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Tapisserie Manufacture royale d'Aubusson, période Louis XVI en 1738 aux Gobelins

À propos de cet article

Tapisserie de la Manufacture royale d'Aubusson, période Louis XVI , fabriqué en 1738 aux Gobelins. Un panneau d'une série de tapisseries des Gobelins représentant l'Histoire d'Esther, illustrant Esther assise et entourée de servantes, l'une se lavant les pieds dans un bassin doré, une autre attachant un bracelet, une autre offrant un miroir, toutes observées par Mardochée, tissé dans l'atelier de Michele Audran d'après un dessin de J. F. de Troy. La Toilette d'Esther c.1778-85.Royal Collection Trust-Queens Audience Chamber Château de Windsor Les esquisses du cycle d'Esther par Jean-François de Troy (1736) "La jeune fille était belle et gentille, et Mor'decai l'a prise pour sa propre fille." (Est. 2:7) Génie souple et ondoyant, à la fois portraitiste flatteur et peintre d'histoire prolixe, mais aussi brillant peintre de genre, dans une veine galante ou mondaine, Jean-François de Troy (Paris, 1679 - Rome, 1752), sollicite, bien qu'ayant passé le seuil de la vieillesse, une nouvelle commande royale à la hauteur de ses ambitions. Pour l'obtenir, il soumet - avec succès - à l'approbation des Bâtiments du roi (administration), sept modelli peints en 1736 avec son alacrité habituelle. Inspirés par l'un des textes les plus romanesques de l'Ancien Testament, le Livre d'Esther, ces croquis réalisés de manière rapide et virtuose ont été transformés par l'artiste, entre 1737 et 1740, en grands cartons destinés à servir de modèles aux tisserands de la manufacture des Gobelins. Faisant preuve d'une aisance et d'une habileté indéniables dans la composition en parfaite harmonie avec les sensibilités de l'époque, l'ensemble de tapisseries a rencontré un grand succès. L'Histoire d'Esther correspondait parfaitement au projet des Bâtiments du roi de renouveler le répertoire des modèles de tapisseries utilisés pour les lissiers des manufactures royales, mais aussi au goût des sujets de Louis XV pour un Orient fantastique, décor d'un récit dramatique où se mêlent splendeur, amour et mort. En effet, aucun ensemble de tapisserie n'a été tissé en France au XVIIIe siècle aussi souvent que celui d'Esther. La série de modelli peints par de Troy au cours de l'année 1736 renvoie à l'histoire de la peinture et de la décoration françaises sous Louis XV autant qu'à l'histoire des Gobelins. Il compte probablement parmi les groupes picturaux rococo les plus importants à être restés en mains privées. Nous examinerons tout d'abord la source biblique illustrée par De Troy, qui constitue la base de l'une des plus riches traditions iconographiques de l'art occidental. Seront ensuite élucidés les circonstances et la spécificité de la civilisation française sous les règnes de Louis XIV et Louis XV qui ont contribué à faire du thème d'Esther un sujet pertinent, à la fois attractif pour les contemporains et remarquablement en phase avec les sensibilités de l'époque. Un examen de l'exceptionnelle série de croquis réunis ici, des caricatures et des tapisseries qu'ils anticipent ainsi qu'une étude de leur réception clôtureront cet essai. Le livre d'Esther : Une source scripturale à l'origine d'une riche iconographie. L'origine de l'ensemble de tapisseries Esther de Jean-François de Troy - origine et création d'un chef-d'œuvre Selon le témoignage d'un des premiers biographes de l'artiste, le chevalier de Valory, auteur d'une élégie posthume du maître, lue à l'Académie royale de peinture et de sculpture le 6 février 1762, c'est apparemment une rivalité précoce16 avec François Lemoyne (1688-1737), son jeune collègue qui venait justement d'être nommé Premier Peintre du Roi en 1736, qui avait incité François de Troy à rechercher une commande lui permettant de faire valoir son aisance et sa promptitude aux dépens d'un rival notoirement laborieux : "M. De Troy, gardant