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Henri-Pierre Danloux
Deux portraits royaux (le duc d'Angoulême et le duc de Berry) par H.P. Danloux

1797

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À propos de cet article

Ces deux portraits royaux constituent un témoignage historique majeur du séjour du comte d'Artois (le futur Charles X) et de sa famille à Édimbourg en 1796-1797. Offerts par les auteurs à Lord Adams Gordon, gouverneur d'Édimbourg, et conservés par la famille jusqu'à ce jour, ces deux portraits nous offrent une image vivante et spontanée du duc d'Angoulême et de son frère le duc de Berry. Brilliante, qui avait émigré à Londres quelques années auparavant, démontre sa pleine assimilation de l'art des portraitistes britanniques dans l'exécution brillante de ces portraits. 1. Henri-Pierre Danloux, portraitiste dans la tourmente révolutionnaire Né à Paris en 1753, Henri-Pierre Danloux est d'abord l'élève du peintre Nicolas-Bernard Lépicié (1735 - 1784) puis, en 1773, de Joseph-Marie Vien (1716 - 1809), qu'il suit à Rome lorsque, à la fin de 1775, Vien devient directeur de l'Académie de France. À Rome, il se lie d'amitié avec le peintre Jacques-Louis David (1748 - 1825). De retour en France vers 1782, il s'installe à Lyon pendant quelques années avant de revenir à Paris en 1785. L'un de ses premiers portraits est commandé par la baronne d'Etigny, veuve de l'ancien intendant des provinces de Gascogne, de Béarn et de Navarre Antoine Mégret d'Etigny (1719 - 1767). Il se rapproche alors de ses deux fils, Mégret de Sérilly et Mégret d'Etigny, qui deviennent à leur tour ses mécènes. En 1787, cette relation étroite avec la famille d'Etigny est renforcée par son mariage avec Antoinette de Saint-Redan, une parente de Madame d'Etigny. Après son mariage, il part pour Rome et ne revient en France qu'en 1789. C'est au cours de l'hiver 1790-1791 qu'il peint l'un de ses chefs-d'œuvre, le portrait du baron de Besenval. Dans une atmosphère crépusculaire, ce portrait d'un aristocrate qui sait que sa mort est imminente symbolise la disparition d'une société érudite et raffinée qui sera balayée par la Révolution française. Les excès jacobins conduisent Danloux à émigrer en Angleterre en 1792 ; de nombreux membres de sa belle-famille restés en France sont guillotinés le 10 mai 1794. Danloux a connu un grand succès en tant que portraitiste en Angleterre avant de revenir en France en 1801. Pendant son séjour en Angleterre, Danloux subit profondément l'influence des portraitistes anglais : ses couleurs deviennent plus chaudes (comme le montre le portrait du duc d'Angoulême que nous présentons), et son exécution plus large. 2. Description des deux portraits et détails biographiques des auteurs Le duc d'Angoulême (1775-1844) est le fils aîné du comte d'Artois, frère cadet du roi Louis XVI (futur roi Charles X), et de son épouse Marie-Thérèse de Savoie. On le voit ici, dans la fraîcheur de sa jeunesse, portant l'uniforme de colonel-général du régiment des "Dragons d'Angoulême". Il porte le cordon bleu de l'Ordre du Saint-Esprit, qui lui a été décerné en 1787, et deux décorations : la Croix de Saint-Louis et la Croix de Malte, car il était également Grand Prieur de l'Ordre de Malte. Né le 16 août 1775 à Versailles, Louis-Antoine d'Artois suit ses parents dans l'émigration le 16 juillet 1789. En 1792, il rejoint l'armée des émigrés dirigée par le prince de Condé. Après son séjour à Édimbourg (sur lequel nous reviendrons), il se rend à la cour du futur roi Louis XVIII, alors en exil, et épouse en 1799 sa cousine germaine Marie-Thérèse Charlotte de France, fille de Louis XVI et unique survivante de la famille royale. Le couple n'a pas eu de descendance. Il devient Dauphin de France en 1824, lors de l'accession au trône de son