Emilio Trad

Paris, canal Saint-Martin, vers 1989, huile sur toile

vers 1989

Pierre Charbonnier (1897-1978) Petit Rhône Gouache vernie sur carton Signé "P. Charbonnier" et titré "Petit Rhône" en bas à droite 15 x 20,5 pouces Cadre : 50 x 70 cm Né en 1897 à Vienne (Isère), Pierre Charbonnier était prédestiné à une carrière artistique dès son plus jeune âge. Il reçoit sa première formation à l'École des beaux-arts de Lyon en 1915 avant de s'installer à Paris où il rejoint l'Académie Ranson. Il présente ses premières toiles au Salon des Indépendants, au Salon des Tuileries et au Salon d'Automne au début des années 1920. Il a également exposé dans des galeries en France (Galerie Henriette Gomès, Galerie Albert Loeb) et à l'étranger (Italie, Japon, Brésil, Luxembourg). Actif dans l'industrie cinématographique, il s'est également distingué comme décorateur, notamment pour le cinéaste Robert Bresson de 1934 à 1970, mais aussi comme réalisateur. Le thème de l'eau est très présent dans l'œuvre de Pierre Charbonnier qui a grandi sur les bords du Rhône. Le titre " Le Petit Rhône " annoté en bas à droite de la gouache que nous présentons permet d'identifier le fleuve, que l'on aperçoit à l'arrière-plan derrière des Branch stylisées, réduites à de minces aplats noirs et entrecroisés. L'artiste situe souvent ses paysages et autres vues urbaines, sans lesquelles il ne serait pas aisé d'identifier les lieux en question (Drôme, Sète, Lyon, Barcelone etc.). La palette, réduite au bleu, au jaune et au brun, dessine ici un paysage à la limite de l'abstraction. Vivant entre Paris et la Drôme, Pierre Charbonnier peint de nombreuses vues urbaines épurées avec un souci constant du cadrage qui témoigne d'un œil pour les prises de vue photographiques et cinématographiques. Celles-ci révèlent parfois l'encadrement d'une fenêtre ouvrant sur une grande perspective. Ses compositions sont souvent très géométriques et mettent en scène des éléments urbains dans une atmosphère statique. Elles sont ponctuées de grandes lignes, tantôt horizontales, tantôt verticales, créant de grands vides. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ses tableaux illustrent de manière faussement naïve l'invasion de l'espace urbain par des constructions en béton sur lesquelles il pose un regard angélique. Comme le montre la gouache que nous vous proposons, l'artiste représente la ville moderne en pleine transformation, la ville des usines et des bâtiments intégrant des infrastructures métalliques et autres longues cheminées et matériaux techniques comme le Centre Pompidou inauguré en 1977. Le plus souvent inanimés, les paysages de Pierre Charbonnier, aux couleurs pures et intenses, expriment la poésie du monde moderne de l'après-guerre. Ce raffinement se retrouve également dans le vif intérêt de l'artiste pour la poésie qu'il partage avec ses amis Max...

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