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Diana and Actaeon, une peinture moderniste d'après Joseph Heintz l'Ancien

1er quart du XVIIe siècle

À propos de cet article

Cette peinture nous a séduits par la richesse de ses couleurs. Représentant Diane et ses compagnes surprises par Actéon, elle s'inspire d'une gravure d'Aegidius Sadeler II d'après un tableau de Joseph Heintz l'Ancien aujourd'hui conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne. Ce sujet a connu un immense succès et de nombreux artistes, tous anonymes, se sont inspirés de cette gravure. Les couleurs vives utilisées dans cette peinture suggèrent qu'elle a probablement été exécutée dans le premier quart du XVIIe siècle par un artiste nordique, peut-être pendant son séjour en Italie. 1. Joseph Heintz l'Ancien, grand artiste de l'école maniériste Joseph Heintz l'Ancien est né à Bâle en 1564, où il a fait son apprentissage dans le Studio de Hans Bock l'Ancien (1550 - 1624). Il s'est également inspiré des œuvres de Hans Holbein le Jeune, qui avait séjourné dans la ville entre 1515 et 1526. En 1583, Joseph Heintz se rend en Italie et devient l'élève de Hans von Aachen à Rome, avant de se rendre à Florence puis à Venise. En 1591, il est appelé à la cour de Rodolphe II à Calle, où il devient son portraitiste officiel. Son séjour à Joseph ne dure que deux ans, puisqu'il retourne ensuite en Italie pour réaliser des copies d'ouvrages anciens pour l'empereur, avant de s'installer à Augsbourg, où son fils, également appelé Joseph, naît en 1600. Son fils devient à son tour peintre sous le nom de Joseph Heintz le Jeune. 2. De la peinture de Vienne à la gravure d'Aegidius Sadeler II Le tableau original de Joseph Heintz l'Ancien aurait été peint entre 1590 et 1600. Il pourrait s'agir d'une commande de Rodolphe II, car elle reflète son goût pour les scènes mythologiques teintées d'érotisme. Elle se trouve aujourd'hui au Kunsthistorisches Museum de Vienne (neuvième photo dans la galerie). Ce tableau a bénéficié très tôt d'une certaine renommée, puisqu'il a été gravé par Aegidius Sadeler II (1570 - 1629), graveur anversois installé à Prague en 1597 (dixième tableau de la galerie. Bien que la gravure soit fidèle au tableau de Joseph Heintz l'Ancien, elle en diffère par quelques détails, tous reproduits ultérieurement dans notre tableau (comme dans la plupart des autres versions peintes après cette gravure). En partant de la gauche, on constate que le fourreau accroché à l'arbre est orienté différemment, que l'arbre derrière ADS est devenu droit, et qu'un arbre a été ajouté à droite au-dessus du rocher formant une sorte de grotte. Si le graveur a mis l'accent sur la musculature des corps, il a donné à Actéon une chevelure plus fournie et a remodelé de manière assez significative le visage de la femme debout à l'extrême droite. 3. Description de notre peinture La scène représentée est inspirée d'un épisode célèbre des Métamorphoses d'Ovide (III 138-252). Après une journée de chasse, Actéon, un jeune chasseur, tombe sur la grotte sacrée où se baignent la déesse Diane et ses nymphes. Furieuse d'avoir été vue, Diane lui envoie quelques gouttes d'eau qui le transforment en cerf. Actéon le chasseur devient une bête traquée, et il est finalement dévoré par ses chiens. Joseph Heintz a axé sa peinture sur la représentation du groupe formé par la déesse, portant son attribut (un croissant de lune) et se penchant en avant pour asperger Actéon, et ses nymphes. Certains s'habillent à la hâte, d'autres profitent encore de ce moment de repos. La seule modification notable apportée par notre peintre à la gravure est d'avoir couronné la tête d'Actéon de cornes de cerf ; cette variante apparaît également dans d'autres copies réalisées après la gravure de Sadeler. Cette peinture est à la fois rudimentaire et sophistiquée. L'image est peinte directement sur le panneau sans couche préparatoire pour adoucir les stries du bois. Les corps, dont les articulations sont brièvement soulignées par quelques traits noirs, sont dessinés de manière vigoureuse et géométrique. Mais l'intérêt - et le plaisir - de notre tableau réside dans la très riche gamme de couleurs choisie pour illustrer cet épisode. En partant d'une gravure en noir et blanc, il est probable que notre peintre n'avait jamais vu la délicate polychromie verte et rose du tableau original. Dans ce choix de couleurs, il fait preuve d'une réelle capacité d'innovation, modulant les corps des nymphes d'un blanc laiteux à des tons plus ambrés et répartissant dans les tissus les couleurs stridentes caractéristiques du maniérisme : rouge carmin, parme, orange ou vert anis. Un détail est très représentatif à la fois de la verve narrative de Heintz l'Ancien et du goût de notre peintre pour la couleur. Insensible au tumulte ambiant, une beauté blonde se contemple dans un miroir en essayant un chapeau. Derrière elle se trouve le détail le plus charmant de notre tableau : une nymphe enturbannée qui, telle une enfant, se cache derrière les trois doigts de sa main. Ce gros plan montre à la fois l'habileté du peintre à rendre les détails (dans la délicatesse des doigts qui recouvrent en partie le visage de la nymphe) et son immense talent de coloriste, puisqu'il n'hésite pas à introduire un vert anis éclatant à côté de l'étonnante cape bleu azur (bordée d'orange !) qui repose sur les genoux de notre belle blonde. 4. Le succès d'un thème diffusé par la gravure La gravure du tableau de Heintz l'Ancien a assuré le succès de cette scène qui a été largement reproduite : Marco MarCo, que nous remercions pour sa contribution, a recensé 22 copies fidèles, toutes exécutées par des artistes anonymes d'après la gravure de Sadeler (6 sont sur cuivre, 6 sur bois, 9 sur toile et une sur parchemin). Les deux exemplaires les plus connus sont conservés dans deux musées italiens, l'Accademia à Venise et la Galeria A à Rome. La seule différence entre ces deux versions de la plaque de cuivre est la couleur des tissus. Dans ces versions, les corps nus sont plus proches de l'œuvre originale, alors que dans notre tableau, ils sont beaucoup plus proches du traitement musculaire de la gravure, ce qui accentue la saveur maniériste de notre tableau. 5. Encadrement Nous avons choisi un cadre italien du XVIIe siècle, dont les motifs auriculaires sont particulièrement bien adaptés pour accompagner cette débauche de chair et ce tourbillon de couleurs. Principales références bibliographiques : Jürgen Zimmer - Joseph Heintz der Ältere als Maler (1564 -1609) - 1971
  • Année de création:
    1er quart du XVIIe siècle
  • Dimensions:
    Hauteur : 53,04 cm (20,88 po)Largeur : 66,22 cm (26,07 po)
  • Support:
  • Mouvement et style:
  • Après:
    Joseph Heintz the Elder (1564 - 1609, Suisse)
  • Période:
  • État:
    Dimensions : 14 3/8'' x 19 13/16 '' (36.5 x 50.3 cm) - Encadré : 20 7/8'' x 26 1/16'' (53 x 66 cm) Cadre italien en bois sculpté et doré de style auriculaire du 17e siècle Collectional : collection privée, Parma - Italie.
  • Adresse de la galerie:
    PARIS, FR
  • Numéro de référence:
    1stDibs : LU1568212417162
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