Passer au contenu principal
Vous voulez plus d'images ou de vidéos ?
Demander au vendeur plus d'images ou de vidéos

Edouard Goerg
Toujours la Vie Recommence

1958

À propos de cet article

Huile sur toile d'Edouard Goerg (1893-1969), France, 1958. La vie est toujours la même. Acquis en 2017 auprès de la collection personnelle d'Edouard Goerg. Dimensions : avec cadre : 62.5x53.4 cm - 24.6x21 inches, sans cadre : 55x46 cm - 21.7x18.1 inches, format 10F. Signé "E.Goerg" (voir photo). Conservé par le peintre, puis par sa famille depuis sa mort en 1969, ce tableau est apparu en 2017. Intitulé "La vie recommence toujours", il s'agit d'une œuvre crépusculaire. Testamentaire pourrait-on dire, tant l'affirmation qui y est faite est définitive. Le fait qu'il l'ait conservé jusqu'à sa mort tend à consolider cette vision. Loin des regards vides et des visages de mort de l'ère rebelle de l'expressionnisme sarcastique, des témoignages terrifiants et compatissants de la guerre d'Espagne et des femmes-fleurs de l'après-guerre, nous avons affaire ici à une forme d'abdication raisonnable, mais honnête. Cette idée que bien que tout change, rien ne change. Changement d'époque, d'acteurs, d'idées, la même comédie occupe la société. Ayant abandonné l'idée de changer ce dernier, Goerg accepte le fait que la seule alternative est de rester là ou de se perdre. Mais rester à flot avec ses valeurs, en toute indépendance, quel qu'en soit le prix. Cette œuvre est similaire à La Vie Recommence de 1935, reproduite à la page 54 du livre de Gaston Diehl consacré au peintre (Éditions de Clermont, 1947). Sur ce dernier, l'artiste dépeint sa vision de la vie, de la naissance à la mort, faite d'espoir, de peur, de cruauté, de résignation et de fatalité. 23 ans plus tard, Toujours La Vie Recommence nous montre le chemin parcouru par le peintre. Il ne s'agit plus de dénoncer, mais finalement d'accepter la réalité et la difficulté d'y rester soi-même. L'admirateur de Hieronymus Bosch nous offre une composition inspirée. La main de Dieu, seule expression de la beauté physique dans cette œuvre, descend du ciel pour donner la vie. Symboliquement, il contient un œuf qui dispense l'élément à partir duquel les protagonistes humains trouvent leur naissance, et dans lequel ils se déplacent et s'emmêlent plus qu'ils ne s'imposent. Belle allégorie de la société. Quatre personnages, deux femmes et deux hommes évoluent dans ce marigot sociétal. L'homme au premier plan, au visage rougeaud, évolue avec aisance. Son corps est souple, flexible, adaptable. La femme à gauche l'observe avec admiration. Évidemment, cet homme est à sa place et provoque l'enlèvement. L'homme de droite, aux épaules massives et enveloppées, montre une inadaptation physique à l'activité qu'il pratique. Il lutte pour rester à flot, son visage exprime l'effort, voire l'épuisement. Mais il assume. Il fait avec ce qu'il a, avec ce qu'il est. L'autre femme lui témoigne la plus grande indifférence. Ce qui n'est pas le cas de l'archange démoniaque (récurrent dans les œuvres de Bosch) au corps rabougri, qui mène la danse et tient ce personnage, on comprend le peintre, sous sa coupe pour s'amuser. Comme ce personnage ne peut pas changer de corps, Goerg ne peut pas changer de valeurs. Il le fait avec. N'avait-il pas dit au critique Roger Brielle : "Indépendants, hommes sensibles et justes, c'est ce que nous devons nous efforcer de rester dans ce monde en désarroi". Goerg sera venu à l'expressionnisme narratif pour nous donner une allégorie du bilan de son moi profond et de sa condition. Édouard Goerg est l'un des artistes majeurs de sa génération. Issu d'une famille champenoise, il est né à Sidney, en Australie, en 1893, lors d'un séjour professionnel de son père. Après être passé par Londres, il arrive à Paris à l'âge de sept ans. À vingt ans, entre 1913 et 1914, il étudie la peinture à l'Académie Ranson avec Maurice Denis et Paul Sérusier. Il voyage en Italie et en Inde. Mobilisé en 1914, il est envoyé en Artois, puis en Argonne. A partir de 1920, il expose au Salon des Indépendants, puis au Salon d'Automne où il s'associe à Laboureur. Chez Berthe Weil, en 1924, il participe aux expositions du groupe Gromaire, prélude à une série d'expositions à Paris (Berthe Weill, Bernheim Jeune), comme à Bruxelles (Le Centaure). Goerg illustre des livres dont le Tableau de l'au-delà de F.Boutet. En 1928, il rencontre Paul Guillaume qui expose ses œuvres à Boston et à l'Art