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The flagellation - Brabant, vers 1560

À propos de cet article

Groupe du retable représentant la flagellation Brabant, vers 1560-1580 Bois sculpté, polychrome et doré 50 x 38 x 7 cm Au centre du groupe, le Christ se tient debout, adossé à la colonne, les poignets liés dans le dos, la jambe gauche légèrement fléchie ; une belle tête allongée encadrée de longs cheveux. La qualité de l'artisanat est remarquable dans le traitement des corps, des visages expressifs et des costumes à la mode. Les masses sont bien équilibrées et tous les détails sont clairement définis. La polychromie riche et raffinée, alliant les couleurs vives à l'éclat de l'or, précise et complète le travail du sculpteur. Le visage du Christ fait preuve d'une grande habileté dans l'expression d'une noblesse évidente dans sa douleur contenue. Dépourvu de tout geste dramatique, le Christ apparaît singulièrement silencieux, presque serein. Son visage, profondément doux et triste, très légèrement incliné vers la gauche, rend palpable l'intensité de l'émotion sans s'appuyer sur l'expressivité. Les yeux fixes et les lèvres à peine entrouvertes, il contribue à rendre ce Christ de pitié plus touchant que poignant, à la fois magnifié et profondément humain grâce à un mélange parfaitement équilibré de détails réalistes et d'éléments quasi abstraits. Il pose un regard bienveillant sur le spectateur, l'invitant à l'imitation et à la prière. Les deux bourreaux qui l'encadrent adoptent des attitudes suggérant le mouvement et la force ; leurs vêtements extravagants contrastent avec le corps semi-nu du Christ, vêtu seulement d'un pagne de style antique. Dans cette image de dévotion, où l'action est suspendue, l'artiste met en valeur la figure délicate du Christ opposée à la cruauté de ses bourreaux. Les couleurs vives des vêtements des bourreaux tranchent avec la blancheur du pagne du Christ. Ce contraste violent met en évidence la pureté du Souffrant face à l'ignorance cruelle de ses détracteurs. Cette œuvre s'inscrit pleinement dans la production sculpturale de Brabant. La Renaissance flamande est perceptible dans l'expressivité, l'attitude théâtrale des personnages aux anatomies puissantes, ainsi que dans la colonne surmontée d'un chapiteau corinthien inspiré de l'Antiquité. Le bourreau à gauche du Christ porte un treillis court coupé en lanières et une volumineuse calotte, en vogue jusqu'en 1580, ce qui permet de dater l'œuvre du milieu du XVIe siècle. À partir du XVe siècle, la robe n'est plus guère portée que par les hommes de justice, le clergé et les anciens. Le tuyau s'est moulé jusqu'aux cuisses tandis que le doublet s'est raccourci. Par décence, une poche supplémentaire amovible en forme de triangle appelée " braye ", cousine étymologique de la culotte, ancêtre de la morgue, a été ajoutée. Cette poche s'exposait triomphalement à l'entrejambe du tuyau. La Renaissance sera l'âge d'or du couvre-chef. Montaigne s'en irrite et qualifie dans ses Essais cet artifice protubérant de "pièce ridicule" qui "augmente leur taille naturelle par la fausseté et l'imposture." L'influence du cabanon a été considérable dans toute l'Europe et pour toutes les classes sociales. Époque de découvertes, "le XVIe siècle est aussi celui de la sexualité affichée", souligne Colette Gouvion. "La coquille, censée protéger la pudeur, devient l'emblème d'une sexualité triomphante. Il est devenu un morceau de tissu paddé, au point de prendre des proportions impressionnantes. Cette proéminence marquée valorisait le membre viril et donc le pouvoir de son propriétaire. Victime des changements de mode, cette tendance disparaît progressivement à la fin du XVIe siècle. Au Moyen Âge, l'habillement est loin d'être anodin. C'était un indicateur de statut social, de bon goût, d'éducation, ou de vulgarité, d'avarice. Il servait à distinguer le bon chrétien de l'exclu. L'utilisation de costumes anachroniques est une convention iconographique pour certaines figures sacrées, comme le Christ ou les apôtres, qui sont traditionnellement habillés à l'antique et parés de tuniques, de pagnes ou de sandales, comme le Sauveur de cette sculpture. Ces éléments servent à renvoyer l'observateur au passé, à l'autorité, à la dignité. La nudité presque antique du Christ contraste ici avec la tenue contemporaine de ses bourreaux, vêtus de bas moulants et dorés, de culottes courtes et de volumineux cache-nez à la mode. Les détails concrets et les costumes pittoresques révèlent un goût typique des œuvres brabançonnes, mais aussi de l'art gothique tardif attaché aux valeurs expressives et narratives. Ce groupe faisait partie d'un ensemble représentant la Passion du Christ et occupait probablement la partie à droite de la Crucifixion. Cette représentation met en scène le Christ à un