père, mais ne joue qu'un rôle politique mineur, préférant sa position militaire de Grand Amiral. Enrôlé en Espagne aux côtés de Ferdinand VII, il rentre au pays auréolé de gloire après sa victoire au Trocadéro en 1823. Il règne très peu de temps à l'abdication de Charles X en 1830, avant d'abandonner ses droits en faveur de son neveu Henri d'Artois, le duc de Bordeaux. Il suivit ensuite son père en exil et mourut le 3 juin 1844 à Gorizia (aujourd'hui en Italie). Son frère cadet, le duc de Berry, est représenté dans l'uniforme de la cavalerie noble de l'armée des émigrés. Il porte le cordon bleu de l'Ordre du Saint-Esprit, qui lui a été décerné en mai 1789, et la Croix de Saint-Louis (en partie cachée par son cordon bleu). Né le 24 janvier 1778 à Versailles, Charles-Ferdinand d'Artois suit lui aussi ses parents dans l'émigration et s'engage dans l'armée des émigrés en 1792. Après son séjour à Édimbourg, il reste en Grande-Bretagne, où il a une liaison avec Amy Brown, qui lui donne deux filles qu'il confie au duc de Coigny à son retour en France lors de la Première Restauration. En 1816, il épouse Marie-Caroline de Bourbon, princesse des Deux-Siciles (petite-fille du roi Ferdinand 1er des Deux-Siciles et de la reine Marie-Caroline, elle-même sœur de la reine Marie-Antoinette), née en 1798. Le 13 février 1820, le duc de Berry connaît une fin tragique : il est poignardé par Louis Pierre Louvel, ouvrier bonapartiste, alors qu'il sort de l'opéra de la rue Richelieu. Le bâtiment a été démoli sur ordre de Louis XVIII, et la zone laissée en friche est aujourd'hui connue sous le nom de Square Louvois. Sa femme, enceinte au moment de sa mort, donne naissance sept mois plus tard à Henri d'Artois, duc de Bordeaux. Appelé "l'enfant miracle" par Lamartine, il n'eut pas de descendance, mettant fin à la branche Artois de la famille Bourbon. 3. Séjour de Danloux à Édimbourg Le livre du baron Portalis, publié en 1910, nous donne quelques détails sur le séjour britannique de Danloux en s'appuyant sur de nombreux extraits de son journal. Le 13 juin 1796, Danloux reçoit la visite dans son Studio londonien du Comte de Damas, qui lui remet une lettre de Madame de Polastron lui demandant de venir peindre le Comte d'Artois à Édimbourg. Le 13 septembre, il est parti pour l'Écosse. Dès son arrivée à Édimbourg, Danloux peint d'abord un portrait du comte d'Artois (7e photo dans la Gallery). Le comte d'Artois s'était installé au palais de Holyrood sur proposition du gouvernement britannique, afin de bénéficier d'un lieu où il pourrait échapper à ses créanciers, car il n'était pas en mesure de payer les dettes qu'il avait contractées pour soutenir la cause monarchique, et en particulier l'armée de Cané. Le comte d'Artois est bientôt rejoint par une petite cour de fidèles courtisans dirigée par Louise de Polastron, sa maîtresse de longue date. Après le portrait du comte d'Artois - qui en est très satisfait - Danloux s'attaque à celui de son fils aîné, le duc d'Angoulême (qui est déjà achevé le 27 septembre, selon son journal). Ces deux toiles sont d'un petit format que l'artiste affectionnait particulièrement. Il réalise ensuite deux répliques de ces deux portraits, destinées à être offertes à des amis du prince. Des lettres de son épouse témoignent de la réelle satisfaction de l'artiste après l'achèvement de ces deux portraits : " Il me dit qu'il a fini le portrait de M. le Duc d'A&-One, qui est aussi bien que celui de son père. Il a eu une sorte de petit triomphe : Monsieur, qui dînait un jour chez Lord Adams, le gouverneur d'Édimbourg, a demandé son portrait après le dîner, puis a appelé mon mari. Lorsqu'il est arrivé, Adams l'a accueilli, s'est excusé abondamment de ne pas l'avoir invité et a bu avec lui pendant deux heures". Chaque courtisan souhaite