Nature morte signée, huile sur toile du peintre expressionniste et fauviste français Charles Camoin. L'œuvre représente une assiette de fruits et une bouteille de vin, le tout posé sur une table en bois.
Signature :
Signé en bas à droite
Dimensions :
Encadré : 22 "x25"
Sans cadre : 15 "x18"
Provenance :
Collection privée française
Cette œuvre a été authentifiée par Les Archives Camoin et est enregistrée dans leur base de données.
Charles Camoin est le fils d'un fabricant de peinture marseillais qui meurt lorsque Charles a six ans. Sa mère voyage beaucoup, s'absente pendant de longues périodes et les études de Camoin en pâtissent. À 16 ans, il s'inscrit dans une école de commerce à Marseille, mais suit également les cours de l'École des Beaux-Arts, où il obtient un premier prix de dessin et de composition. En 1896, à l'âge de 17 ans (ou en 1898 selon d'autres sources, peut-être plus fiables), Camoin s'installe à Paris où il est admis dans la classe de Gustave Moreau à l'École des Beaux-Arts, peu avant la mort de ce dernier. Il part bientôt en voyage en compagnie d'Albert Marquet - suivant sans doute le conseil de Moreau d'"aller peindre des autobus", qui recommande aux deux artistes de chercher leur sujet dans les rues et les cabarets de Paris. Durant sa courte période dans la classe de Moreau, Camoin noue des amitiés durables, notamment avec des artistes qui seront les pionniers du fauvisme : Henry Manguin, Georges Roualt et surtout Jean Puy et Henri Matisse, avec lesquels il échange régulièrement des lettres.En 1900, Camoin effectue son service militaire, d'abord à Arles, où il peint des compositions inspirées des motifs de Van Gogh, puis en 1902 à Aix, où il rencontre fréquemment Cézanne, avec lequel Camoin entretient une correspondance tout au long de sa vie et dont il cite à plusieurs reprises les avis et les conseils. En 1903, Camoin expose pour la première fois - au Salon des Artistes Indépendants à Paris. L'année suivante (1905), il rencontre Claude Monet (à l'instigation de Cézanne et, à juste titre peut-être, sous les Nymphéas de Giverny) ; il réalise alors sa première exposition personnelle à la galerie Berthe Weill à Paris. En 1905, Camoin expose au Salon d'Automne aux côtés des "Animaux", mais il faut dire qu'il ne partage pas la violence graphique et chromatique d'un Matisse ou d'un Derain, préférant s'inscrire dans une démarche plus cézannienne.
Au cours de la décennie suivante, Camoin voyage beaucoup en compagnie de Marquet, visitant Londres, Francfort, Naples, Capri, la Corse, la côte méditerranéenne, Tanger et le Maroc (où il est accompagné par Matisse). En 1912, Camoin expose à la Galerie Kahnweiler à Paris et, en 1913, des exemples de son travail sont présentés au désormais légendaire Armory Show de New York. En 1918, Camoin et Matisse se rendent à Cagnes chez Renoir ; cette rencontre sera décisive car elle marque la fin de l'influence de Cézanne sur l'œuvre de Camoin. En 1920, à l'âge de 41 ans, Camoin épouse Charlotte Prost ; leur fille Anne-Marie naît en 1933. Camoin a travaillé dernièrement dans deux studios, celui de Montmartre qu'il occupait depuis 1944, et celui de Saint-Tropez. Il est fait officier de la Légion d'Honneur la même année et en 1959, il est élu Commandeur de l'Ordre des Arts et Lettres.
Les premières œuvres de Camoin sont influencées par la tradition provençale : des couleurs éclatantes appliquées généreusement par des coups de pinceau audacieux, à tel point que certaines de ses œuvres ( Portrait de la mère de l'artiste, Self-Portrait en uniforme et Artiste de cabaret) ont été attribuées à tort à Paul Gauguin. Après ses voyages de 1905 à 1915 en compagnie de Matisse et de Marquet, un changement de technique se fait jour, Camoin commençant à se concentrer davantage sur la lumière que sur la couleur. À cet égard, il ne fait qu'un avec Marquet, comme en témoignent leurs œuvres datant de cette époque (d'ailleurs, le portrait de Marquet par Camoin a longtemps été considéré comme un Self-Portrait de Camoin). Dans l'ensemble, les œuvres de ce que l'on pourrait considérer comme sa période véritablement fauve sont destinées au public critique identifié lors de l'exposition de 1912 à la Kahnweiler Gallery et de 1913 à l'Armory Show de New York. Pour une raison ou une autre, son succès personnel lors de ces deux expositions a provoqué une sorte de dépression chez Camoin et il a rapidement détruit plus de 80 de ses toiles. On a beaucoup spéculé sur les raisons de cette dépression, mais il est difficile de l'expliquer par des raisons purement esthétiques/artistiques : il est peu probable qu'elle ait été provoquée par son association avec les Fauves, étant donné qu'il n'a jamais adhéré pleinement au style, aux couleurs et à la technique fauves. En l'occurrence, certains des tableaux qu'il avait choisi de détruire ont ensuite été "récupérés" par des collectionneurs, ce qui a donné lieu à un procès victorieux en 1927 contre Francis Carco et à une décision de référence selon laquelle un tableau qui a été détruit et jeté peut être récupéré sous sa forme existante mais ne peut pas être "restauré" ultérieurement dans sa forme d'origine. En d'autres termes, l'artiste est et reste le seul arbitre.