un certain ressentiment pour le genre de désavantage qu'il croyait avoir subi par rapport à son émule, cherchait à regagner du terrain en utilisant la facilité que son rival ne possédait pas. Lemoyne était excessivement long dans la création de ses ouvrages, et M. De Troy d'une rare célérité : aussi, avec ce talent particulier, ce dernier offrit-il à la cour de faire des tableaux propres à être exécutés à la manufacture des Gobelins ; et c'est à cette circonstance que nous devons la belle série de l'Histoire d'Esther, qui suffirait seule à lui donner une grande réputation."17 Au-delà de la suspicion inspirée par le topos, qui constitue encore, peu ou prou, un récit des rivalités entre artistes dans la littérature antique, il y a probablement une part de vérité dans ce que rapporte Valoris bien que A.-.J. Dezalier d'Argenville (qui indique assez méchamment que de Troy n'hésitait pas à " casser les prix " pour s'imposer, bénéficiant de la productivité assurée par l'improbable rapidité de son pinceau)18 se montre plus évasif : " Comme il cherchait à s'occuper, il avait offert de faire à bon marché les tableaux qui servent de modèles aux tapisseries du Roi : ce qui ne plut pas à ses collègues. On lui donna le choix entre deux séries de tapisseries à faire et il prit l'Histoire d'Esther et celle de Jason".19 Que le choix ait été effectivement laissé à de Troy (ce qui paraîtrait tout de même assez désinvolte de la part de l'administration royale), il semble probable que l'artiste, dont les contemporains vantent le "feu", comme on appelle alors la faculté d'invention, ait dû aspirer ardemment à la possibilité d'utiliser à très grande échelle le "génie créateur" dont Dezallier d'Argenville le crédite. La décoration des appartements privés, dont la mode avait été promue par Louis XV à Versailles et Fontainebleau, n'offrait guère l'occasion d'exceller dans ce domaine. En dehors de la peinture pour les retables, seules les tapisseries pouvaient permettre la comparaison avec Lemoyne qui avait obtenu - malheureusement pour lui - une décoration majeure : l'énorme plafond du salon d'Hercule à Versailles. Favorisé par l'amélioration récente de la situation financière de la France, le renouveau du mécénat offre à de Troy une commande à sa mesure, dans un domaine où, pourtant, il n'a guère d'expérience. Soucieux de renouveler le répertoire des modèles dont dispose la manufacture des Gobelins, le duc d'Antin, surintendant des Bâtiments du roi de 1708 à 1736 puis son successeur, Philibert Orry comte de Vignory, lui confie la tâche de réaliser sept grands cartons inspirés du Livre d'Esther correspondant aux brillantes esquisses ou modelli que de Troy avait réalisés en une seule fois, ou presque (très peu de dessins préparatoires peuvent en effet être rattachés au cycle d'Esther et tous semblent se situer au stade de l'exécution des cartons).20 Soumises à l'approbation de l'Administration des Bâtiments selon la procédure en usage pour les projets prévus aux Gobelins, les esquisses réalisées rapidement au cours de l'année 1736 sont approuvées et le projet lancé immédiatement. C'est alors qu'arrive la nouvelle de la mort de François Lemoyne qui, abattu par le travail et victime de ses tourments personnels, se suicide le 4 juin 1737. Contre toute attente, de Troy ne remplace pas son rival au poste de premier peintre (qui reste vacant jusqu'à la nomination de Charles Coypel en janvier 1747), ce qui aurait peut-être fait de lui le bénéficiaire trop évident du drame. L'attribution du poste de directeur de l'Académie de France à Rome vient le consoler alors qu'il a déjà réalisé (ou qu'il est en train de réaliser), à Paris, trois des sept cartons du cycle (L'évanouissement d'Esther terminé en 1737 et la Toilette et le Couronnement d'Esther, tous deux terminés en 1738). De Troy, on le voit, n'a pas suivi l'ordre du récit mais a commencé par les sujets qui présentaient apparemment le moins de difficultés