"La Tempete" est une gravure originale de Claude Lorrain (Claude Gellee). Il s'agit de la première gravure datée de Claude (1630). L'œuvre représente une mer agitée par la tempête, avec des navires sur le point de chavirer. Le thème des navires dans la tempête était populaire au XVIIe siècle, et Claude présente une scène réaliste et dramatique. En bas à droite de la gravure, trois personnages partent du rivage, tentant de maintenir leur petite embarcation à flot. Malgré les vagues sombres et turbulentes, dans cet état de la gravure, l'œuvre semble indiquer que la tempête pourrait être à sa fin, car l'artiste a créé une légèreté dans le ciel sur le côté gauche. Sur la droite, Claude représente un rivage boisé et une ruine derrière le groupe de bateaux flottants. Malgré l'agitation représentée, les éléments formels de la scène sont disposés de manière équilibrée et harmonieuse. Cette gravure figure dans les collections du Louvre et de l'Art Institute of Chicago. Cette estampe a été publiée par Mannocci #6.
5" x 7" art
Cadre 19 1/4" x 20 7/8
Biographie
Claude Lorrain est né vers 1604 dans la pauvreté dans la ville de Chamagne, dans les Vosges en Lorrain - à l'époque le duché de Lorraine, un État indépendant jusqu'en 1766 dans le nord-est de la France. Il était l'un des cinq enfants de la famille. Il s'appelait Claude Gellée, mais il est connu sous le nom de sa province natale. Il est souvent appelé simplement Calle. Orphelin à l'âge de douze ans, il part vivre à Fribourg avec un frère aîné, Jean Gellée, sculpteur sur bois. Claude se rend à Rome puis à Naples de 1619 à 1621, où il fait son apprentissage auprès de Goffredo (Gottfried) Wals. Il retourne à Rome en avril 1625 et devient l'apprenti d'Augustin Tassi.
Claude a fait des tournées en Italie, en France et en Allemagne, y compris dans sa Lorraine natale. Claude Deruet, peintre du duc de Lorrain, le garde comme assistant pendant un an. Il a peint des sujets architecturaux à Nancy, à l'église des Carmes.
En 1627, Claude retourne à Rome. Deux paysages commandés par le cardinal Bentivoglio lui valent le patronage du pape Urbain VIII. À partir de 1627 environ, il acquiert rapidement une renommée en tant que peintre de paysages et de marines. Il s'est apparemment lié d'amitié avec son compatriote Nicolas Poussin ; ensemble, ils parcouraient la Campagna romaine pour y dessiner des paysages. Bien que ces deux artistes aient été qualifiés de peintres paysagistes, ils étaient des peintres d'histoire. Chez Poussin, le paysage sert de toile de fond aux personnages qui dominent la composition. L'œuvre de Claude est plus dominée par le paysage, mais les personnages sont toujours présents.
Pour éviter la répétition des sujets et lutter contre les copieurs de ses œuvres, Claude réalise des dessins des tableaux qu'il envoie à tous ses mécènes. Au dos de chaque dessin, il inscrit le nom de l'acheteur. Appelé Liber Veritatis (Livre de la Vérité), le volume est devenu un guide d'étude précieux pour l'œuvre de Claude.
Claude Lorrain meurt à Rome en novembre 1682, laissant sa fortune à ses seuls parents survivants, un neveu et une fille adoptive (peut-être sa nièce).
Héritage
À l'époque de Claude, le paysage n'était pas considéré comme un sujet sérieux pour la peinture. Malgré sa maîtrise du paysage et son héritage comme l'un des peintres paysagistes les plus accomplis de l'histoire de l'art occidental, Claude était connu à son époque comme un peintre d'histoire, représentant des sujets mythiques et religieux. Dans l'Europe du XVIIe siècle, le paysage, tout comme la nature morte et la peinture de genre, reflétait un point de vue esthétique dépourvu de sérieux moral. En ce qui concerne l'importance du paysage, Claude était prémonitoire. Il n'a pas représenté les panoramas inhabités qui ont été appréciés au cours des siècles suivants, mais plutôt des mondes pastoraux peuplés de ruines classiques ou de paysages marins. Pour satisfaire ses mécènes, ses tableaux comprennent des dieux, des héros et des saints, même si ses carnets de croquis contiennent de nombreux dessins du monde naturel. Joachim van Sandrart, artiste allemand et l'un des biographes de Claude, a décrit les méthodes de travail de l'artiste pour capturer l'essence de la nature. Il écrit que Claude " ... étudiait son art avec beaucoup de sérieux et d'application ; il cherchait par tous les moyens à pénétrer dans la nature, se couchant dans les champs avant le lever du jour et jusqu'à la nuit pour apprendre à représenter très exactement le ciel rouge du matin, le lever et le coucher du soleil et les heures du soir... ". Quand il avait bien contemplé l'un ou l'autre dans les champs, il préparait immédiatement ses couleurs en conséquence, rentrait chez lui et les appliquait à l'œuvre qu'il avait en tête avec beaucoup plus de naturel que personne ne l'avait jamais fait."
John Constable a décrit Claude Lorrain comme "le paysagiste le plus parfait que le monde ait jamais vu" et a déclaré que dans les paysages de Claude "tout est charmant, tout est aimable, tout n'est qu'agrément et repos, le soleil calme du cœur".