Pastel impressionniste figuratif signé sur panneau vers 1895 par le peintre impressionniste français Jean Louis Forain. L'œuvre représente un homme endormi dans un lit tandis qu'une femme se tient au pied du lit et s'habille. La chambre est faiblement éclairée par la lampe de chevet.
Signature :
Signé en haut à droite
Dimensions :
Encadré : 22 "x26"
Sans cadre : 15 "x19"
Provenance :
Galerie Jean-Claude Bellier
Jean Forain est le fils d'un peintre et d'une décoratrice. Il a fait son apprentissage auprès d'un graveur de cartes de visite. Il suit brièvement les cours de Gérôme et de Carpeaux à l'École des Beaux-Arts de Paris et se rend régulièrement au Louvre, où il copie les œuvres des maîtres. On dit qu'il a gagné sa vie de façon précaire en vendant des petits dessins dans le style de Grévin. Il collabore ensuite à diverses publications en tant que dessinateur et chroniqueur, en commençant en 1876 par La Cravache, puis en collaborant aux journaux Le Journal Amusant, Le Figaro et L'Écho de Paris. Il découvre ainsi les différents mondes de la société parisienne - le monde du théâtre, des spectacles, de la littérature - et note avec malice les habitudes et les travers propres à chacun. Cela l'a conduit à suivre une voie très caractéristique de cette période, déjà observée dans les travaux de Steinlen, Caran d'Ache et Toulouse-Lautrec dans les revues La Pléiade, La Vogue et La Revue Blanche.
Son œuvre dresse un portrait de la société de l'époque, non pas de manière strictement imitative mais sous la forme du "dessin-charge" ou de la caricature légère. En 1880, il illustre les Croquis Parisiens de J.-K. Huysmans. Si les journaux auxquels il collaborait ne lui laissaient pas suffisamment de liberté pour exprimer la causticité qu'il ressentait, la création du Courrier Français puis du Rire lui ont permis de donner libre cours à son éloquence particulière. Le scandale politico-financier de la faillite de la Compagnie Universelle du Canal Interocéanique en 1892 lui fournit un terrain d'observation privilégié des affairistes et des politiciens véreux qui nagent dans les eaux troubles du monde judiciaire. Il décide de rassembler ses dessins dans des albums thématiques qui constituent un tableau de la société de son temps : en 1892 L'Album Forain, La Comédie Parisienne, en 1893 Les Temps Difficiles, Nous, Vous, Eux et en 1897 Doux Pays. Dans l'affaire Dreyfus, Forain se range du côté des opposants à la révision du procès. En 1898-1899, il fonde avec Caran d'Ache la société Pss't ! qui deviendra un vecteur d'antisémitisme, plus féroce qu'habile, mais qui trouvera toujours son marché. Forain a également fondé la revue Le Fifre et a été l'un des membres fondateurs de la Société des Humoristes. De 1914 à 1920, il réalise pour Le Figaro une longue série d'illustrations sur la Première Guerre mondiale, dans lesquelles il oppose l'héroïsme des soldats sur le front à la lâcheté de ceux qui se dérobent à l'arrière-plan. Il se convertit alors à la religion et consacre les dernières années de sa vie à des sujets pieux dans lesquels il ne peut utiliser le pilier de son talent : son esprit caustique et même un certain degré de méchanceté. Il a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur en 1893 et a reçu de nombreuses distinctions, dont l'élection à l'Institut de France.
Outre ses nombreuses collaborations à des revues et magazines de l'époque, Forain a réalisé des eaux-fortes et 99 lithographies, dont quelques affiches. Certains des albums de dessins qu'il a publiés contiennent des séries : La Comédie Parisienne, une série de 250 dessins, et Les Temps Difficiles, une série de 99 dessins. Il a également illustré des œuvres littéraires, notamment : Les Pantins de Paris de Gustave Coquiot en 1920 et Les Tribunaux de Georges Courteline, 1931. Il a également collaboré à l'illustration de La Vraie Tentation du Grand Saint Antoine, 1880, de Paul Arène, de Chansons Fin de Siècle, 1891, de J. Oudot et de Montmartre Immortel, 1922, d'E. Bayard.
Au début de sa carrière, Forain a peint des aquarelles inspirées de dessins japonais. La suite de sa carrière, quelque peu négligée, est celle de peintre et de pastelliste, parallèlement à son travail de caricaturiste. On pense que son admiration pour Manet et l'influence de Dega ont marqué sa technique expansive, son style incisif et le choix des sujets dans ses aquarelles au pastel et à la gouache, ses peintures à l'huile et les études intelligentes et colorées qui ont suivi, comme celles qui se déroulent dans les coulisses des théâtres, les cafés musicaux et les bars.
Il expose avec ses amis impressionnistes Monet et Dega au Salon officiel en 1884 et 1885 et, selon certaines sources, également en 1879, 1880 et 1881.
Expositions individuelles :
1956, Musée de Springfield, Massachusetts
1978, Musée Marmottan, Paris
1995, Fondation de l'Hermitage, Lausanne
1996, Jean-Louis Forain : Les années impressionnistes, Musée Van Gogh, Amsterdam
2003, Fondation Angladon-Dubrujeaud, Avignon
2003, Musée Yves Brayer, Les Baux-de-Provence
Fonds de musées et de galeries :
Aberdeen (AG et Mus.) : La Salle d'Attente (
huile sur toile...