parce qu'il les avait déjà représentés, ou parce qu'ils s'inscrivaient dans une forte tradition picturale (c'est le cas notamment de l'Évanouissement d'Esther). Il était à peine installé au Palazzo Mancini en août 1738, que la première tâche qui attendait le nouveau directeur de l'Académie française consistait naturellement à honorer la commande royale et à terminer sans tarder les derniers cartons de l'Histoire d'Esther d'après les esquisses qu'il avait dû emporter avec lui. Toujours aussi prompt, de Troy se décharge de l'exécution des quatre cartons restants en deux ans seulement, en commençant par le plus grand format qui lui permet de frapper l'imagination et de s'imposer dès son arrivée sur la scène romaine : le Triomphe de Mor'decai qui est terminé en 1739 (comme le Banquet d'Esther). L'année suivante, le Dédain de Mor'decai et la Sentence de Haman s'achèvent dans le même style néo-vénitien, manifestement tributaire de Véronèse avec le choix d'une architecture monumentale " ouverte " qui caractérise l'ensemble du cycle.21 La série, il faut le noter, est presque augmentée de quelques scènes supplémentaires au milieu des années 1740. En effet, le premier ensemble de tapisseries achevé aux Gobelins en 1744 s'est avéré inadapté à l'aménagement des appartements de la Dauphine à Versailles dont il avait été prévu de décorer les murs l'année suivante (cf infra). Informé de cela, de Troy, considérant que l'histoire d'Esther offrait "plusieurs bons sujets", proposa immédiatement d'illustrer un ou de nouveaux sujets parmi ceux "qui pourraient paraître les plus intéressants". Le directeur des Bâtiments Orry, qui gérait les comptes de l'État, a manifestement jugé moins coûteux de faire élargir l'une des tapisseries pour combler l'extrémité de la chambre de la Dauphine22, ce qui nous a probablement privés de compositions très originales, car de Troy avait déjà illustré les thèmes les plus célèbres, ceux qui bénéficiaient d'une tradition iconographique fortement établie et dont il n'était pas facile de s'écarter... Le jeu de tapisserie de l'histoire d'Esther Posé sur les métiers à tapisserie des Gobelins à la fin des années 1730 dans l'atelier de Michel Audran, le cycle créé par de Troy suscite un véritable engouement. Les quelques centaines de tapisseries réalisées entre 1738 et 1797 - toutes en tapisserie à haute trame et tissées en laine et en soie à l'exception de quatre en basse trame réalisées dans l'atelier de Neilson - montrent l'impressionnant succès d'un ensemble de tapisseries qui fut sans doute le plus fréquemment tissé du XVIIIe siècle en France. 29 Trois cartons seulement avaient été livrés par de Troy en 1738 lorsque le premier ensemble de tapisserie fut commencé par Audran sous l'œil expert de Jean-Baptiste Oudry à qui le Directeur général des bâtiments, Philibert Orry avait confié la surveillance (hebdomadaire) du tissage. Durant l'été 1738, la pièce de l'évanouissement d'Esther, qu'Oudry juge admirable, est achevée. Au cours de l'hiver 1742, Oudry informa Orry qu'environ deux millièmes du Triomphe de Mor'decai avaient été réalisés "sans défauts", que le Couronnement d'Esther était terminé et que l'Esther à sa toilette "une tapisserie très gracieuse" était "un peu plus de la moitié" terminée. Exposées à Versailles en 1743, ces deux dernières pièces font l'admiration de Louis XV et de la Cour. Le 3 décembre 1744, l'ensemble des sept tapisseries est enfin livré au Garde Meuble. Il était destiné, l'honneur n'étant pas mince, à décorer les appartements de l'Infante Maria Teresa Rafaela d'Espagne dont le mariage avec le jeune Dauphin Louis-Ferdinand avait été fixé pour l'année suivante (il eut lieu le 23 février 1745). Apparemment, on a pensé que le thème d'Esther, héroïne biblique et épouse d'un souverain étranger, était approprié pour les appartements de la Dauphine espagnole. Dès le mois de mars, l'architecte Ange-Jacques Gabriel informe de Troy que son grand