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Sculpture en céramique intitulée "Symphonie minérale" par Pierre Martinon, vers 1987

À propos de cet article

Sculpture en céramique intitulée " Symphonie minérale " par Pierre Martinon. Conditions d'origine parfaites. Signé et daté à la base "Pierre Martinon 1987". Pièce unique. Loin du fracas et de la fureur de ce qu'on appelle le monde, dans son petit village de Bourgogne, Pierre Martinon travaille patiemment, pendant de longues heures. Élever une forêt de sculptures. Il avait débuté à l'École nationale des beaux-arts de Dijon, sculptant d'abord le bois et le métal. La participation à l'atelier de modelage sur place ne lui a pas permis de découvrir les trésors que la cuisson peut apporter aux différentes argiles. De nombreuses années vont s'écouler avant qu'il ne découvre la splendeur de la tuile simple produite dans les fours de la tuilerie Aléonard de Pontigny, qui va l'engager dans une nouvelle direction, aussi fertile qu'exigeante et déconcertante. Une fois cuite, l'argile de Pontigny se teinte d'ocres et de roses, bronzant vers les rouges et les bruns, voire les violets, souvent teintés de pyrite de fer. Cette matière a quelque chose de vivant, de tentant au toucher, à caresser autant qu'à contempler. A partir de là, la matière argileuse elle-même associée à chaque technique d'expression utilisée par l'artiste va orienter de manière variée et sensible son inspiration. Tous deux sont depuis lors restés inséparables dans cette voie artistique empruntée par Pierre Martinon. Il n'a vraiment commencé à travailler cette argile qu'à partir de 1983, année de ses premières cuissons à la tuilerie. Un changement de propriétaire au début de ce siècle devait amener Pierre Martinon à se tourner vers d'autres argiles et à recourir plus systématiquement aux oxydes métalliques, comme en témoignent également plusieurs de ses œuvres récentes, toutes enveloppées d'une fine lueur noire. Par son entrée impromptue dans l'univers de la céramique, il est autodidacte mais de telle sorte que sa conscience aiguë des aléas de ses matériaux, alliée à sa minutie naturelle et à son amour du geste juste, lui imposent à chaque fois un nouveau com- bat pour se perfectionner. Pierre Martinon a ainsi pu défier les lois de l'argile et imposer à cette substance les mêmes lignes exigeantes que celles qui peuvent être sculptées dans d'autres matériaux durs. Il est essentiellement un modeleur qui sculpte en élevant des surfaces planes autour d'un vide, à la recherche de la définition et de la clarté des tensions nées de la forme. Il ne s'est épargné ni les surplombs, ni les arêtes vives, ni les angles rentrants, sans parler du soin infini qu'il faut apporter à chaque surface, quelle que soit sa taille, sa pente ou sa courbe. Les sculptures de Pierre Martinon sont riches et complexes, offrant surprise sur surprise pour ravir l'œil et l'esprit, une promesse de plaisir aux multiples facettes à re-nouveler. Leurs formes imbriquées, se verrouillant et se déverrouillant autant par interpénétration que par confrontation, peuvent à la fois séparer et agglomérer. La sculpture qui en résulte semble fixer pour l'éternité un seul instant de rencontre tectonique. À première vue, les structures recherchées peuvent perturber l'esprit du spectateur qui est inévitablement occupé à découvrir un système et un sens. Il serait cependant hasardeux de rechercher une interprétation unique : un détail peut éveiller un écho symbolique, mais l'arête suivante détruira l'image jusqu'alors esquissée et décalera l'imaginaire ; un autre élément peut sembler architectural, mais l'ensemble dans lequel il s'insère niera toute fonction de ce type. Les formes récentes peuvent sembler rappeler les courbes organiques, mais elles ont tendance à s'entrelacer de manière peu familière. Tout semblant de sens initial s'estompe rapidement pour se perdre dans un monde inconnu. Il s'agit donc de la pensée inversée ou de l'activité de non-pensée. La texture et les teintes de ces matières argileuses jouent leur propre rôle dans ce jeu de désorientation : tantôt c'est le bois qui vient à l'esprit, tantôt le métal, la roche ou même le cuir. Les variations de couleur d'un élément à l'autre ne fournissent pas non plus d'indices supplémentaires. Ainsi, lorsque cela est possible, le spectateur se soumettra au mieux aux lois secrètes qui président à la conception et à la configuration d'architectures variées, inconnues ou étrangères, comme s'il était englouti dans une structure, qu'il s'agisse d'une formation rocheuse ou d'un enchevêtrement de cannelures. Ne s'agit-il pas en fait de ce plaisir enivrant de la première expérience étourdie du monde par un enfant avant l'apparition de la compréhension rationnelle ? Il n'est pas inutile de révéler quelques-unes des origines historiques qui ont dû compter dans le choix des directions prises par Pierre Martinon et dans l'ensemble de son œuvre. Il a grandi à Montchanin, un lieu dont le destin est étroitement lié à deux sites industriels clés : une fonderie et une tuilerie, juste à côté du Creusot, au cœur de la sidérurgie bourguignonne. Son grand-père paternel, qu'il n'a jamais connu, avait été sabotier, habile dans le travail du bois, avec un goût prononcé pour les formes et la bonne facture. Son père, qui était doué pour le dessin, a atteint un niveau technique encore plus élevé dans son métier de mécanicien-modéliste. Ce n'est qu'après avoir développé son propre travail que Pierre Martinon a découvert des objets qui avaient été réalisés par son père. Il n'en possède qu'un seul : un morceau de bois épais d'une vingtaine de centimètres de long, à la surface polie et aux courbes complexes, modèle d'un double bec verseur de forme tubulaire