Jeu de polo à l'huile sur toile de Pierre Bosco-Circa 1960

Pierre Bosco était un membre de la célèbre famille italienne Della Rovere, né à Visco, dans la province d'Udine, en Italie. Dès son plus jeune âge, il s'intéresse à l'art. Son intérêt toujours croissant pour la peinture le conduit à Gênes puis à Rome, où il devient restaurateur de peintures religieuses, apprenant les techniques secrètes des grands maîtres de l'art. Les premières œuvres de Bosco témoignent déjà d'une sensibilité naturelle à la couleur et d'une volonté de donner du volume aux images, ce qui deviendra sa signature artistique. Lorsqu'il découvre les tableaux de Cézanne, Pissarro, Gauguin et Rouault, il est convaincu que son avenir est à Paris, où le style de vie "bohème" attire les peintres et les sculpteurs du monde entier. À 22 ans, il décide de quitter son Italie natale et de s'installer à Saint-Germain-en-Laye, où il fréquente assidûment les écoles et les ateliers de peinture de la capitale. Il rencontre son voisin, Maurice Denis, puis certains des artistes les plus connus, tels que Pierre Bonnard, André Derain, Aristide Maillol, Edouard Vuillard et son beau-frère, le peintre nabi Ker-Xavier Roussel, qui devient son grand maître spirituel et auprès duquel il découvre sa personnalité artistique. Les années de guerre ont été difficiles pour l'artiste. En 1940, il se lie d'amitié avec le peintre André Marchand et parvient à gagner sa vie en vendant occasionnellement et avec l'aide de sa famille. Il a cependant eu sa première exposition personnelle à Paris en 1943 à la Galerie Roussel, boulevard Saint-Germain, mais a continué à poursuivre son travail de manière austère dans le silence de son Studio. À la mort de son père en 1945, le peintre retourne en Italie pour retrouver sa famille après 15 ans d'absence.

Après ce retour au pays, il est retourné à Paris en 1946, peignant et gagnant sa vie comme restaurateur d'art. Il a finalement connu le succès et la reconnaissance dans les années 1950. À Saint-Germain-en-Laye, il crée l'Association des peintres indépendants (API), qui regroupe des peintres comme Jean Souverbie, Roger Chastel, les frères Vera, Clave, Gomery et Edoardo Samartino. Après avoir participé à la première "Biennale del Mare" à Gênes, il expose ses œuvres à la Galerie Vivet à Paris en 1952. En 1953, il participe à la troisième exposition d'art sacré au Musée d'art moderne de Paris, où sa peinture Descente de croix reçoit de nombreux éloges. L'année suivante, il expose 50 tableaux à la Galerie du Hérisson à Saint-Germain-en-Laye devant un public enthousiaste, notamment Pierre Seghers, poète et éditeur reconnu. La presse française a attribué les peintures de cette période à une "magie ensorcelante". A l'occasion de cette exposition, Bosco a rencontré le poète Guy Lavaud. Selon lui, Bosco était un peintre puissant et un visionnaire. Pendant trois années consécutives, le peintre a été sélectionné pour le prestigieux prix Otto Friez du Musée des Arts Décoratifs de Paris. En 1955, la Galerie M. Forein du Faubourg Saint-Honoré invite Bosco pour une exposition d'art abstrait. Après mûre réflexion, il a refusé de participer. À une époque où l'art abstrait émergeait à l'École de Paris, influençant de jeunes peintres comme Alfred Manessier, Pierre Tal Coat, Jean Bazaine et bien d'autres, Bosco a exploré l'abstraction pure, mais il s'est rendu compte qu'il finissait par faire plus ou moins les mêmes tableaux avec cette forme d'art. Pour un artiste à la recherche de nouvelles expériences, l'art abstrait est "un moyen facile de s'enfermer dans un système". Cependant, l'art abstrait a continué à faire partie de son travail, mais principalement dans ses œuvres sur papier.