à son tour se faire portraiturer par Danloux. Mais ces succès ne convainquent pas Danloux de la qualité de cette petite cour, comme il l'écrit dans une lettre "le prince est bon mais faible et en très mauvaise compagnie". Son fils est un imbécile, stupide et têtu, et tous ceux qui sont présents sont une bande de courtisans...". Lors de son séjour à Édimbourg, Danloux rencontre également le troisième duc de Buccleugh, qui réside à quelques kilomètres de là, au château de Dalkeith, qu'il visite le 10 novembre 1796. Cette visite débouche sur la commande d'un des chefs-d'œuvre de l'artiste, qui l'oblige à passer une grande partie de l'hiver à Dalkeith : un grand portrait représentant toute la famille dans le parc, à la manière des pièces de conversation anglaises. 4. Lord Adams Gordon (vers 1726 - 1801) Lord Adams Gordon, nommé gouverneur (militaire) d'Édimbourg en 1796, résidait avec plusieurs familles écossaises au palais de Holyrood. Il est chargé d'accueillir le comte d'Artois et ses fils à leur arrivée à Édimbourg. Il était le quatrième fils du deuxième duc de Gordon. Portalis le décrit comme un bon vivant et un grand chasseur. Lors de son séjour à Édimbourg, il commande à Danloux son propre portrait, aujourd'hui conservé aux National Galleries of Scotland. 5. Œuvres d'art connexes Le comte d'Artois quitte Édimbourg pour s'installer à Londres en 1799. Il n'est pas possible de savoir avec certitude si Danloux est retourné à Édimbourg après son séjour à Dalkeith et y a peint les répliques des portraits ou si certains d'entre eux ont été exécutés après son retour à Londres. En revanche, il semble certain que, comme l'indiquent les deux cartouches, nos deux tableaux ont été offerts à Lord Adams Gordon par les deux jeunes princes à Édimbourg, peut-être au départ du duc d'Angoulême ? Ces deux portraits sont de taille légèrement différente, l'un étant ovale (le duc d'Angoulême) et l'autre rectangulaire (le duc de Berry). Nous ne savons pas si le format ovale correspond au format original du portrait du duc d'Angoulême, ou si la toile a été découpée pour être présentée en médaillon. Les cadres ont probablement été commandés par Lord Adams pour former une paire, même si le choix d'un médaillon ovale cache le brassard du duc de Berry. Nous savons qu'il y a eu au moins trois versions du portrait du duc d'Angoulême, mais nous n'en avons trouvé qu'une autre, qui est conservée (avec le portrait du duc de Berry) au château de Versailles (8e et 9e photo dans la galerie). Ces deux portraits sont de dimensions identiques (27,2 x 21,9 cm), à peine plus grands que notre portrait du duc de Berry (26,5 x 21 cm). Si le portrait du duc de Berry est assez proche de celui que nous présentons, celui de son frère aîné semble moins spontané et moins vivant, car il n'a pas le fond nuageux que nous avons ici. Principales références bibliographiques : Baron Roger Portalis - Henry-Pierre Danloux peintre de portraits Son journal durant l'Emigration - Paris Edouard HENRY 1910 Catalogue de l'exposition " la duchesse d'Angoulême et le duc d'Angoulême " tenue à la chapelle expiatoire du 22 avril au 17 septembre 2023 Patrick Spilliaert - Les insignes de l'ordre du Saint-Esprit - Editions du Léopard d'or
  • Créateur:
    Henri-Pierre Danloux (1753 - 1809, Français)
  • Année de création:
    1797
  • Dimensions:
    Hauteur : 35,56 cm (14 po)Largeur : 29,98 cm (11,8 po)
  • Support:
  • Mouvement et style:
  • Période:
    1790-1799
  • État:
    La toile représentant le duc d'Angoulême est signée "HP Danloux 1797". Provenance : offert à Lord Adams Gordon par les propriétaires, puis par descendance familiale.
  • Adresse de la galerie:
    PARIS, FR
  • Numéro de référence:
    1stDibs : LU1568212592382

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