cabinet est décoré de "l'ensemble de tapisseries Esther" en précisant toutefois que "faute de deux petites ou d'une grande pièce, nous n'avons pu décorer le bout de la pièce". Cette difficulté conduit immédiatement à tisser une seconde fois l'épisode du Banquet en deux parties (elles sont livrées au Garde-Meuble le 30 décembre 1746) pour garnir les panneaux de chaque côté du lit de la Dauphine qui n'en profitera guère (elle meurt le 22 juillet 1746 et la décoration est installée pour la nouvelle Dauphine Maria Josepha de Saxe). Il convient de mentionner l'aspect de la remarquable bordure de l'ensemble, qui imite un cadre en bois richement sculpté. Conçue en 1738 par l'ornemaniste Pierre Josse-Perrot et utilisée dans les tissages ultérieurs jusqu'en 1768, elle tend à renforcer l'aspect résolument pictural de l'ensemble de la tapisserie qui, à cet égard, pousse l'art de la tapisserie jusqu'à ses ultimes possibilités mimétiques. À l'exception du Dédain de Mor'decai qui avait été retiré auparavant, l'"editio princeps" de l'histoire d'Esther (désormais en neuf pièces) est restée à Versailles jusqu'à la Révolution. Sur les huit tapisseries qui subsistent, quatre se trouvent au château de Compiègne et quatre appartiennent aujourd'hui au Mobilier National. Pas moins de sept ensembles de tapisseries réputés complets (l'un d'eux ne comportait en fait que six tapisseries) seront produits officiellement aux Gobelins jusqu'en 1772. La littérature : 1- Les Œuvres mêlées d'un émule de Racine, l'abbé Augustin NADAL comportent ainsi une Esther. Divertissement spirituel qui est exactement contemporain du cycle de Jean François de Troy puisqu'il a été joué en 1735 et publié à Paris trois ans plus tard. 2-Le Siècle de Louis XIV, 1751, édition de 1785, p. 96-97 pour l'édition française. 3- Lemoyne et de Troy avaient dû partager le premier prix du concours organisé en 1727 entre les peintres d'histoire les plus en vue de l'Académie Royale. 4- Mémoires..., pub. L. DUSSIEUX et al, 1854, II, p.265. 5-Le fait que de Troy, au risque de se brouiller avec ses collègues, n'ait pas hésité à faire usage des prix pour convaincre le nouveau directeur des Bâtiments Philibert Orry, est confirmé par Mariette qui ajoute lapidairement "cela a fait beaucoup de bruit" (pub. 1851-1860, II, p. 103). 6- Abrégé de la vie des plus fameux peintres..., éd. 1762, IV, p. 368-369 20 Les premiers commentaires sur le peintre ont tendance à le présenter comme une sorte de " peintre pur ", se passant du support du dessin, quelques études intermédiaires entre les esquisses d'Esther et les grands cartons du Louvre montrent néanmoins que de Troy a utilisé la craie rouge (voir dans le catalogue, la notice du Repas d'Esther et d'Assuérus sous le dessin d'entrée) pour modifier l'une ou l'autre figure. 7-C. GASTINEL-COURAL (cat. exp. PARIS, 1985, p. 9-13) ainsi que l'article de J. VITTET, exh. cat. LA ROCHE-GUYON, 2001, p. 51-55. 8-L'Ermitage de Saint-Pétersbourg conserve cinq tapisseries de ces deux cadeaux royaux dont la provenance attend toujours d'être élucidée (pour autant que nous le sachions). En 1766, le Grand Maréchal de Russie, le comte Razumovski (ou Razamowski), acquiert l'Évanouissement et le Banquet extraits du sixième tissage (J. VITTET, 2001, p. 53). 9- Lettres écrites de Suisse, d'Italie..., citées par J. VITTET, op. cit. p. 54. 10-L'ensemble de tapisseries est resté entre les mains d'une branche de la famille Habsbourg-Lorraine jusqu'en 1933 (ibid. P. 54). 11-Voté par Chr. LERIBAULT, 2002, p. 97, note 269. 