Institute of Chicago. Il continue à exposer ses œuvres, satires des mœurs bourgeoises, à Bernheim Jeune, puis à Lucie Krogh. En 1934, il voyage en Belgique et en Hollande où il peint des tableaux surréalistes qui seront exposés à Jeanne Castel. En 1935-1936, il rencontre Aragon, qui lui ouvre les portes des maisons des cultures créées par l'Association des écrivains et des artistes révolutionnaires. La guerre d'Espagne et la Seconde Guerre mondiale la marquent profondément. Il doit protéger sa fille et ses femmes juives contre la traque des nazis. Ces derniers mourront par manque de soins. En 1949, Goerg est nommé professeur des Beaux-Arts et enseigne à la Grande Chaumière. Il est élu à l'Académie des Beaux-Arts en 1965. Il meurt en 1969. "Sa verve satirique est celle d'un Toulouse-Lautrec des années folles. Goerg est l'instigateur du monde dont il est issu, de son cérémonial, de sa morgue et de la fausseté des gens importants " (Michel Charzat, La jeune peinture française). Dans les peintures de sa première période, il s'attaque à la moralité de la société bourgeoise de l'après-guerre et, en ce sens, il est similaire à des peintres expressionnistes comme Georg Grosz. Les œuvres majeures de cette période sont : Pirate (1922) ; Gourmand (1923) ; Bar (1923) ; Mariage (1924) ; Fenêtre (1924) ; Don Quichotte (1925) ; et Bonne fortune (1925). Il voyage beaucoup et, en 1935, il visite les musées de Hollande, où il est profondément influencé par les œuvres de Hieronymus Bosch et de Bruegel. Il réalise ensuite une série de tableaux sur le thème de la tragédie de la condition humaine, sous le titre générique : "eThis is how the world turns under the eye of the police". Après la Seconde Guerre mondiale, il conserve ses commentaires au vitriol pour ses gravures, et dans ses peintures, il cesse de critiquer la vie réelle et célèbre plutôt les charmes maléfiques des filles-fleurs. Il illustre de nombreux livres, dont : Les Contes d'Hoffmann, L'image de l'au-delà de Frédéric Boutet, Knock de Jules Romains, Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire, Le Livre de Job et L'Apocalypse de Saint Jean de Sir Isaac Newton, qui ont tous démontré ses talents de graveur. Interrogé sur son art, il avoue qu'il a d'abord voulu essayer de débloquer la "comédie des formes quotidiennes". Essentiellement peintre de figures, il peint généralement des groupes de nus féminins ; cependant, ces nus sont souvent accompagnés de spectateurs masculins habillés de façon conservatrice, qui sont le symbole le plus durable de ses premières intentions comiques. Néanmoins, la comédie est chargée d'amertume et de sarcasme. Après plusieurs refus, il est accepté au Salon des Artistes Indépendants en 1922. Ses œuvres apparaissent ensuite au Salon d'Automne, au Salon des Tuileries, au Salon des Peintres Témoins de leur Temps et au Salon de la Société des Peintres-Graveurs, dont il devient président d'honneur de 1945 à 1958. Il fait sa première exposition personnelle à Paris en 1925. Par la suite, il expose régulièrement en France et à l'étranger. Plusieurs rétrospectives de son œuvre ont eu lieu, notamment en 1988 au Grand Palais à Paris et au Salon du Verney à Vichy. En 1949, il reçoit le très prestigieux prix Hallmark pour Nativity. En 1950, il reçoit le prix Lugano de la gravure. " Au milieu des années vingt, il développe son code plastique : des toiles à la surface plane, une gamme chromatique qui s'est éclaircie de bleus et de verts phosphorescents, un métier qui veut transcender le sujet par une beauté intrinsèque. Goerg travaille avec la patience de l'alchimiste sa pâte qu'il superpose pour obtenir la somptuosité des émaux. Une magie picturale unifie les différentes périodes de l'œuvre" (Michel Charzat, La jeune peinture française).
  • Créateur:
    Edouard Goerg (1983-1969, Français)
  • Année de création:
    1958
  • Dimensions:
    Hauteur : 62 cm (24,41 po)Largeur : 53,4 cm (21,03 po)Profondeur : 4 cm (1,58 po)
  • Support:
  • Mouvement et style:
  • Période:
  • État:
  • Adresse de la galerie:
    Saint Amans des cots, FR
  • Numéro de référence:
    1stDibs : LU1088213326642
Plus d'articles de ce vendeurTout afficher
  • Grande huile sur toile, Les 3 Brunes, d'Edouard Goerg, 1955
    Par Edouard Goerg
    Grande huile sur toile d'Edouard GOERG (1893-1969), France, 1955. LES 3 BRUNES. Avec cadre : 114x95cm - 44.9x37.4 inches ; sans cadre : 92.2x73 cm - 36.3x28.75 inches. Format 30F. Si...
    Catégorie

