Hilla Rebay von Ehrenwiesen

« Patinage »

Hilla Rebay, à qui l'on doit en grande partie l'existence du Solomon R. Guggenheim Museum de New York, était également une artiste accomplie, pratiquant des styles modernistes tels que le collage et les peintures à l'huile biogmorphes et linéaires. On se souvient d'elle principalement pour avoir été la première personne à exposer le public américain à l'art d'avant-garde et à créer des environnements muséaux révolutionnaires pour cet art. Pour rappeler au public que Rebay était une artiste à part entière, les conservateurs du musée Guggenheim ont organisé une rétrospective de son travail au printemps et à l'été 2005. Hilla Rebay est née à Strasbourg, en Alsace, dans la petite noblesse. Son père, officier de carrière de l'armée bavaroise, et sa mère ont encouragé ses talents artistiques évidents d'enfant. Elle étudie localement puis s'inscrit en 1909 à l'Académie Julian de Paris. Elle y est très influencée par les mouvements d'avant-garde, notamment les artistes et écrivains théosophes menés par Wassily Kandinsky. En 1910, elle séjourne à Munich, où elle découvre l'art moderne, et revient à Paris en 1913, après avoir exposé ses œuvres à Cologne et à Munich. À Paris, elle a étudié à l'Académie Julian. En 1914, elle exposait avec le Secession Group de Munich, le Salon des Indépendants de Paris et le November Gruppe de Berlin - tous se rebellant contre le réalisme prédominant et les méthodes d'enseignement traditionnelles. À Berlin, elle a fréquenté de nombreux artistes modernistes, dont Vasily Kandinsky, Paul Klee et Marc Chagall. En 1917, elle épouse Rudolph Bauer, un peintre allemand au style non objectif qui devient son amant de longue date et, à l'avenir, la cause de controverses car elle est accusée de lui consacrer un espace d'exposition disproportionné au musée Guggenheim. Hilla Rebay s'est rendue pour la première fois aux États-Unis en 1927 et y a séjourné pendant une longue période, au cours de laquelle elle a donné des cours de peinture à Louise Nevelson, cherché des commandes de portraits, conçu des affiches et exposé ses propres œuvres dans des lieux tels que le Worcester Art Museum et une galerie de Manhattan. Parmi les sujets de ses commandes de portraits figurait Solomon Guggenheim, dont la riche famille possédait d'importants intérêts miniers dans l'Ouest. Rebay avait rencontré Solomon et sa femme Irene lorsqu'ils avaient acheté deux de ses tableaux à l'exposition de Manhattan. Jusqu'à cette époque, le couple était collectionneur d'art conventionnel, mais pendant les séances, Hilla lui parlait de ce qui se passait dans les milieux artistiques d'avant-garde. Elle a fait venir des peintres aux styles avant-gardistes pour rencontrer Guggenheim et l'a encouragé à collectionner leurs œuvres, ce qu'il a fait, remplissant son appartement de l'hôtel Plaza. Rebay a supervisé la collection et, en 1937, elle a dirigé la création d'une fondation Guggenheim pour construire le "Musée de l'art non objectif", en 1939. La collection était principalement axée sur les œuvres du groupe néerlandais De Stijl, qui comprenait Piet Mondrian et Theo van Doesburg, et sur les artistes allemands du Bauhaus, tels que Paul Klee, Vasily Kandinsky et Laszlo Moholy-Nagy. À cette époque, Rebay s'adresse à de nombreux jeunes artistes américains non-objectifs, dont Jackson Pollock et Rudolf Bauer.