En 1956, Bosco rencontre Alex Maguy, célèbre collectionneur et propriétaire de la Galerie de l'Elysée. Le peintre de 45 ans avait atteint une maturité appréciée par un large public de connaisseurs d'art. Il a signé un contrat qui le lie à ce marchand d'art pour 15 ans, puis a préparé une grande exposition pour l'année suivante. La presse a été unanime, louant ses "visions éblouissantes". Robert Vrinat, journaliste au Figaro, le considère "comme l'un des plus grands peintres de sa génération." Les Américains le considèrent même comme "le dernier Picasso en perspective, et très en vogue" (New York Herald, 14 mai 1957). En 1957, Bosco est bien connu de l'élite aisée de la capitale française. Il apparaît dans de nombreux articles élogieux écrits par des poètes célèbres comme Pierre Seghers, Jean Cocteau et Marcel Sauvage - qui lui a dédié un poème -, ainsi que par le poète et romancier français Henri Bosco, et le journaliste et écrivain Louis Nucéra. Les œuvres d'art de Bosco se situent parmi celles des plus grands noms de la peinture contemporaine : Chagall, Braque, Picasso, Matisse, etc.etc. Cette collaboration lui ouvre de nouvelles portes ; il participe à des émissions de radio et ses peintures entrent dans les collections permanentes des musées. Une fois introduit dans la communauté juive américaine, Bosco a attiré des financiers, des avocats, des acteurs et des producteurs de films. L'exposition à la galerie Matarasso de Nice témoigne de son succès à Paris.

En 1959, le marquis de Langle, collectionneur d'art, organise une exposition à la Galerie Di Meo à Paris, réunissant écrivains, diplomates et officiers supérieurs. A cette occasion, Bosco a rencontré son Altesse Royale le Prince de Grèce et le Duc de Broglie. En 1960, il épouse Madeleine Poire et tous deux se rendent à New York pour leur lune de miel et pour assister à une grande exposition à la Norval Gallery, où tous ses collectionneurs habituels s'étaient réunis pour l'occasion. Le New York Herald Tribune a fait l'éloge de cet événement. Grâce à ce succès, Bosco a prolongé son voyage de noces dans le nord-est des États-Unis. Après son retour d'Amérique, du 28 janvier au 16 février 1961, le musée de l'Athénée à Genève lui consacre une grande exposition. Des collectionneurs privés, dont Joseph H. Hirshhorn, un riche industriel et collectionneur d'art américain, ont fait plusieurs acquisitions. On peut également trouver des tableaux de Bosco dans la collection privée de célébrités, comme l'acteur américain Kirk Douglas - qui a acquis sept tableaux (dont un Arlequin et une Régate), Robert Mitchum, Jack Palance, Lord Beaverbrook (ami et confident de Sir Winston Churchill) et l'ancien président français Georges Pompidou ainsi que des chanteurs et des sportifs.

Bosco a préparé une grande exposition personnelle en 1963, qui a connu un grand succès. À cette occasion, plusieurs journaux - tels que Le Figaro, Libération, l'Humanité et Paris-Presse - ont publié des articles élogieux. Dans le magazine littéraire Carrefour, l'auteur déclarait : "L'art sauvage de Bosco porte sa rudesse et son mystère. C'est un art d'expression pure qui n'est pas fait pour plaire, bien sûr, mais dont la sincérité ne peut que capter votre attention." De même, dans le magazine littéraire Les Lettres Françaises, il était écrit que "les tableaux de Bosco sont empreints d'une atmosphère mystérieuse, d'un expressionnisme tragique." En 1964, il expose à la galerie Max Bodner à New York ; ses tableaux sont présentés parmi ceux de Marie Laurencin, Picasso, Signac, Pissarro, Renoir et Rouault. Fin avril, il a exposé à la Galerie du Carlton à Cannes. L'année suivante, il a présenté 40 œuvres récentes à la Wamper Gallery de Cologne (Allemagne). En avril 1967, Bosco a reçu la médaille d'argent de la ville de Paris et, en juin, il a été fait Chevalier de l'Ordre des Arts et Lettres (une distinction du ministère français de la Culture). Stéphane, son troisième fils, est né cette année-là. La fin de la décennie est marquée par des expositions européennes à la Gallery Il Tibbio de Trieste (Italie) et à la Corner Gallery de Londres. En 1971, il a organisé une grande exposition à la galerie La Belle Gabrielle. Au début de 1986, Bosco a réalisé une peinture murale, une course de voitures, dans le hall de l'usine de recherche Bendix à Drancy. À l'automne 1986, il expose quatre tableaux dans l'Hippodrome de Longchamp à l'occasion du Prix de l'Arc de Triomphe, la prestigieuse course de chevaux française. Artiste prolifique au cours de sa carrière, Bosco a réalisé de nombreuses peintures, sans compter les innombrables œuvres sur papier : pastels, gouaches, aquarelles et dessins.

Pierre Bosco occupe une place privilégiée parmi les collectionneurs américains et européens, notamment en France et en Italie, mais aussi dans les pays scandinaves. Ses œuvres se trouvent également dans les collections permanentes de musées : Musée de la Ville de Paris, Tel Aviv (Israël), Caramulo (Portugal), Galerie d'art Beaverbrook (NB, Canada) et aux États-Unis (Toledo Museum of Art, Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington D.C.).