Série LC
Charles-Édouard Jeanneret, le célèbre architecte-designer d'origine suisse, connu sous le nom de Le Corbusier (1887-1965), et ses collaborateurs, son cousin Pierre Jeanneret (1896-1967) et Charlotte Perriand (1903-99), ont présenté la collection moderniste LC au Salon d'Automne de 1929, une exposition artistique annuelle qui se tenait à Paris. Tout comme il décrivait les maisons qu'il concevait comme des machines à vivre (conformément au rejet de l'ornement par le modernisme), Le Corbusier a donné à son installation le titre froid et mécanique d’« Équipement pour la maison ». Cet « équipement » comprenait des chaises, des canapés et d'autres pièces.
La ligne LC, qui mettait l'accent sur la fonctionnalité, a vu le trio de designers réaliser des expériences audacieuses avec des tubes d'acier chromé, tout comme l'architecte et membre de la faculté du Bauhaus, Marcel Breuer, l'avait fait avec sa chaise cantilever Cesca à peu près à la même époque. Le fauteuil compact et minimaliste LC2 Petit Confort met en évidence le cadre en acier à l'extérieur plutôt que de le camoufler dans le corps du fauteuil. Les lignes de ce fauteuil trouvent leur origine dans les esquisses que Le Corbusier a réalisées avec Perriand, un architecte et designer de meubles talentueux, que Le Corbusier avait d'abord tourné en dérision avant de voir son travail au Salon d'Automne de 1927. Finalement, Perriand a été chargé de créer des meubles par le studio d’architecture de Le Corbusier.
Doté de coussins carrés en mousse dense recouverts de cuir noir, le LC2, à l'architecture ouverte, est une interprétation moderne du fauteuil club. En revanche, la structure tubulaire chromée de la chaise longue LC4 se démarque par ses courbes extrêmes. Le cadre de la LC4 épouse et imite la forme du corps allongé. Aujourd'hui, ces modèles vénérés, et d'autres meubles de la collection LC, sont fabriqués par la société italienne de meubles Cassina.
"Afficher les créations de la collection
Pionnière du modernisme en France, Charlotte Perriand a été l'une des figures les plus influentes du design et de l'architecture du 20e siècle . Au cours de sa longue carrière, la grammaire esthétique de Perriand a constamment évolué, passant du mobilier en acier tubulaire de l'ère de la machine à un naturalisme lyrique.
Les études de Perriand à l'École de L'Union Centrale des Arts Décoratifs l'ont laissée fascinée par Le Corbusier et sa vision de une nouvelle architecture rationnelle. En 1924, elle rejoint son studio pour concevoir des meubles avec Pierre Jeanneret, le partenaire et cousin de Corbu. Ensemble, ils ont conçu quelques-uns des plus beaux exemples de meubles du début du modernisme, dont deux icônes de l'époque : la chaise B306, avec son cadre plongeant et son revêtement en cuir, et le fauteuil club Grand Confort, à l'ossature en acier. La conception en collaboration a donné lieu à un autre triomphe de Perriand : au début des années 1950, elle et Jean Prouvé ont été engagés pour produire des bureaux, des tables de travail et des bibliothèques pour l'université de Paris. Les bibliothèques - de minces étagères en pin avec des séparateurs en aluminium peints de couleurs vives - sont des chefs-d'œuvre de minimalisme.
À la fin de cette décennie, l'esthétique de Perriand a complètement changé par rapport au début de sa carrière. Elle a produit une série de meubles en bois ébénisé : des chaises avec des pieds en forme de S, devant et derrière, et des tables avec des plateaux elliptiques. Au milieu des années 1960, elle adopte un look presque rustique, concevant des chaises simples avec des cadres découpés par goujons et des sièges en jonc. Pourtant, tout dans l'œuvre de Perriand est beau, qu'il s'agisse de la pièce maîtresse d'un décor ou d'un accent. L'œuvre de Charlotte Perriand figure dans toutes les grandes collections de design, publiques et privées. Les ouvrages de ces pages vous montreront pourquoi.