Antonio Saura

Roland Garros, 1997

Antonio Saura (1930 - 1998) était un artiste et écrivain espagnol, l'un des principaux peintres d'après-guerre à émerger en Espagne dans les années cinquante, dont l'œuvre a marqué plusieurs générations d'artistes et dont la voix critique est souvent rappelée. Il a commencé à peindre et à écrire en 1947 à Madrid, alors qu'il souffrait de tuberculose et qu'il était déjà alité depuis cinq ans. À ses débuts, il a réalisé de nombreux dessins et peintures à caractère onirique et surréaliste, représentant le plus souvent des paysages imaginaires, en utilisant un traitement plat et lisse qui offre une riche palette de couleurs. Il a revendiqué Hans Arp et Yves Tanguy comme ses influences artistiques. Les premières apparitions dans son œuvre de formes qui deviendront bientôt des archétypes du corps féminin ou de la figure humaine se produisent au milieu des années 1950. À partir de 1956, Saura aborde le registre de ce qui se révélera être ses plus grandes œuvres : femmes, nus, autoportraits, linceuls et crucifixions, qu'il peint à la fois sur toile et sur papier. En 1957, il a fondé à Madrid le groupe El Paso, dont il a été le directeur jusqu'à sa dissolution en 1960. Limitant sa palette aux noirs, gris et bruns, Saura affirme un style personnel indépendant des mouvements et tendances de sa génération. Son travail s'inscrit dans la tradition de Velasquez et de Goya. À partir de 1959, il a commencé à créer un ensemble prolifique d'œuvres imprimées, illustrant de nombreux livres, dont Don Quijote de Cervantes, Nineteen Eighty-Four d'Orwell, l'adaptation de Pinocchio par Nostlinger, Tagebucher de Kafka, Three Visions de Quevedo, et bien d'autres encore.