Dossier Hom'mère - N'où avec 20 gravures de Roberto Matta

"La fonction de l'art", a déclaré un jour le surréaliste Roberto Matta, "est de dévoiler les énormes forces économiques, culturelles et émotionnelles qui interagissent matériellement dans nos vies et qui constituent l'espace réel dans lequel nous vivons". Dans ses peintures, Matta a cherché à exposer ces forces à travers la pratique surréaliste de l'automatisme, créant des œuvres dans un état de libre association destiné à conjurer l'inconscient.

Après avoir étudié l'architecture dans son Chili natal, Matta, alors âgé de 22 ans, choisit de poursuivre ses études à Paris, où il côtoie des stars de l'avant-garde comme Gertrude Stein, Salvador Dalí et Walter Gropius. À la fin des années 1930, il abandonne Paris, son emploi au studio de Le Corbusieret (pour un temps) sa carrière, pour le nouvel épicentre de l'art moderne, New York City. Il y devient le collègue de légendes de l'art telles que Marcel Duchamp et Arshile Gorky.

Bien que célébré principalement pour son travail de peintre, Matta était un designer de meubles tout aussi talentueux. Ses meubles, comme ses œuvres d'art, font rêver. Le dossier de sa chaise totem, par exemple, est composé de créatures souriantes et caricaturales empilées les unes sur les autres. Dans son fauteuil MAgriTTA, la moitié supérieure d'une pomme verte en peluche dépasse d'un grand chapeau melon noir en hommage à son homonyme, le surréaliste belge René Magritte.

Mais la pièce qui incarne le mieux sa philosophie artistique est peut-être son système modulaire Mallite de 1966 : une collection de canapés et de salons spongieux et ondulants qui peuvent être assemblés pour former une séparation de pièce semblable à un puzzle. L'œuvre, dont une édition originale figure dans la collection permanente du MoMA, a été au cours des dernières décennies un objet de collection difficile à trouver - jusqu'en 2019, lorsque la marque de design italienne Paradisoterrestre a publié une réédition, disponible sur Duplex.

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La marque historique de design italien ParadisoTerrestre a été conçue à la fin des années 70 par l'éclectique et subversif Dino Gavina (1922 - 2007) et relancée en 2017 par Gherardo Tonelli. Dans son nouveau parcours, ParadisoTerrestre présente un catalogue allant de rééditions de pièces historiques - conçues entre autres par Roberto Matta, Kazuhide Takahama et Man Ray - à de nouvelles collections en collaboration avec des designers et des artistes tels que Pierre Gonalons, Tobia Scarpa, Paola Pivi et Jones. Paradisoterrestre propose également une sélection d'œuvres d'art et de design vintage de collection réalisées par de grands maîtres parmi lesquels Achille et Pier Giacomo Castiglioni, Luigi Caccia Dominioni, Ignazio Gardella, Vico Magistretti, Enzo Mari, Carlo Scarpa, Tobia Scarpa, Kazuhide Takahama, Augusto Betti, Alberto Biasi, Roberto Matta, .... En 2018, Paradisoterrestre a ouvert sa galerie à Bologne, un espace hybride entre art et design, où ont eu lieu des expositions majeures : ULTRAMATTA - L'incroyable aventure de Roberto Matta dans le monde du design (2019), TOBIA SCARPA - Dall'arte della misura silenziosamente (2020), Paola Pivi - Rock the art (2021), Augusto Betti - Trasversale. • Pulsation • Ritmo (2022) et Cento % Dino (2022).