Gio Ponti pour Arredoluce, applique en laiton moderne italienne du milieu du siècle dernier, 1957

Architecte, concepteur de meubles et de produits industriels et éditeur, Gio Ponti est sans doute la figure la plus influente du modernisme italien du XXe siècle .

Ponti (1891-1979) a conçu des milliers de meubles et de produits - des armoires , des lampes et des chaises aux céramiques et aux cafetières - et ses bâtiments, dont l'imposante Pirelli Tower (1956) dans sa ville natale de Milan, et le château Denver Art Museum (1971), ont été érigés dans 14 pays. Par le biais de Domus, le magazine qu'il a fondé en 1928, Ponti a attiré l'attention sur pratiquement tous les mouvements et créateurs importants dans les domaines de l'art et du design modernes.

L'intelligence de recherche que Ponti a apportée à Domus se reflète dans son œuvre : aussi protéiforme que prolifique, le style de Ponti ne peut être rattaché à un genre spécifique. Dans les années 1920, en tant que directeur artistique du porcelainier toscan Richard Ginori, il a fusionné l'ancien et le nouveau ; ses formes en céramique étaient modernes, mais décorées de motifs de l'antiquité romaine. Dans l'Italie d'avant-guerre, le design moderniste était encouragé, et après le conflit, Ponti - ainsi que des designers tels que Carlo Mollino, Franco Albini, Marco Zanuso - ont trouvé un public réceptif pour leur travail nouveau et idiosyncratique. Les formes de meubles typiques de l'époque de Ponti, comme la chaise cunéiforme Distex, sont simples, légèrement anguleuses et colorées, tout aussi élégantes que fonctionnelles. Dans les années 1960 et 1970, le style de Ponti évolue à nouveau, explorant les formes biomorphiques et adoptant les designs expressifs et expérimentaux de Ettore Sottsass Jr., Joe Colombo et d'autres.

Son meuble emblématique - celui par lequel il est représenté dans les collections du Museum of Modern Art de New York, du Vitra Design Museum d'Allemagne et d'ailleurs - est l'élégante chaise Superleggera, produite par Cassina à partir de 1957. (Le nom se traduit par "super léger" - les publicités montraient un mannequin le soulevant d'un seul doigt) Ponti avait un côté ludique, comme en témoigne la collaboration qu'il a entamée à la fin des années 1940 avec le graphiste Piero Fornasetti. Les meubles de Ponti étaient décorés de finitions brillantes et des fantaisistes lithographies par transfert de Fornasetti représentant des objets tels que des papillons, des oiseaux ou des fleurs. Le musée des beaux-arts de Montréal possède un secrétaire de 1950 de la série Architetturra, qui présente des meubles couverts d'images d'intérieurs et de façades de bâtiments. Le projet le plus grandiose que Ponti et Fornasetti aient entrepris se trouve toutefois au fond de l'océan Atlantique : les intérieurs du paquebot de luxe Andrea Doria, qui a coulé en 1956.

Des rétrospectives très appréciées au Queens Museum of Art en 2001 et au Design Museum London en 2002 ont suscité un regain d'intérêt pour Ponti parmi les amateurs de design moderne. (La monographie de Marco Romanelli, écrite pour l'exposition de Londres, offre un excellent aperçu de l'œuvre de Ponti) Aujourd'hui, un large éventail de créations de Ponti est acheté par des collectionneurs avisés qui souhaitent donner à leur maison une touche de panache italien et de chic sans effort.

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La société d'éclairage Arredoluce a ouvert ses portes en 1943, au début de l'âge d'or du design italien moderniste . Elle est née de la confluence d'un esprit d'entreprise enthousiaste et d'une atmosphère créative fraîche, innovante et tournée vers l'avenir.

Angelo Lelii (1911-79), le fondateur de la société Arredoluce, basée dans le quartier milanais de Monza, était un designer doué et parfois brillant. Il a eu la perspicacité de commander des œuvres à d'autres grands noms de l'époque, notamment Gio Ponti, Vico Magistretti, les frères Achille et Pier Giacomo Castiglioni et Ettore Sottsass Jr.

Les créations de Lelii couvrent une large gamme esthétique. Son œuvre la plus célèbre, le lampadaire Triennale (vers 1947), est à la fois élégante et pratique, avec ses trois rampes d'éclairage omnidirectionnelles fixées à un poteau central. Son célèbre plafonnier de 1954 - dans lequel une boîte conique renvoie la lumière vers le haut à partir d'une feuille d'aluminium émaillée - est un morceau de poésie du design. Et sa lampe de table Cobra de 1962 a un aspect sauvage, presque surréaliste, avec une tige sculptée en métal poli et une douille qui, comme son lampadaire Eye du début des années 1960, contient une ampoule directionnelle en forme de globe oculaire. 

Arredoluce a également imposé peu de contraintes à la créativité des designers extérieurs à l'entreprise qu'elle employait. La lampe de table Turbino de 1951 des frères Castiglioni, par exemple, est un exemple remarquablement précoce de design minimaliste. La société a à la fois encouragé l'aspect traditionnel de la sensibilité de Gio Ponti et produit plusieurs de ses pièces expérimentales en Lucite dans les années 1950 ; et la lampe de table UFO de Sottsass de 1957, un sandwich de deux tablettes de plastique bouillonné sur quatre pieds, préfigure l'aspect de ses œuvres postmodernes pour le groupe Memphis de plus de 20 ans. De l'élégant et de l'utilitaire à l'avant-garde, l'éclairage d'Arredoluce comprend certains des designs les plus divers, remarquables - et à collectionner - de la fin du 20e siècle.