Après avoir rendu visite à Renoir en 1918, Camoin est de plus en plus obsédé par la lumière et le jeu des couleurs. Par conséquent, il a peint à la fois en studio et en plein air, directement d'après nature. Ses carnets et ses journaux témoignent de la difficulté qu'il a eue à trouver un équilibre entre les deux, entre la "sensation" et la "construction". Il peint alors plus d'une centaine de vues du port de Saint-Tropez depuis la fenêtre de son atelier, ainsi que des paysages varois découverts au gré de ses promenades. La vie productive de Camoin s'étend sur un demi-siècle, de 1898 à 1964, mais il peint peu dans les premières années et sa production au front pendant la Première Guerre mondiale consiste principalement en pastels et en aquarelles ; de même, sa production pendant la Seconde Guerre mondiale est également limitée, en partie à cause de la difficulté à se procurer du matériel. Néanmoins, en dehors de ces périodes de sa vie, Camoin réalise, selon ses propres estimations, une cinquantaine de toiles par an, soit environ 3 000 au total (dont un tiers environ a été détruit lors de ses dépressions). Près de 700 de ses peintures sont conservées dans des collections publiques et privées. Sa production en tant que graveur s'est limitée à une trentaine de planches destinées à illustrer divers ouvrages. La production de Camoin au cours de la longue deuxième période de sa vie est plus sobre que celle de ses années fauves. Ses paysages fleuris et ensoleillés, peuplés de femmes séduisantes et de familles heureuses en vacances, s'inscrivent parfaitement dans l'atmosphère hédoniste qui régnait entre les deux guerres mondiales et qui était caractérisée par la "réalité poétique" d'artistes tels que Legueult, Brianchon et Cavaillès.
Il expose régulièrement ses œuvres lors d'expositions collectives dans le cadre du Salon d'Automne, du Salon des Tuileries et du Salon des Artistes Indépendants. En 1963, son travail a également été présenté à Marseille à l'exposition Gustave Moreau et ses élèves, où Camoin était le dernier membre survivant de l'atelier de Moreau. De son vivant, Camoin a exposé en solo à une trentaine de reprises, notamment aux galeries Weill et Kahnweiler, respectivement en 1904 et 1912, et lors de rétrospectives organisées au musée de Rouen (1931), au musée d'Art moderne de Paris (1952), à Chicago (1960) et à New York (1961).
À titre posthume, des exemples de l'œuvre de Camoin ont figuré dans plusieurs grandes expositions consacrées au fauvisme - à Tokyo (1965), à Paris et Munich (1966) et à Malines en 1969 - et dans des expositions de groupe telles que Au fil de l'eau : l'école provençale. École Provençale) (Musée de la Tapisserie, Aix-en-Provence, 2000) et Le Femme en Provence et en Méditerranée, exposition montée en 2001 par la Fondation Regards de Provence au Château de Borély à Marseille. Des expositions personnelles posthumes ont eu lieu au Musée des Beaux-Arts de Marseille (1966), au Palais de la Méditerranée à Nice (1971), à la Galerie Marcel Bernheim à Paris (1980) et au Musée Cantini à Marseille en 1997. En 1955, Charles Camoin reçoit le premier prix de la Biennale de Menton.
Fonds de musées et de galeries :
Aix-en-Provence (Mus. Granet) : Self-Portrait en uniforme d'infanterie (1901) ; Baigneuses au bord d'une rivière (1912).
Albi (Mus. Toulouse-Lautrec) : Nature morte (1947)
Alger (Mus. National des Beaux-Arts) : Portrait de Jenny Tisch (1933)
Berlin (Nationalgal.) : La femme de Séville (1907)
Bonn (ville) : Paysage marin
Boulogne-sur-Mer (MBA) : Paysage marin
Cannes (Mus. de la Castre) : Paysage
Draguignan (Mus. municipal) : Vue de Naples (1904)
Gelsenkirchen : Tonneaux Old Port (1904)
Genève (Petit Palais) : Self-Portrait (1910) ; Jeune femme napolitaine (1913)
Grasse (Mus. Jean-Honoré-Fragonard) : Vue de St-Tropez (1913)
Grenoble : Minaret à Tanger (1913)
Le Havre : Port de Marseille (1906)
Marseille (MBA) : Self-Portrait en uniforme de soldat (1899) ; Portrait de la mère de l'artiste (1904) ; Petite Lina (1906).
Menton : Moulin-Rouge (1943)
Montpellier (Mus. Fabre) : Portrait d'enfant (1935)
New York (MoMA) : Nu debout (1904) ; Femme assise
Nice (MBA Jules-Chéret) : Nicole sur la terrasse (1939)
Paris (MAMVP) : Portrait de la mère de l'artiste (1968) ; Prostituée (1905) ; Fleurs.
Paris (MNAM-CCI) : Portrait de Marquet (1905) ; Bol bleu (1930) ; Enfant au bonnet bleu (1935) ; Baie des Caroubiers (1950) ; Nature morte (1963)
Quimper (MBA) : Voiliers à Ploumanach (1931)
Saarbrücken (Saarlandmus.) : Rocky Inlet, Piana (1906)
St-Tropez (Mus. de l'Annonciade) : Jardin de la Villa Grammont (1906) ; Pont Transbordeur (1928) ; Canal des Douanes, Marseille (1928) ; Place des Lices (1939)
Strasbourg : Mme Matisse à sa tapisserie (1904) ; Lola et Annie ; Portrait de Mme Paul Signac
Sydney : Artistics de cabaret, Marnes-la-Coquette (1899)
Toulon (Mus. du Vieux Toulon) : Port de St-Tropez (1920)