Alexandro SANTANA
Mesmer, 2008
2008

1 711,84 €

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À propos de cet article

Vous rencontrez l'artiste espagnol Alexandro Santana et vous vous dites : "Bon sang, est-ce qu'il est réel ?" Si beau, si flamboyant, si séduisant, si amusant - vous ne savez pas si c'est intentionnel ou non. Puis on découvre qu'il est le fils d'un amiral dominicain notoire, que le tyrannique dictateur Trujillo était témoin du mariage de ses parents, que sa mère était une beauté légendaire de la haute société, qu'il a grandi sur des navires de guerre et des estancias avant d'aller, inévitablement, à Brown. Plus surprenant encore, Santana est resté à Providence pour suivre des études supérieures à la Rhode Island School of Design, où il a obtenu son diplôme d'architecte. Il a ensuite exercé son métier à Manhattan et dans sa ville d'adoption, Savannah, où il a fini par créer sa propre agence. Étonnamment, à l'ère de la CAO, il dessine chaque détail entièrement à la main. Compte tenu de ses vêtements en tweed, de ses nœuds papillons, de sa voix traînante et de sa tenue débonnaire, il n'est peut-être pas surprenant d'apprendre que les goûts architecturaux de Santana sont fortement néoclassiques, inspirés par le palladianisme vernaculaire de la Géorgie d'avant la guerre de Sécession, avec bien sûr une touche de postmodernité. Les plans architecturaux détaillés et décoratifs de Santana pour ses clients sont complétés par des dessins créés uniquement pour lui-même - des paysages urbains exotiques imaginaires et des fantaisies urbaines, comme les rêves de Sir John Soane canalisés par Aldo Rossi ou John Hejduk. L'appréciation de ces dessins est enrichie à son tour par les portraits d'amis et d'amants réalisés au crayon par Santana, des esquisses personnelles d'une intimité désarmante. Le trait de Santana a un érotisme langoureux et fluide qui convient parfaitement à ses sujets ; il les touche tous d'un murmure de graphite en les amadouant pour qu'ils apparaissent. Mais la surprise dans l'œuvre de Santana est sa série d'abstractions à grande échelle, des peintures outrageusement brillantes et scandaleusement juteuses qui ont été récemment exposées à la Besharat Gallery d'Atlanta. Le cadre était en effet beau et dramatique, l'échelle et la grandeur de ses espaces, avec des murs de granit local pur, n'étaient guère mieux adaptés à un déploiement de couleurs éruptives et de vigueur anarchique. Certaines œuvres de Santana portent des traces d'imagerie fragmentaire, allant des fusils et des armes aux organes génitaux et aux viscères, comme s'il s'agissait de l'indice d'une violence sublime qui correspond à la sauvagerie de sa palette et de son travail au pinceau. Dans l'huile Haecceitia de 48 x 60 pouces, par exemple, des taches informes de rose et de bleu pâle font naître un dessin au trait noir d'un pied en talon haut, ou une série de marques de peinture louches qui pourraient bien être des baisers de rouge à lèvres. Il est clair qu'il ne s'agit pas ici d'un simple expressionnisme. Le titre de son exposition en dit long : "Haecceitia : Hommage à Michel Foucault". En parcourant l'essai du catalogue, il apparaît clairement que Santana ne cherche pas un effet décoratif ou une expression personnelle, mais qu'il s'attaque plutôt à la sémiotique picturale, un mode de signification ouvert ("haecceity" peut être traduit par "ceci") qui, selon l'artiste, "prend une plateforme picturale" dans son travail. Que les peintures de Santana s'élèvent ou non à ce niveau philosophique et mystique, elles possèdent certainement une flamboyance artistique et un esprit aussi excentriquement remarquables que l'artiste lui-même. Et cela devrait suffire pour la première grande exposition solo de quelqu'un.

Créateur:

Alexandro SANTANA (1965, Espagnol)

Année de création:

2008

Dimensions:

Hauteur : 35,56 cm (14 po)Largeur : 60,96 cm (24 po)

Support:

Technique mixte

Mouvement et style:

Impressionnisme abstrait

Période:

XXIe siècle