Années 1720 Peintures - Nus

Cette peinture, de Johann Franz Meskens, représente un satyre découvrant une naïade endormie. Derrière l'alibi mythologique, il est facile de voir une allégorie du désir masculin, mais surtout l'occasion de représenter un corps féminin partiellement nu, dans un profond sommeil. La richesse décorative de ce panneau et le rendu des tissus, témoignent du grand goût baroque encore persistant dans le premier tiers du XVIIIe siècle, tant à Anvers que dans les cours princières d'Allemagne. La présence de la signature du peintre, par ailleurs peu connue, l'identifie clairement et nous a permis de commencer à reconstituer son corpus, grâce à l'identification d'une autre de ses œuvres qui est également proposée à la vente. 1. Johann Franz Meskens, un peintre flamand...

Cette peinture d'une sensualité trouble de Johann Franz Meskens représente le moment terrible où Lucrèce est sur le point de se suicider. Il témoigne de la persistance du goût baroque dans le premier tiers du XVIIIe siècle à Anvers et dans les cours princières allemandes. Le tragique de cette situation est merveilleusement rendu par le clair-obscur de la pièce, d'où se détache le corps nacré et partiellement dénudé de notre héroïne. 1. Johann Franz Meskens, peintre flamand influencé par Herman van der Mijn Johann Franz Meskens, parfois aussi appelé Frans Meskens, est un peintre flamand sur lequel nous avons très peu d'informations biographiques. Il est mentionné en tant que maître appartenant à la Guild de Saint-Luc à Anvers entre septembre 1725 et septembre 1728. En 1731, il entre au service du cardinal Damian Hugo Philipp comte de Schönborn comme peintre de cour et agent pour ses achats artistiques à Anvers. Damian Hugo Philipp de Schönborn (1676 - 1743) a été nommé cardinal en 1713 et prince-évêque de Spire, l'une des plus petites principautés du Saint Empire romain germanique, en 1719. Il résidait à Bruchsal (petite ville de l'actuel district de Karlsruhe, dans le Bade-Wurtemberg), où il fit construire à partir de 1722 un grand château baroque par Balthazar Neumann (1687 - 1753). L'apparition récente d'un autre tableau de Meskens dans une vente publique a permis de confirmer cette attribution. Ce panneau, de dimensions similaires (31 x 30 cm), représente une nymphe endormie surprise par un faune. Il est signé et daté (en bas à gauche) 1721. Un dossier de collection de Cornelis Hofstede de Groote, daté de 1926, mentionne un autre panneau de Meskens, signé et daté de 1720, dont les dimensions sont très proches de celles de notre panneau (31x25 cm). Elle représente Cléopâtre en train de se suicider. Il est tout à fait possible que ces deux panneaux aient formé une paire à l'origine ; l'existence de cette Cléopâtre est certainement une bonne indication pour la datation de notre tableau. L'influence d'Adrian van der Werff (1659 - 1722) et des Feinmaler de l'école de Leyde - en particulier Willem van Mieris (1662 - 1747) - est très nette dans ces deux tableaux de Meskens, et plus particulièrement dans la description minutieuse des étoffes et des drapés. Cependant, il est également intéressant de comparer ces deux panneaux avec certaines œuvres mythologiques d'Herman van der Mijn (Amsterdam 1684 - Londres 1741). Formé par le peintre de fleurs Ernst...