moment particulièrement émouvant, propice à la méditation. La popularité de la flagellation s'inscrit dans un développement sans précédent des cycles iconographiques inspirés par la Passion, de l'arrestation du Christ à sa résurrection. C'est l'un des sujets les plus fréquemment représentés, avec l'Ecce Homo, la Pieta et la Mise au tombeau. En mettant en scène la douleur psychologique, la passion du Christ invite les fidèles à méditer à leur tour sur le sacrifice du Christ, sur ses souffrances et sur celles de l'humanité, constituant ainsi l'un des sujets les plus efficaces et les plus prisés de la spiritualité en vogue à la fin du Moyen Âge. Sous le règne des ducs de Bourgogne et des Habsbourg, les anciens Pays-Bas ont connu un essor économique exceptionnel aux XVe et XVIe siècles, favorisant une activité artistique florissante au sein des grands centres de la région. C'est notamment le cas à Malines, Anvers et Bruxelles, qui se sont spécialisées dans la production de grands retables en bois, représentant des épisodes de la vie du Christ et de la Vierge. Au XVIe siècle, Anvers devient le principal port d'Europe et la plaque tournante d'un commerce dont l'une des composantes essentielles est le marché de l'art et des objets de luxe. Vers 1500, la production de retables devient massive, ce qui s'explique par plusieurs facteurs. D'une part, les sculpteurs et les peintres anversois, appartenant à la guilde de Saint Luc contrairement aux artistes bruxellois, pouvaient collaborer plus facilement, leur production étant strictement réglementée en termes de qualité du bois et de polychromie. En revanche, la production anversoise se faisait en série, à l'avance, pour être ensuite mise sur le marché. Cela offrait une plus grande liberté tout en permettant une standardisation visant à augmenter le nombre de modèles produits. Enfin, les sculpteurs et les peintres étaient souvent affiliés à des entrepreneurs chargés de vendre les œuvres en gros à des coursiers, qui les distribuaient ensuite dans toute l'Europe. Les Guildes ont joué un rôle central dans cette production spécialisée. Ils organisent rigoureusement la création, définissant précisément chaque élément technique, du choix du bois à celui des pigments, et déterminent également qui est responsable de chaque tâche. Chaque ville pouvait apposer une marque de certification sur les œuvres créées sous ses auspices, selon les règles qu'elle avait établies. La plus célèbre de ces marques est sans doute la Main d'Anvers, apparue vers 1470, que l'on retrouve aussi bien sur les éléments sculptés que sur la caisse même des retables. Les sculpteurs médiévaux d'Anvers devaient devenir membres de la Guild of Saint Luke et se conformer à ses règlements. Malgré l'absence de marques de fer, l'œuvre correspond à une certaine apogée des ateliers brabançons, alliant matériaux de qualité, production intensive et maîtrise du style. Toutes les indications, notamment les costumes des personnages, concordent pour dater la flagellation avant 1580. La composition, les costumes élaborés, finement sculptés, ainsi que la variété des physionomies et des attitudes des personnages, sont remarquables. La multiplication des retables à la fin du Moyen Âge et au XVIe siècle reflète l'évolution de la piété dans les anciens Pays-Bas, berceau de la devotio moderna à la recherche d'un lien direct avec le divin. Si le pouvoir narratif de la statuaire est plus limité, sa capacité à incarner les personnages bibliques est singulièrement puissante, par son caractère tridimensionnel, son échelle et sa recherche de réalisme, souvent renforcée par la polychromie. Dans la sphère domestique, la contemplation d'images religieuses facilite la méditation personnelle et permet d'accéder à l'expérience spirituelle. Les commanditaires laïcs ou religieux pouvaient installer des retables de taille modeste dans un oratoire ou simplement dans une pièce, sur un buffet recouvert d'une nappe faisant office d'autel privé. Les groupes de retables brabançons représentent l'apogée de l'art sacré flamand. Leur création est le résultat d'une période tumultueuse mais riche sur le plan artistique, où la spiritualité et la créativité se sont entrelacées pour produire des œuvres qui transcendent le temps.
  • Dimensions:
    Hauteur : 50 cm (19,69 po)Largeur : 38 cm (14,97 po)Profondeur : 7 cm (2,76 po)
  • Style:
    Renaissance (De la période)
  • Matériaux et techniques:
    Bois,Sculpté,Polychromé
  • Lieu d'origine:
  • Période:
  • Date de fabrication:
    XVIe siècle
  • État:
    Réparé: le bourreau à droite du christ a été restauré (visible sur les photos). Usure conforme à l'âge et à l'utilisation.
  • Adresse du vendeur:
    Bruxelles, BE
  • Numéro de référence:
    1stDibs : LU6666238315552
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