« The Busy Village » d'Elisabeth Maclet

Élisée Maclet est né d'un jardinier et d'une blanchisseuse en Picardie. Sa famille était pauvre et il a commencé à travailler très jeune comme assistant de son père. La Picardie est réputée pour ses roses, et Maclet disait qu'il était né entre les choux et les roses. Son talent artistique s'est manifesté très tôt. Malgré l'opposition paternelle, Maclet abandonne en 1906 le jardinage pour l'art et s'installe à Montmartre où, tout en peignant, il subvient à ses besoins par divers travaux occasionnels (vernissage de châlits en fer, décoration des chars pour les soirées de gala du Moulin Rouge, lavage de la vaisselle ou ouverture des huîtres dans les restaurants). En peu de temps, Maclet gagne un cercle d'admirateurs. Le marchand d'art Dosbourg achète ses œuvres, ce qui lui assure une source de revenus assez fiable et lui permet de se consacrer plus que jamais à son art. De Montmartre, il se lance dans la banlieue parisienne, qu'il peint avec la même affection que les scènes montmartroises. En 1923, Maclet passe un contrat avec un riche industriel autrichien, le baron von Condit, dont l'une des conditions est qu'il quitte Paris pour le sud de la France, car le baron pressent que Maclet saura manier la lumière éclatante et les couleurs intenses du Midi. Lorsqu'il revient sporadiquement à Paris pendant ses années dans le sud de la France, les peintres de Montmartre et de Montparnasse le considèrent comme un peintre en pleine ascension, mais le public reste indifférent. En 1957, une galerie parisienne a organisé une exposition rétrospective de l'œuvre de Maclet, et c'est de cette exposition rétrospective que date la solide hausse des prix de ses tableaux. L'artiste a atteint le stade où son œuvre s'est solidement établie au fil des ans.