Celso Lagar

« Tauromaquia », huile sur panneau de bois du 20e siècle de l'artiste espagnol Celso Lagar

Circa 1940

Celso Lagar Arroyo (Ciudad Rodrigo, 1891 - Séville, 1966) était un peintre espagnol expressionniste de la première génération de l'École de Paris, où il a vécu la majeure partie de sa vie. Il a été influencé par toutes sortes d'avant-gardes, comme le cubisme et le fovisme. Il a peint principalement des paysages et des natures mortes. De sa ville natale, Ciudad Rodrigo, il se rend à Madrid pour intégrer l'atelier de l'un des meilleurs sculpteurs du moment, Miguel Blay. En 1910 et 1911, il a visité Barcelone. Plus tard, il étudie la sculpture à Paris en 1911, conseillé par Blay, où il rencontre Joseph Bernard, son ami Amedeo Modigliani et sa future femme, la sculptrice française Hortense Begué. C'est précisément à ce moment-là que, progressivement, il abandonne la sculpture au profit de la peinture. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale signifiera, dans la vie et l'œuvre de Celso Lagar, le début d'une nouvelle étape. Il reste à Barcelone pendant la guerre, où il obtient une certaine reconnaissance, ce qui lui permet de revenir à Paris. En 1919, il s'installe définitivement en France. Son époque, jusqu'à la fin des années 30, est le moment de la plus grande splendeur de l'artiste. Il parvient à exposer ses œuvres dans les meilleures galeries parisiennes, sa production est abondante et constante. Tant dans sa résidence à Paris que dans ses chambres, depuis 1928, en Normandie, il va développer une production artistique aux thèmes bien précis : natures mortes, réminiscences espagnoles, paysages et ses célèbres scènes de cirque. Après la période des influences avant-gardistes de toutes sortes (Cubisme, Fauvisme, Vibrationnisme, Biologisme, Simultanéisme, Ultraïsme, ...), Celso Lagar trouvera sa propre voie marquée principalement par l'inspiration goyesque et picassienne. La reconnaissance critique et publique augmente. Avec le début de la Seconde Guerre mondiale, son âge d'or prendra fin. Lagar et Condit sont contraints de se réfugier dans les Pyrénées françaises dans des conditions de vie très difficiles. Son retour après la libération de Paris n'a pas eu le même impact. Lagar poursuivra les mêmes thèmes et techniques d'avant la guerre, mais le public est déjà à la recherche de nouveaux contenus. Peu à peu, le succès s'estompe et les difficultés économiques affectent le couple. A cette époque, vers l'année 1950, sa femme Hortense entre à l'hôpital Broca et y meurt en 1955. Lagar tombe dans une profonde dépression et entrera à l'hôpital psychiatrique de Sainte Anne. Son travail artistique s'arrête complètement. À cette époque, sur décision de justice, deux ventes aux enchères des œuvres restées dans son atelier sont organisées, pour payer son séjour à l'asile. En octobre 1964, il retourne en Espagne et vit à Séville avec une sœur jusqu'à sa mort le 6 septembre 1966. Ses peintures se trouvent dans de nombreux musées à travers l'Europe, tels que : La Rochelle, le musée Goya de Castres, Honfleur (France), le Petit-Palais de Genève, le musée du Centre national d'art Reina Sofía, la Casa Lis de Salamanque, le musée Carmen Thyssen ( Malaga) et dans des collections prestigieuses comme celle de Goya (Londres) ou de Zborowski (Paris).