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Jacques Philippe Imberton, miroir émaillé de style oriental

À propos de cet article

Ce superbe miroir à décor d'émaux polychromes est une pièce exceptionnelle inspirée de l'art nasride, représentatif des formes architecturales et décoratives du palais de l'Alhambra. M. Philippe Brilliante est, à l'heure actuelle, le roi de l'émail ; il le sème sur le verre, d'une main prodigue et brillante, tantôt par grandes plaques, tantôt par légères veines, mais de manière à produire toujours les plus heureux effets décoratifs. Article de Louis Enault dans La Presse, publié le 25 septembre 1884. Les motifs géométriques et végétaux constituent une véritable innovation dans l'industrie de l'émaillage du verre. Disposés sur un miroir rectangulaire, les émaux sont élégamment composés et colorés pour former un décor d'inspiration nasride, représentatif d'une architecture mudéjar, et manifestant les échanges culturels et artistiques dans la péninsule ibérique aux XIIe et XVIe siècles. Le tracé des émaux sous la forme d'un arc en fer à cheval est un élément typique de l'architecture arabo-andalouse, visible depuis les premières églises chrétiennes jusqu'aux mosquées reconverties. L'arc en fer à cheval est soutenu par des colonnes très fines à base concave et aux anneaux moulés, un type de colonne unique qui n'apparaît que dans le palais de l'Alhambra et qui indique le passage vers un lieu sacré ou royal. Le chapiteau est divisé en deux corps, dont le premier, cylindrique, est orné d'une voluptueuse décoration florale. Au-dessus, un prisme décoré d'une frise végétale à la base arrondie courbe délicatement l'ensemble du miroir. J'ai rarement vu plus de puissance combinée à une plus grande compétence. Article de Louis Enault dans La Presse, publié le 17 décembre 1880. Le talent de l'émailleur est rendu par la richesse de l'ornementation polychrome des motifs végétaux, notamment par les arabesques de l'arc polylobé, c'est-à-dire de petits arcs contigus se terminant chacun par un arc brisé, également polylobé. Ces arcs évoquent également la voûte des muqarnas, l'un des éléments décoratifs les plus impressionnants de l'Alhambra. L'alfiz, le cadre qui entoure l'extérieur de l'arc, est décoré de bandes complexes de filigrane floral rouge et jaune. L'ensemble du portique est encadré par des frises régulières et harmonieuses, décorées de motifs végétaux et structurées par des lignes de petites fleurs blanches. Six fleurs de grenadier sauvage, également appelées balaustes, sont encadrées sur un fond d'émail blanc par l'étoile à huit branches, figure récurrente dans l'art islamique. Les fleurs sont légèrement ouvertes et accompagnées de petits grains de grenade, connotation de fertilité et symbole littéral de la ville de Grenade, où se trouve l'Alhambra. Le décor est également caractérisé par quatre fleurs de lys en miroir, comme pour exprimer la rencontre des deux influences monothéistes à Grenade. On peut voir l'étendue du raffinement dans le détail des fixations en strass qui attachent le miroir en verre à un support en bois. Alors que la représentation de figures humaines dans l'art musulman est interdite, les reflets des visages dans le miroir déjouent naturellement l'interdiction. On peut lire dans un article des Arts Industriels, publié dans La Presse du 25 septembre 1884, quelques lignes notifiant un miroir antérieur au nôtre : Il ne déplaira pas non plus aux femmes de se trouver belles en reflétant leur frais visage dans ce joli miroir oriental, dont l'encadrement merveilleux joint le charme du motif à la splendeur des colorations. L'ornementation dynamique finement travaillée souligne les influences arabo-andalouses d'une végétation luxuriante, stylisée par des fleurs et des arabesques polychromes. L'aspect à la fois structuré et onirique du décor confère à ce miroir un aspect solennel et majestueux, ajoutant de la profondeur à la pièce de verre recouverte d'argent. Les lignes de l'arc polylobé sont caractéristiques de