Sans titre (Olancha) - 2006,
38x37cm.
Édition de 5 exemplaires, plus 2 épreuves d'artiste.
C-print analogique, imprimé à la main par l'artiste, basé sur un Polaroid.
Label de signature et certificat.
N° d'inventaire de l'Artistics 801.
Non monté.
Stefanie Schneider est née et a grandi à Cuxhaven, en Allemagne, mais vit et travaille en Californie du Sud. Explorer le rêve américain et le capturer avec un film instantané Polaroid. Situées à la limite d'une super-réalité insaisissable, ses séquences photographiques fournissent l'ambiance pour des histoires vaguement tissées et des personnages fantasmagoriques qui reflètent une partie de la vie de la narratrice racontée de son point de vue. Souvent sur l'amour, la communication, la sexualité et les relations. Schneider travaille avec les mutations chimiques des films polaroid périmés. Les explosions chimiques de couleurs qui se répandent sur les surfaces sapent l'attachement de la photographie à la réalité et plongent ses personnages dans des paysages de rêve en transe. Comme les séquences vacillantes des vieux road movies, les images de Schneider semblent s'évaporer avant que l'on puisse tirer des conclusions - leur réalité éphémère se manifestant par des gestes subtils et des motifs mystérieux. Les images de Schneider refusent de succomber à la réalité, elles entretiennent les confusions du rêve, du désir, des faits et de la fiction, mais elles explorent aussi la relation avec le médium et le spectateur. On ne peut nier ou ignorer le caractère "wabi sabi" de l'œuvre de Schneider. C'est une étape d'acceptation des "défauts", des lacunes et des distorsions. Les pièces manquantes du puzzle. L'artiste exhibe, utilise et expose l'inconnu en utilisant intentionnellement des films instantanés Polaroid périmés. Présente-le. Ce que vous en faites ne dépend que de vous. Cette partie manquante de l'image vous permet de vous inclure, vous la remplissez avec vous-même. Il peut s'agir de critiquer le fait qu'il existe, de passer à côté de l'essentiel ou de combler l'inconnu par sa propre imagination. Même leurs propres souvenirs, ce qui permet au spectateur et à l'artiste de ne faire qu'un avec un potentiel illimité.
Les nouvelles œuvres photographiques de Stefanie Schneider racontent des histoires fantastiques sur sa maison californienne d'adoption. Elle recherche les mythes américains délavés et distille une réalité chargée d'auras d'une manière très personnelle et surprenante. Elle utilise des pellicules Polaroid périmées, et les taches causées par la dégénérescence de la pellicule sont intégrées à la composition de manière picturale. Les erreurs d'exposition et les effets de films à petit budget sont combinés pour obtenir un effet aliénant. Tout scintille et vacille devant nos yeux. L'artiste joue avec l'authentique poésie de l'amateur, mêlant des mises en scène étrangement oniriques à des événements photochimiques aléatoires. Dans l'œuvre en 16 parties Frozen, qui se caractérise par une ambiance lumineuse étrangement transcendante, des grappes picturales semblables à des arrêts sur image s'assemblent pour former une histoire mystérieuse, dont l'artiste elle-même est le protagoniste solitaire. L'esthétique rappelle les premiers films de Lynch. Les éléments constitutifs de cette chorégraphie elliptique sont des scènes d'un paysage hivernal enchanté et étincelant, ainsi que des "instantanés mis en scène" d'une jeune femme pâle en jupon, qui irradie la réalité troublée d'un mirage par sa présence somnambulique. L'histoire est présentée à la manière de flashbacks cinématographiques ou de séquences de rêve. Du sang de scène et un couteau sont utilisés pour évoquer un crime passionnel dont l'attrait surréaliste provient de l'ouverture scénique de ce qui est montré. L'utilisation délibérée de vieilles photos instantanées met en évidence, de manière riche en facettes, la qualité éphémère de la vulnérabilité et du caractère éphémère d'une réalité qui est fragile dès le départ. Le Stars and Stripes américain, récemment réactualisé comme l'épitomé absolue d'un signifiant patriotique, est le sujet de l'œuvre en 9 parties Primary Colors (2001). Le point de vue européen rassurant de Schneider, exempt d'émotions excessives, présente le motif de la bannière étoilée sous une forme étrangement aliénée : elle montre des photos avec des phases de battements violents au vent, parfois même déchirées, et la mauvaise qualité de la pellicule accentue encore la fragilité de l'icône.
FlashART - Sabine Dorothee Lehner
(traduit de l'allemand par Michael Robinson)