12-Y. CANTAREL-BESSON, 1992, p. 241. Catalogue L'Esther à sa toilette Huile sur toile, 57 x 51 cm Provenance : Peint en 1736 en même temps que les six autres modelli de l'Histoire d'Esther destinés à être présentés, pour approbation, à la direction des Bâtiments du Roi ; peut-être identifiable parmi un lot d'esquisses de Jean-François de Troy dans l'inventaire post mortem de l'amateur, historien et critique Claude-Henri Watelet (1718-1786) dressé le 13 janvier 1786 et jours suivants (A.N. T 978, n° 30) puis dans la vente des biens du défunt, Paris, 12 juin 1786, n° 33 ; Paris, Collection François Marcille (qui possédait une série de six esquisses d'où manquait le Triomphe de Mor'decai, voir infra) ; Paris, Vente Marcille, Hôtel Drouot, 12-13 janvier 1857, n° 36 ; Asnières, Mme de Chavanne de Palmassy ( ?) ; Paris, Galerie Cailleux ; Paris, collection Humbert de Wendel (acquise de la Galerie Cailleux en 1928) ; par héritage dans la même famille ; Paris, Sotheby's, 23 juin 2011, n° 61. Afin de ne pas alourdir inutilement le commentaire technique de chaque œuvre, le catalogue raisonné de Chr. Leribault, qui contient une importante bibliographie sur la série, doit être consulté. Les autres références bibliographiques ne concernent que les publications et expositions parues et présentées plus récemment. Bibliographie et expositions : Chr. LERIBAULT, 2002, n° P. 247 (repr.) ; E. LIMARDO DATURI, 2004, p. 28 ; Exh. cat. NANTES, 2011, p. 138, n° 34, cité à la note 1 ; catalogue Sotheby's, Tableaux anciens et du XIXe siècle, 23 juin 2011, n° 61 (repr.). Travaux connexes : Carton de tapisserie : Le dessin (huile sur toile, 329 x 320 cm), le troisième réalisé par l'artiste à Paris après que les esquisses aient été approuvées par la direction des Bâtiments, se trouve au Louvre (Inv. 8315). Elle portait auparavant la signature du peintre et la date de 1738 (inscriptions que l'on retrouve sur les tapisseries). L'administration royale l'a payée 1600 livres le 21 juin 1738 et elle a été exposée au Salon l'année de sa création. Biographie sommaire 1679 (27 janvier) : Baptême à Paris (Paroisse de St. Nicolas du Chardonnet) de Jean-François de Troy, fils du peintre François de Troy et de Jeanne Cotelle, soeur du peintre Jean II Cotelle. 1696-1698 : Études (apparemment assez mouvementées) à l'Académie royale de peinture et de sculpture. 1698-1708 : Premier voyage en Italie. Contraint de quitter Rome en janvier 1711 après une liaison tumultueuse (un duel ?), de Troy prolonge l'expérience romaine traditionnelle de pensionnaire à l'Académie de France en visitant également la Toscane où il séjourne longuement, Venise (son art en visage a un caractère fortement vénitien) et Gênes. 1708 : De Troy (dont le père avait été élu directeur de l'Académie royale de peinture et de sculpture le 7 juillet) est agréé et immédiatement reçu à l'Académie avec Apollon et Diane transperçant de leurs Arrows les enfants de Niobé (Montpellier, Musée Fabre) le 28 juillet. 1710 : Première commande royale, payée le 10 mai (une esquisse représentant "la Promotion de l'Ordre du Saint-Esprit" pour la série de tapisseries de l'Histoire du Roi). 1716 : Jean-François de Troy est élu professeur adjoint à l'Académie. 1720 : Il est nommé professeur. 1723 : L'artiste réalise le double portrait de Louis XV et de Marie-AnneVictoire, Infante d'Espagne. 1724 (juin) : Première exposition de Jean-François sur la place Dauphine. Il commence notamment à se faire connaître par d'irrésistibles peintures de genre mondaines et galantes, largement diffusées par des gravures qui compteront beaucoup pour sa renommée. Exécution de deux portes-fenêtres pour l'Hôtel du Grand Maitre à Versailles. 1725 (25 août et jours suivants) : De Troy expose pas moins de huit tableaux au Salon. Il deviendra alors un exposant assez régulier. 1727 (30 juin) : Avec la Diane au repos (Nancy, musée des Beaux-Arts), l'artiste remporte, ex aequo avec son cadet François Lemoyne, le concours organisé à l'Académie par le duc d'Antin, surintendant des Bâtiments du roi, pour stimuler la peinture d'histoire jugée languissante en faisant se mesurer les douze meilleurs peintres de l'institution. De Troy, qui reçoit dès 1725 d'importantes commandes des églises de Paris et de l'Hôtel de Ville, fournit une clientèle de grands bourgeois et de financiers dont Samuel Bernard qui lui commande la décoration (1728-1729) de son hôtel particulier parisien de la rue Notre-Dame-des-Victoires. 