de l'automne 2018 par les héritiers sur des estampes de Picasso non signées, provenant de la collection Petiet, voir L .5462.
Avec l'aimable autorisation de Lugt