Hans Hartung

G7

1953

Hans Hartung est généralement présenté comme le porte-drapeau de l'École de Paris et de l'abstraction lyrique et est principalement considéré comme un peintre de l'après-guerre. Néanmoins, à la fin des années 30, cet artiste d'origine allemande avait déjà participé à de nombreuses expositions à travers l'Europe. Sa carrière débute en 1922, à l'âge de 18 ans seulement, alors qu'il ne connaît même pas les théories de Kandinsky mais produit une série d'aquarelles abstraites frappantes par leur seule expressivité. C'est le début d'une carrière qui durera près de 70 ans et sera ponctuée d'innovations techniques constantes. Artiste paradoxal, Hartung a souvent été à l'opposé de l'image que les critiques construisent de lui, d'où une réception faussée (Annie Claustres). Présenté comme un champion de la peinture gestuelle, lyrique et émotionnelle, il reste passionné par les mathématiques, et sa peinture est appréhendée à travers sa rationalité : des années 30 à la fin des années 50, il réalise d'abord des œuvres de petit format, exécutées spontanément sur papier ; puis il crée le tableau en posant une grille et en mettant à l'échelle le papier de petit format sur une toile, en se référant point par point. Les années 60 ont également marqué un tournant. Hartung a cessé de travailler en reproduisant des petits formats mais est entré dans une patiente recherche d'innovation technologique, incluant la production de multiples outils. En 1960, il remporte le grand prix de peinture de la Biennale de Venise, atteignant ainsi le sommet de la reconnaissance internationale. Hartung n'a jamais cessé de créer, peignant avec encore plus d'ardeur jusqu'à ses derniers jours dans sa propriété d'Antibes qu'il avait lui-même conçue.