1734 : Achèvement d'une porte de service pour la chambre de la reine à Versailles. 1735 : Réalisation, entre autres, du célèbre Déjeuner d'huîtres (Chantilly, musée Condé) pour la galerie des cabinets intérieurs de Louis XV à Versailles. 1736-1740 : Achèvement en 1736 de sept esquisses inspirées par le Livre d'Esther. Validation de ces modelli par l'administration des Bâtiments du roi dirigée par Philibert Orry qui demande immédiatement à de Troy de reproduire les croquis sous forme de cartons pour les tisserands de la manufacture des Gobelins. De Troy travaille sur eux à partir de 1737 à 1740. Le premier ensemble de tapisserie a été mis sur le métier dès 1738. L'Histoire d'Esther apparaît rapidement comme l'un des sommets de son œuvre. 1737 : L'artiste réalise une série de tableaux (scène de chasse, Déjeuner de chasse, portraits) pour les appartements royaux du château de Fontainebleau. 18 mai. Admission de Jean-François de Troy à la Compagnie des Secrétaires du Roi (fonction de conseiller secrétaire du roi, maison couronne de France). Du 18 août au 5 septembre : il expose six tableaux au Salon dont la caricature de l'évanouissement d'Esther. 1738 : Jean-François, qui avait manqué le poste de Premier Peintre du Roi (à nouveau) après le suicide de François Lemoyne (juin 1737), est nommé Directeur de l'Académie de France à Rome au début de l'année (certificat du 22 janvier). Il a été fait Chevalier de l'Ordre de Saint-Michel (25 mai). Pendant l'été, le nouveau directeur et son épouse voyagent de Paris à Rome. Du 18 août au 10 septembre, deux caricatures de l'Histoire d'Esther (Le Couronnement et Esther à sa toilette) ont été exposées au Salon. 1739 (5 avril) : Élection de Jean-François de Troy à l'Accademia di San Luca de Rome (la réception a lieu le 3 mai). Du 22 août à septembre, deux nouvelles caricatures de l'histoire d'Esther ont été exposées au Salon (Le Triomphe de Mor'decai et le Banquet d'Esther). 1741 : Exécution d'un autoportrait commandé par l'électrice palatine, Anna Maria Luisa de Médicis, pour la galerie des portraits d'artistes aux Offices à Florence (in situ). 1742 (25 août - 21 septembre) : les deux dernières caricatures de la série Esther (Le dédain de Mor'decai et la condamnation de Haman) sont exposées au Salon 1743 (22 décembre) : l'artiste est élu Principe de l'Accademia di San Luca (il restera à la tête de l'institution jusqu'à l'élection de Giambattisti Maini en décembre 1745). 1747 (23 juin) : A Paris, l'Académie royale accorde à de Troy le rang d'"ancien recteur" par acclamation. 1748 (septembre) : Exposition au Salon des sept cartons de l'Histoire de Jason, deuxième grand ensemble de tapisserie réalisé par l'artiste. 1751 : De Troy exécute pour la cathédrale de Besançon les trois retables (in situ) qui seront ses trois dernières grandes créations. 1752 (25 janvier) : Mort de Jean-François de Troy au Palazzo Mancini qui abritait l'Académie de France à Rome. Son successeur Natoire l'avait remplacé en mai 1751. Conclusion : La tapisserie que nous proposons après avoir été analysée correspond à la première édition qui a été réalisée en 1738 dans l'atelier de Michel Audran et que les deux dernières de la série de sept : Le couronnement d'Esther et Esther à sa toilette. ont été exposées à Versailles en 1743, et ont fait l'admiration de Louis XV et de la Cour. La tapisserie a été restaurée et malheureusement elle a perdu 20% de sa partie supérieure (2 caractères manquants) et la bordure originale. En enlevant ce manque, nous devons souligner qu'il s'agit d'une tapisserie avec beaucoup d'histoire et malgré tout la scène centrale est préservée et n'enlève rien à l'importance et à la beauté de cette tapisserie. Mesures:315x205 cm Signé : AUDRAN 1738 et DETROY 1738 Provenance : collection privée espagnole.
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