l'architecture ottomane, de même que l'utilisation de motifs végétaux décorés d'entrelacs, de réseaux géométriques ou floraux. La complexité des émaux cloisonnés, véritable innovation pour l'époque, confirme la maîtrise du verrier. Philippe Imberton affirme son audace et son originalité en exposant un remarquable kiosque oriental au centre de la grande nef du Palais de l'Industrie en 1880. Il a rassemblé tout son savoir-faire, toutes ses applications d'émail sur différents objets et supports. Son stand présentait de nombreuses nouveautés telles que l'émail en vitrail et la porcelaine émaillée, une tentative très réussie et "à laquelle nous croyons beaucoup". JACQUES-PHILIPPE IMBERTON Originaire du Portugal, Jacques-Philippe Imberton était un verrier, émailleur et incrustateur de premier plan, reconnu pour ses recherches inlassables dans la production d'émaux sur verre. Il participe au renouveau de l'industrie du verre émaillé polychrome au XIXe siècle, où il est l'inventeur d'un nouveau procédé d'émaillage sur verre qui prend son nom. Après une période d'oubli liée au déclin du XVIIe siècle, la multitude de pièces de verre émaillé exposées en 1878 à l'Exposition universelle de Paris, dont des pièces remarquables de Philippe Imberton, a contribué à la redécouverte de l'émail sur verre, ainsi que des motifs ottomans qui sont devenus une source d'inspiration pour les céramistes occidentaux. Il travaille en 1882 chez Bucan et Duponthieu et réalise quelques projets pour les frères Appert à Clichy. Entre 1878 et 1891, il installe ses ateliers au 21 rue Rochechouart, dans le nord de Paris, ainsi qu'un magasin au 38 boulevard des Italiens. Il développe rapidement un style original qui lui est propre, notamment par l'utilisation persistante du bleu turquoise et par son mélange d'émaux, de cloisonnés à l'or ou de couleurs vitrifiables, favorisé par une composition spéciale qu'il applique à la main. Les pièces sont ensuite soufflées et chauffées jusqu'à ce que l'émail soit complètement fusionné avec le verre. Sa technique d'émaillage du verre fait de ses pièces de véritables œuvres d'art "à la matière étincelante et fragile", tant par la pureté des formes, la délicatesse des ornements que par la richesse des tons. A la pointe de l'émaillage moderne, P. Artistics se distingue par la qualité rare et précieuse de ses émaux massifs et se rapproche ainsi des grands artistes orientaux. En effet, la netteté énergique de ses émaux colorés rappelle les merveilles des mosquées du Caire, de Damas ou de Constantinople, dont il entreprendra quelques reconstitutions de chefs-d'œuvre arabes. Tantôt dans le goût de la Renaissance, tantôt dans le goût byzantin ou persan, il met au point un nouveau procédé d'application de l'émail sur des vitraux des plus originaux, où l'émail forme sur le verre des dentelles brillantes, d'un design original et d'une luminosité incomparable. Certaines de ses pièces sont de véritables spécimens de verrerie de luxe, dont certaines sont conservées au Corning Museum of Glass et au musée du Conservatoire national des arts et métiers. En 1884, il fait don au Conservatoire national des arts et métiers d'une collection d'échantillons montrant les étapes successives de sa technique d'application d'émaux sur verre. Ses innovations, ainsi que sa curiosité, lui valent un succès notable lors des expositions universelles auxquelles il participe, notamment celles de 1878 à Paris, de 1884 à Amsterdam et de 1888 à Barcelone, où il reçoit des médailles d'or.
  • Créateur:
    Jacques-Philippe Imberton (Artiste)
  • Dimensions:
    Hauteur : 80,01 cm (31,5 po)Largeur : 47,96 cm (18,88 po)Profondeur : 3,03 cm (1,19 po)
  • Style:
    Mauresque (Dans le style de)
  • Matériaux et techniques:
    Émail,Miroir,Émaillé
  • Lieu d'origine:
  • Période:
  • Date de fabrication:
    1886
  • État:
  • Adresse du vendeur:
    SAINT-OUEN-SUR-SEINE, FR
  • Numéro de référence:
    Vendeur : 140421stDibs : LU7662243411362

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