Deborah Root

The 5th of May, 1970 (Bring the War Home) - (Ramenez la guerre à la maison) figuratif, huile sur panneau

2023

Deborah Root a grandi pendant la guerre du Viêt Nam, dans une famille profondément marquée par la Seconde Guerre mondiale. Enfant, elle écoutait les récits de son père et de son grand-père sur la guerre du Pacifique, ainsi que les récits des femmes qui vivaient sur le front intérieur. La "guerre" était une présence constante dans la vie de sa famille, la certitude autrefois acquise de la victoire des États-Unis ayant été remise en question pendant la guerre du Viêt Nam. Une grande partie du travail récent de Root explore l'impact de ces guerres au sein de la famille, en incorporant des images apparemment dissonantes tirées de l'histoire de l'art, de l'illustration publicitaire et de la photographie. Les formes se brouillent et se fondent les unes dans les autres, tandis que des éléments sont coupés, mais une narration émerge malgré tout. Ses compositions fragmentées et ses couleurs vives accentuent les moments de déconnexion dans les contextes sociaux et familiaux. Par ailleurs, la planéité relative des objets entourant les personnages centraux souligne l'aspect statique qui caractérise de nombreux moments dépeints par l'artiste. "J'espère qu'une image particulière pourra être reliée à une vaste constellation d'associations, dont les nuances symboliques ont migré et se sont transformées au fil du temps historique et de l'espace géographique, tout en restant ancrées dans l'image. Ces associations intuitives évoquent des vérités personnelles, psychologiques ou des récits culturels plus larges". Deborah Root Les influences de Deborah Root comprennent l'art gothique et les premières apocalypses espagnoles. Elle est attirée par le contraste entre la planéité des images et la disposition complexe des matériaux sur la page. Elle a également été influencée par les conventions mexicaines pré-européennes de représentation, en particulier les textes picturaux qui fonctionnent comme des story-boards. Les représentations d'Eric Fischl de l'anxiété des banlieues ont révélé à Making Works les possibilités narratives de cette imagerie, tandis que les compositions complexes du peintre contemporain Kerry James Marshall - en particulier son intégration d'éléments de conception graphique et de couleurs audacieuses - ont eu un impact profond sur son travail. Actuellement, elle explore le travail des femmes surréalistes, en particulier Leonora Carrington. En plus d'être une artiste visuelle travaillant principalement dans la peinture, Deborah Root est une critique culturelle et un écrivain dont les écrits artistiques explorent la relation entre l'art visuel et la politique culturelle. Ses contributions au catalogue comprennent des essais approfondis sur Sarindar Dhaliwal, Laureana Toledo, Jorge Lozano, Ximena Cuevas et Annie Pootoogook. Son travail a été publié dans Art Papers, Prefix Photo, Public, C Magazine, les catalogues de Contact Photography et de la Biennale de São Paulo, ainsi que dans d'autres revues canadiennes et internationales. Plus récemment, ses écrits ont été publiés dans Rebecca Garrett : Search and Transmotion. Root est également l'auteur de Cannibal Culture : Art, Appropriation and the Commodification of Difference et a enseigné les arts visuels et la politique culturelle à l'Université OCAD, à l'Université de Guelph et à l'Université Bilkent en Turquie.