Peintures abstraites Serge Charchoune

Artiste et poète russo-français, Serge Charchoune est né à Buguruslan en Russie et a étudié la peinture à l'Académie d'art de Moscou. En 1912, après avoir déserté l'armée, Charchoune arrive à Paris et s'inscrit immédiatement comme élève du peintre cubiste Henri Le Fauconnier. Au début de la Première Guerre mondiale, Charchoune se réfugie à Barcelone, en Espagne, où il se lie d'amitié avec les cubistes parisiens en exil, Marie Laurencin, Albert Gleizes et Francis Picabia. Saisissant le moment culturel, au cours des années 1920, Charchoune a brièvement formé son propre groupe Dada parisien appelé Palata Poetov (la Maison des poètes), a créé un magazine Dada en langue russe appelé Perevoz Dada (le Dada itinérant) et a publié une anthologie de la poésie dadaïste allemande, française et russe.

Dévoué toute sa vie au radicalisme et à la transgression de l'anti-art du dadaïsme, Charchoune a refusé de participer à un autre mouvement. Cependant, au début des années 1950, son travail devient plus abstrait et sa palette presque monochrome.

Après son exposition personnelle de 1922 à la célèbre galerie Der Sturm à Berlin, Charchoune retourne à Paris où il rencontre Ozenfant, qui dirige le mouvement puriste. Par la suite, Charchoune a commencé à introduire des éléments du manifeste puriste dans son propre travail. M. Seuphor, dans le Dictionary of Abstract Painting (Londres, 1958), décrit comment "Certaines de ses meilleures toiles doivent leur inspiration à la musique de Bach ou de Beethoven [...] son travail atteint des sommets inégalés de délicatesse dans les modulations d'une seule couleur. Ces tableaux, qui sont une sorte d'exercice spirituel pour l'œil, doivent être comptés parmi les meilleurs exemples de peinture pure".

Le Dictionnaire de l'art du XXe siècle de Phaidon documente que "En 1923, il a commencé à analyser la relation entre l'art et la musique, ce qui a été l'inspiration pour les abstraits monochromes délicats de sa période de maturité." Dans un entretien avec Michel Ragon dans Jardin des Arts (Paris, 1966), Charchoune déclare : " La musique me donne le thème. En écoutant de la musique, je vois le tableau les yeux fermés, comme une couture colorée qui s'étend devant moi."

(Biographie fournie par Stern Pissarro Gallery)