Roberto Matta

L'AUTOAPOCALIPSE II

1984

"La fonction de l'art", a déclaré un jour le surréaliste Roberto Matta, "est de dévoiler les énormes forces économiques, culturelles et émotionnelles qui interagissent matériellement dans nos vies et qui constituent l'espace réel dans lequel nous vivons". Dans ses peintures, Matta a cherché à exposer ces forces à travers la pratique surréaliste de l'automatisme, créant des œuvres dans un état de libre association destiné à conjurer l'inconscient.

Après avoir étudié l'architecture dans son Chili natal, Matta, alors âgé de 22 ans, choisit de poursuivre ses études à Paris, où il côtoie des stars de l'avant-garde comme Gertrude Stein, Salvador Dalí et Walter Gropius. À la fin des années 1930, il abandonne Paris, son emploi au studio de Le Corbusieret (pour un temps) sa carrière, pour le nouvel épicentre de l'art moderne, New York City. Il y devient le collègue de légendes de l'art telles que Marcel Duchamp et Arshile Gorky.

Bien que célébré principalement pour son travail de peintre, Matta était un designer de meubles tout aussi talentueux. Ses meubles, comme ses œuvres d'art, font rêver. Le dossier de sa chaise totem, par exemple, est composé de créatures souriantes et caricaturales empilées les unes sur les autres. Dans son fauteuil MAgriTTA, la moitié supérieure d'une pomme verte en peluche dépasse d'un grand chapeau melon noir en hommage à son homonyme, le surréaliste belge René Magritte.

Mais la pièce qui incarne le mieux sa philosophie artistique est peut-être son système modulaire Mallite de 1966 : une collection de canapés et de salons spongieux et ondulants qui peuvent être assemblés pour former une séparation de pièce semblable à un puzzle. L'œuvre, dont une édition originale figure dans la collection permanente du MoMA, a été au cours des dernières décennies un objet de collection difficile à trouver - jusqu'en 2019, lorsque la marque de design italienne Paradisoterrestre a publié une réédition, disponible sur Duplex.

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