    années 1950, Expressionniste, Peintures - Figuratif

    Matériaux

    Toile, Huile

  • Bories-en-Provence Village Near Gordes, grande huile sur toile
    Huile sur toile de Paul Clement (1906-), France, 1967. Bories-en-Provence près de Gordes. Dimensions : avec cadre : 106x87 cm - 41.7x34.25 inches, sans cadre : 100x81 cm - 39.4x31.9 inches, format 40F. Signé en bas à gauche "Paul Clément" et daté au dos (voir photos). Cette grande toile illustre le hameau aux abris de pierres sèches (bories) datant des XVIIe et XVIIIe siècles et situé à quatre kilomètres du village de Gordes. A l'arrière-plan du tableau, le Mont Ventoux. A propos de Paul Clément : Né à Aix-en-Provence en 1906, Paul Clément est un peintre paysagiste, expressionniste et surréaliste. Élève de Marcel Arnaud...
    Catégorie

    années 1960, Expressionniste, Peintures - Figuratif

    Matériaux

    Toile, Huile

  • Edith Desternes, L'église Notre-Dame de l'Assomption à Auvers-sur-Oise, années 1920
    Huile sur toile d'Edith Desternes (1901-2000), France, années 1920. L'église Notre-Dame de l'Assomption à Auvers-sur-Oise. Cette église a été peinte en 1890 par Vincent van Gogh. Au premier abord, on est frappé par la force de ce travail. Puis, à l'examen, on est captivé par cette profondeur d'âme et de technique. Edith Desternes utilise ici une peinture épaisse où le noir, et les couleurs sombres, jouent un rôle privilégié. Ainsi, le contraste entre les tons chauds et froids, entourés de noir, crée une luminosité intense rappelant les vitraux du Moyen Âge. Georges Rouault est présent dans cette œuvre puissante. Avec cadre : 87x66 cm - 34.25x26 inches ; sans cadre : 81x60 cm - 31.9x23.6 inches ; 25P Format. Signé "E. Desternes" en bas à droite (voir photo). Au dos, on remarque la matière picturale déposée par l'artiste, il ne s'agit pas d'une restauration. L'état est excellent ! Céline Édith Desternes est née à Paris le 21 février 1901. Elle est la fille de Louis Desternes (1864-1936), professeur au lycée Charlemagne, et la sœur de Suzanne Desternes (3 Prix de l'Académie française). Élève et muse du peintre Gaston Simoes de Fonseca (lui-même élève de Jean Léon Gérôme), elle abandonne son activité de création de reliures contemporaines pour la peinture dans les années 1920. Peintre de Montparnasse, elle fréquente les hauts lieux de la peinture française de l'époque. Elle expose ses travaux avec Fonseca avant la guerre à la galerie Barreiro, rue de Seine et participe au Salon des Indépendants. Elle est également membre du Salon d'automne, du Salon des Tuileries et du Salon du dessin et de peinture à l'eau. Dans les années 1950, elle décide de se consacrer à la peinture sur verre qu'elle présente à plusieurs reprises à la Galerie Bruno Bassano (1956). Dix ans plus tard, le peintre japonais Toshio Bando (1895-1973) l'encourage à travailler à la gouache. Ses gouaches seront remarquées et appréciées par le critique d'art Raymond Charmet. Elle guide et encourage Jean Guitton à peindre. Ce dernier reconnaîtra son influence à plusieurs reprises, et ils exposeront souvent ensemble à Paris (à la galerie Katia Granoff...
    Catégorie