arquée. La surface présente un réseau étalé de coupes latérales. Il ne s'agit pas d'un objet ordinaire : bien que technique, la qualité de la fabrication en fait un objet de valeur ; le matériau chaud est en contradiction avec la forme qui annonce son avenir de métal froid ; posé sur sa seule surface plane, il devient une sculpture ; si vous ne connaissiez pas son but, en tant qu'objet, il resterait parfaitement mystérieux. Comment se fait-il alors qu'il n'y ait pas de relais entre le sabotier, le mécanicien-modéliste et le sculpteur ? Quoi qu'il en soit, Pierre Martinon a le sentiment d'avoir hérité de la sensibilité de son père à l'égard des matériaux et de leurs différentes substances ou de la qualité des objets, et plus généralement de ce qui faisait la dignité de ces maîtres artisans qui ont vécu son enfance : un vrai sens de l'excellence de leur travail et un profond respect des exigences de leur métier. Il laisse les idées d'une œuvre lui venir au fil du courant, en notant mentalement les détails formels qui attirent son attention, qu'ils soient issus du monde végétal, humain ou architectural. Il peut s'agir de l'entrelacement de deux troncs d'arbre, d'un élément d'une œuvre d'art ancienne ou de la relation d'un objet avec le recoin dans lequel il se trouve. La sculpture en devenir sera soutenue par un maelström de sensations sur lesquelles l'imaginaire viendra se greffer au fil du travail. Pierre Martinon commence une pièce par un croquis rapide préliminaire, puis - du moins pour les pièces les plus importantes - il réalise un modèle en argile, qui sera la véritable étape de création, pouvant s'étaler sur plusieurs jours. À partir de là, la sculpture proprement dite peut commencer, étroitement guidée par ce travail préparatoire. Lorsqu'il parle d'une "genèse organique des formes", il entend se construire peu à peu à partir de la base en plaques ou en bobines de terre (mais pas, de l'extérieur, comme des éléments montés séparément). Il cherche à faire "pousser" sa sculpture comme un arbre. Ou comme une montagne. Ce qui compte pour lui, c'est que ces œuvres soient formées comme la roche, de l'intérieur, y compris la teinte de l'argile à l'intérieur de cette masse. Embosser la surface reviendrait à passer à côté de l'objectif du processus. C'est une question de cohérence intérieure. Ce sculpteur fait le tour de son œuvre dès les premières étapes : toutes les formes doivent se parler, afin d'atteindre la cohérence organique d'un arbre. " J'essaie de faire une seule sculpture, pour me rapprocher de la Sculpture elle-même. Parce que j'ai une idée - non pas sur mon propre travail - mais sur la Sculpture elle-même." C'est une lutte, une conquête inquiète, une longue marche sur la corde raide. Pierre Martinon a connu "ces difficultés" dont parle Paul Valéry dans ses Pièces sur l'Art, "ces problèmes d'ordre supérieur, incompréhensibles pour la plupart des gens (même pour plus d'un issu du métier), que l'artiste véritable invente et auxquels il se soumet". Car de même que nous inventons une nouvelle forme, une nouvelle idée ou une nouvelle expérience, de même seront inventées des conditions et des restrictions cachées à partir d'obstacles invisibles qui surgissent de cette conception même pour défier nos talents acquis, retardant notre contentement mais, en fin de compte, tirant de nous ce que nous cherchions à trouver - exactement, ce que nous ne savions pas que nous possédions déjà." Ce que l'on appelle le processus d'affinage au stade final de la modélisation se réfère plus souvent à un lissage minutieux des surfaces - "j'étire mes formes". Il choisira parfois de les recouvrir d'un maillage graphique pour transformer la matière, ou de tracer un filet sur un tronçon pour en accentuer la tension, ou de graver ailleurs les signes d'un alphabet inconnu. Bien qu'à première vue la gamme de couleurs ne soit pas très étendue, il joue de manière subtile avec les différentes teintes des argiles et des oxydes. L'observation attentive d'une sculpture met en évidence tout un monde de nuances qui contribuent chacune à la force de l'œuvre. Le fait que Pierre Martinon se dise très sensible à la couleur l'a d'ailleurs amené un jour à envisager sérieusement de choisir la voie de la peinture. Lors de la cuisson qui clôt l'itinéraire, le contrôle est maximum pour valider et fixer tout le travail accompli. Quant à sa place ou sa page dans l'histoire de l'art, il nous reste la conviction de Pierre Martinon qu'il n'y a pas de progrès en art mais que les circonstances changeantes de la création apportent leurs différences nouvelles pour créer une diversification de l'expression sans rupture avec le passé. Dans le paysage artistique actuel, l'œuvre de Pierre Martinon se distingue nettement par le fait qu'elle ne cherche pas à séduire. Réservée mais généreuse, austère mais chaleureuse, diverse mais toujours cohérente. Chaque sculpture est un univers à part entière. Ils ont tous cette "longueur sur la palette" que les viticulteurs recherchent toujours. Ils intriguent et captent notre attention. Ils nous promettent d'être des compagnons fidèles, parmi ceux dont nous ne nous lasserons jamais. Aude de Vinck, novembre 2019 Traduit par Martin Walton.
  • Créateur:
    Pierre Martinon (Artiste)
  • Dimensions:
    Hauteur : 48,5 cm (19,1 po)Largeur : 24 cm (9,45 po)Profondeur : 13 cm (5,12 po)
  • Style:
    Beaux-Arts (Dans le style de)
  • Matériaux et techniques:
  • Lieu d'origine:
  • Période:
  • Date de fabrication:
    1987
  • Type de production:
  • Temps de production estimé:
    Disponible dès maintenant
  • État:
  • Adresse du vendeur:
    Saint-Ouen, FR
  • Numéro de référence:
    1stDibs : LU3115334125092
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