Neil Daza

Theater Odeon, C.M. Recto Avenue, Manille

1997

Neil Daza (né en 1961 à Paranaque, Metro Manila) a grandi en rendant visite à son père, un ancien colonel militaire fait prisonnier politique, à Fort Bonifacio sous le régime Marcos. Condit, qui appartenait à une famille d'activistes, s'est mis à la photographie et à la peinture pour s'engager dans les conditions instables de l'époque. Influencé par Jess Abrera et d'autres réalistes sociaux, il a d'abord étudié les beaux-arts à l'université de Santo Tomas, mais a rapidement troqué le pinceau pour l'appareil photo lorsqu'il a eu l'occasion de faire des prises de vue pour les publications Malaya, Midday et WeForum. Cependant, sa carrière de photojournaliste (1986-1989) a été interrompue par un accident alors qu'il couvrait la Nouvelle armée populaire dans les Cordillères. Sa blessure, qui s'est transformée en hernie discale, l'a empêché de revenir sur le terrain. Après sa guérison, il s'est inscrit à des ateliers de production cinématographique au Mowelfund Film Institute et à PETA de 1991 à 1995. C'est à cette époque qu'il rencontre les cinéastes Avic Ilagan, Ricky Orellana, Robert Quebral et Ellen Ramos, avec lesquels il forme le collectif Blacksoup Project. Louant un espace pour leur premier bureau à Marikina Shoe Expo, Cubao, ils ont travaillé au deuxième étage et utilisé le premier étage comme espace d'exposition pour la photographie. Daza en a été le conservateur en chef, organisant des expositions telles que "Kambyo", une exposition d'images de téléphones portables, et "Detritus", des photographies de crimes tirées des archives du tabloïd People's Tonite (1987-2002). Cette dernière a été présentée sous un nouveau titre, "Nil", en 2018 à la galerie Artinformal, en raison de l'insistance de son co-commissaire Erwin Romulo qui estimait qu'il s'agissait d'une réponse opportune aux exécutions extrajudiciaires sous l'administration Duterte. Déjà cinéaste accompli, Heldly a organisé en 2017 une exposition solo de photographies au Centre culturel des Philippines. "Neil Daza 25 Times, Images from Behind the Camera" couvre 25 années de documentation sur le théâtre, le cinéma et la télévision. "J'aime faire du cinéma parce que cela vous oblige à devenir un pictorialiste", dira-t-il lors d'une interview. Ses images, comme il les décrit, font la navette entre le réel et l'irréel. Dans la séquence de rêve de Bwaya (2014), une jeune fille en toge blanche navigue sur une étendue de brume grise et de verts des marais. Les personnages solitaires sont capturés avec une intensité tranquille : Les contrastes marqués de lumière et d'ombre soulignent les traits austères d'un homme vu dans un reflet (Badil, 2013) ; une actrice âgée se reposant avant sa prise (Maalaala Mo Kaya, 2007) est filmée dans des tons sombres de gris, semblant attendre quelque chose qui n'arrive jamais. Même dans ces images fixes, son approche est liée à une poursuite fidèle de la narration où même la lumière est traitée comme un personnage. "Il faut que ce soit réel", insiste-t-il. "Il faut être motivé. Toujours muni d'un humble appareil photo, d'un téléphone portable ou d'un Instax portable, Daza capturait à la fois des prises de vue en coulisse et des images documentaires du lieu de tournage. Daza espère produire un jour un livre qui rassemblerait les photographies de sa longue carrière cinématographique.