« Portrait d'une femme assise » de Joseph Solman

Arrivé de Russie en Amérique en 1912, Joseph Solman était un dessinateur prodigieux et a su, dès l'adolescence, qu'il serait un artiste. Il est passé directement du lycée à la National Academy of Design, même s'il dit avoir appris davantage en faisant des croquis dans le métro en rentrant de l'école tard dans la nuit : les gens "posent parfaitement lorsqu'ils dorment." En 1929, Solman assiste à l'exposition inaugurale du Musée d'art moderne qui présente Seurat, Gauguin, Van Gogh et Cézanne. Cela a changé sa vie - et son art. Joseph Solman était, avec Mark Rothko, le co-leader officieux des Dix, un groupe de peintres expressionnistes qui ont exposé sous le nom de "Whitney Dissenters" aux Mercury Galleries de New York en 1938. Champion du modernisme, Solman a été élu rédacteur en chef du magazine Art Front lorsque ses autres rédacteurs, l'historien de l'art Meyer Shapiro et le critique Harold Rosenberg, étaient encore partisans du réalisme social. En 1964, le Times, évoquant ses célèbres gouaches du métro (réalisées alors qu'il se rendait à son travail d'employé du pari mutuel dans un hippodrome), l'a qualifié de "Picasso du pari mutuel". En 1985, à l'occasion d'une rétrospective de 50 ans, le Washington Post écrivait : "Il semble que de nombreux collectionneurs aient enfin compris qu'il s'agit d'un art qui a déjà résisté à l'épreuve du temps". Nous avons eu le plaisir de rencontrer l'artiste à plusieurs reprises dans sa maison, située au-dessus de l'ancien restaurant Second Avenue Deli dans l'East Village.