    années 1920, Expressionniste, Peintures - Figuratif

    Matériaux

    Toile, Huile

  • Rêve
    Huile sur toile de Madé Gourdon, France, années 1960. "Rêve". avec cadre : 70x61 cm - sans cadre : 55x46 cm. Format 10F. Signé "Madé Gourdon" en bas à gauche. Dans son cadre Montparn...
    Catégorie

    années 1960, Expressionniste, Peintures - Figuratif

    Matériaux

    Toile de jute, Huile, Toile

  • Amedee de La PATELLIERE, Éclipse avec 4 caractères, 1928
    Huile sur toile d'Amédée de La PATELLIERE, France, 1928. Eclipse à quatre caractères. Avec cadre : 63x54 cm - 24.8x21.25 inches ; sans cadre : 41x33 cm - 16.15x13 inches. Format 6F. ...
    Catégorie

    années 1920, Expressionniste, Peintures - Figuratif

    Matériaux

    Toile, Huile

  • Paul Collomb, Paris, Tour Eiffel, Invalides, La belle vue, huile sur toile
    Huile sur toile de Paul Collomb (1921-2010), France, années 1960. La belle vue. Dimensions : avec cadre : 54.5x41.2 cm - 21.5x16.2 inches, sans cadre :...
    Catégorie

    années 1960, Expressionniste, Peintures - Figuratif

    Matériaux

    Toile, Huile

Suggestions
  • Aux alentours d'un an
    Par Mark Lavatelli
    Un diptyque original en huile sur toile de l'artiste contemporain américain Mark Lavatelli créé en 1996. 72" X 122"
    Catégorie

    années 1990, Expressionniste, Peintures - Figuratif

    Matériaux

    Toile, Huile

  • Ils ont trouvé le mât de misaine, mais ce n'était pas seulement
    Par Dorothy Fitzgerald
    Un diptyque original à l'huile, au bâton d'huile et au fusain sur toile de l'artiste féminine contemporaine Dorothy Fitzgerald. Cette œuvre monumentale mesure 60" (h) x 120" (l) Ce...
    Catégorie

    années 2010, Expressionniste, Peintures - Figuratif

    Matériaux

    Toile, Technique mixte, Huile

  • C'est le Passe que nous attendons (que nous attendons)
    Par Théo Tobiasse
    Une peinture à l'huile de Theo Tobiasse datant de 1967. Une peinture texturée de style expressionniste avec une palette de couleurs intensément sombres et vives. Inspiré des expérien...
    Catégorie

    années 1960, Expressionniste, Peintures - Figuratif

    Matériaux

    Huile, Toile

  • Le triomphe de la mort, 2000, huile sur toile de Jean Jansem
    Par Jean Jansem
    Jean Jansem (1920-2013) Le triomphe de la mort, 2000 Huile sur toile Signé en bas à gauche et à droite 150 x 200 cm Bibliographie : Cette oeuvre est enregistrée dans les archives...
    Catégorie

    Fin du 20e siècle, Expressionniste, Peintures - Figuratif

    Matériaux

    Toile, Huile

  • La salle de répétition de l'opéra de Paris, 1968, huile sur toile de Jean Jansem
    Par Jean Jansem
    Jean Jansem (1920-2013) La salle de répétition de l'Opéra de Paris, 1968 Huile sur toile Signé en bas à gauche 130 x 195 cm Provenance : Wally Findlay Galleries, New York Bibliogra...
    Catégorie

    Fin du 20e siècle, Expressionniste, Peintures - Figuratif

    Matériaux

    Toile, Huile

  • Le Nouvel Envol de l'Oiseau - Le Nouveau vol de l'oiseau - Huile sur Linnen En stock
    Par Corneille
    Le Nouvel Envol de l'Oiseau - Le Nouveau vol de l'oiseau - Huile sur Linnen En stock - Taille Peinture Sans cadre : 100 x 100 cm Les peintures expressionnistes de Corneille, écl...
    Catégorie

    années 1970, Expressionniste, Peintures - Figuratif

    Matériaux

    Toile, Huile

Récemment consulté

Tout afficher