Samuel Bak

Paysage surréaliste

1972

Le peintre d'origine polonaise Samuel Bak est connu pour ses peintures surréalistes, qui découlent souvent de sa propre expérience. À Vilna, Bak et sa famille ont vécu l'Holocauste, mais lui et sa mère ont survécu grâce à l'aide d'une religieuse nommée Maria Mikulska, qui les a cachés dans un couvent. C'est à cette époque que Bak découvre son talent pour la peinture. À l'âge de neuf ans, alors qu'il vivait dans le ghetto juif, Bak a eu sa première exposition. Maria Mikulska a encouragé son talent dans la clandestinité, en lui fournissant de la peinture et du papier.

Après la guerre, Bak part étudier la peinture à Munich et se familiarise avec l'expressionnisme allemand et le constructivisme. En 1948, Bak et sa mère ont immigré en Israël et Bak a étudié à l'Académie des arts et du design de Bezalel à Jérusalem. Il s'installe à Paris en 1956, étudie à l'École nationale supérieure des beaux-arts, où il découvre le cubisme post-néoclassique, et en 1959, il s'installe à Rome et organise sa première exposition de peintures abstraites. Can écrira plus tard qu'à Paris et à Rome "il y avait une liberté incroyable, on pouvait faire pratiquement n'importe quoi. Mais ne pas raconter d'histoires en peinture, et ne rien faire qui puisse être considéré comme théâtral". Fruit de sa formation variée, l'œuvre de Bak combine des éléments du réalisme, du surréalisme et du cubisme, tout en reflétant son admiration pour les maîtres anciens, tels qu'Albrecht Dürer et Michelangelo. Cependant, il en a tiré son propre style, choisissant d'aller à contre-courant et de créer des peintures narratives tirées de son expérience de la guerre.

L'utilisation par Bak de symboles apparemment incohérents et son jeu avec la réalité et l'illusion ont valu à l'artiste d'être comparé au peintre surréaliste René Magritte. À l'instar de Magritte, les proportions de Bak sont délibérément exagérées et il présente souvent des objets ordinaires dans des cadres inhabituels, leur donnant ainsi une nouvelle signification. La combinaison improbable de fruits, d'objets ménagers et de collections de formes tridimensionnelles qui occupent le premier plan, sur fond de vastes paysages naturels, forme des compositions caractéristiques du surréalisme et de l'onirisme.

L'expérience personnelle de l'artiste colore l'imagerie de ses peintures, employant souvent des symboles et des procédés artistiques tels que la substitution pour rendre son art plus acceptable pour le spectateur. Il affirme que "mon utilisation de symboles, d'icônes et de métaphores a permis de tenir à distance l'horreur sous-jacente de mon monde". Plutôt que de peindre directement des scènes de mort, il a représenté des cheminées de crématorium. De même, il a peint des ours en peluche en hommage aux enfants victimes. Ces symboles récurrents sont souvent placés sur un fond de monuments et de bâtiments en ruine, qui rappellent au spectateur un monde en désordre. En utilisant le même ensemble de symboles et d'images, Bak crée son propre langage pictural.

Au cours de sa carrière, les œuvres de Bak ont fait l'objet de nombreuses expositions et collections en Europe, en Israël et aux États-Unis, où il réside actuellement. En 1961, Bak a été invité à exposer au "Carnegie International" à Pittsburgh. En 1963, il a été honoré par des rétrospectives au musée Yad Vashem de Jérusalem et au musée d'art de Tel-Aviv. L'année suivante, il expose à la Biennale de Venise. Parmi les autres expositions de l'œuvre de Bak, citons l'exposition de 1975 au Jewish Museum de New York et une exposition au Barbican Centre de Londres en 1990. En 2002, il a reçu le prix culturel allemand Herkomer et aujourd'hui, une collection de ses œuvres est exposée en permanence à la Pucker Gallery de Boston.

(Biographie fournie par Stern Pissarro Gallery)