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Sculpture intitulée "Petite musique de nuit" par Pierre Martinon:: vers 1991

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À propos de cet article

Une sculpture en céramique intitulée " Petite musique de nuit " par Pierre Martinon. Conditions d'origine parfaites. Signé et daté à la base " Pierre Martinon 1991 ". Pièce unique. Loin du bruit et de la fureur du prétendu monde, dans son petit village de Bourgogne, Pierre Martinon travaille patiemment, pendant de longues heures. Pour élever une forêt de sculptures. Il avait débuté à l'École nationale des beaux-arts de Dijon, sculptant d'abord dans le bois et le métal. Les participations à l'atelier de modelage de cette ville ne lui avaient pas montré les trésors que la cuisson peut apporter à différentes argiles. De nombreuses années s'écoulent avant qu'il ne découvre la splendeur de la simple tuile produite dans les fours de la tuilerie Aléonard de Pontigny, ce qui va l'engager dans une nouvelle voie, aussi fertile qu'exigeante et redoutable. Une fois cuite, l'argile de Pontigny se teinte d'ocres et de roses, se tanne en rouges et bruns ou même en violets, souvent tachés de pyrite de fer. Cette matière a quelque chose de vivant, de tentant au toucher, à caresser autant qu'à contempler. A partir de là, la matière argileuse elle-même associée à chaque technique d'expression de l'artiste va orienter son inspiration de manière variée et sensible. Tous deux sont depuis restés inséparables de cette voie artistique empruntée par Pierre Martinon. Il n'a vraiment commencé à travailler cette terre qu'à partir de 1983, année de ses premières cuissons à la tuilerie. Un changement de propriétaire au début de ce siècle devait amener Pierre Martinon à se tourner vers d'autres argiles et à recourir plus systématiquement aux oxydes métalliques, comme le montrent également plusieurs de ses œuvres récentes, chacune enveloppée d'une fine lueur noire. En vertu de son entrée impromptue dans l'univers de la céramique, il était autodidacte, mais à tel point que sa conscience aiguë des caprices de ses matériaux, combinée à sa minutie naturelle et à son amour du geste juste, signifiait un nouveau com- bat à chaque fois pour se perfectionner. Pierre Martinon a ainsi pu défier les lois de l'argile et imposer à cette substance les mêmes lignes exigeantes que celles qui peuvent être sculptées dans d'autres matériaux durs. Il est essentiellement un modeleur qui sculpte en élevant des surfaces planes autour d'un vide, à la recherche de la définitude et de la clarté des tensions nées de la forme. Il ne s'est épargné ni les surplombs, ni les arêtes vives, ni les angles rentrants, sans parler de l'infini soin qu'il faut apporter à chaque surface, quelle que soit sa taille, sa pente ou sa courbe. Les sculptures de Pierre Martinon sont riches et complexes, offrant surprise après surprise pour le plaisir de l'œil et de l'esprit, une promesse de plaisir multiforme à renouveler. Leurs formes emboîtées, se verrouillant et se déverrouillant tant par interpénétration que par confrontation, peuvent à la fois séparer et agglomérer. La sculpture qui en résulte semble fixer pour l'éternité un seul instant de rencontre tectonique. À première vue, les structures recherchées peuvent perturber l'esprit du spectateur qui est inévitablement occupé à découvrir un système et un sens. Il serait cependant hasardeux de rechercher une interprétation unique : tel détail peut bien éveiller un écho sym- bolique, mais le bord suivant détruira l'image jusqu'alors esquissée et décalera l'imaginaire ; tel élément peut paraître architectural, mais l'ensemble dans lequel il est intégré démentira cette fonction. Les formes récentes peuvent sembler rappeler les courbes organiques, mais elles tendent à s'entrelacer de manière peu familière. Tout semblant de sens initial s'épuisera bientôt pour se perdre dans un monde inconnu. C'est là que se trouve la pensée inversée ou l'activité de non-pensée. La texture et les teintes de cette matière jouent leur propre rôle dans ce jeu de désorientation : tantôt c'est le bois qui vient à l'esprit, tantôt le métal, la roche ou même le cuir. Les variations de coloration d'un élément à l'autre ne fournissent pas non plus d'autres indices. Pour que, lorsque cela est possible, le spectateur se soumette au mieux aux lois secrètes qui président à la conception et à la configuration des différentes architectures, qu'elles soient étrangères ou non, comme s'il était englouti dans une structure, qu'il s'agisse d'une formation rocheuse ou d'un enchevêtrement de roches. Ne s'agirait-il pas en fait de ce plaisir enivrant de la première expérience vertigineuse d'un enfant dans le monde avant l'apparition de la compréhension rationnelle ? Il convient de révéler certaines des origines historiques qui ont dû compter dans le choix de l'orientation prise par Pierre Martinon et tout au long de son œuvre. Il a grandi à Montchanin, un lieu dont le destin est étroitement lié à deux sites industriels clés : une fonderie et une tuilerie, juste à côté du Creusot, au cœur de la sidérurgie bourguignonne. Son grand-père paternel, qu'il n'a jamais connu, était sabotier, habile dans le travail du bois, avec un goût prononcé pour la forme et la bonne facture. Son père, qui était doué pour le dessin, a atteint des prouesses techniques encore plus poussées dans son métier de mécanicien-modéliste. Ce n'est qu'après avoir développé son propre travail que Pierre Martinon a découvert des objets qui avaient été fabriqués par son père. Parmi ceux-ci, il n'en a qu'un seul en sa possession : un morceau de bois épais d'une vingtaine de centimètres de long, à la surface polie et aux courbes complexes, modèle d'un double bec verseur de forme tubulaire arquée. La surface présente un réseau étendu de coupes latérales. Il ne s'agit manifestement pas d'un objet ordinaire : bien qu'il soit technique, la qualité de sa fabrication en fait un objet de valeur ; le matériau chaud est en contradiction avec la forme qui annonce son avenir métallique froid ; debout sur sa seule surface plane, il devient une sculpture ; si vous ne connaissiez pas sa finalité, en tant qu'objet, il resterait parfaitement mystérieux. Comment alors ne pas relayer l'héritage du sabotier et du mécanicien-modéliste au sculpteur ? Quoi qu'il en soit, Pierre Martinon a le sentiment d'avoir hérité de la sensibilité de son père à l'égard des matériaux et de leurs différentes substances ou de la qualité des objets, et, plus généralement, de ce qui faisait la dignité des maîtres artisans qui ont vécu pendant son enfance : un véritable sens de l'excellence de leur travail et un profond respect des exigences de leur métier. Il laisse les idées d'une œuvre lui venir au fil du courant, en notant mentalement les détails formels qui attirent son attention, qu'ils soient issus du monde végétal, humain ou architectural. Il peut s'agir de l'entrelacement de deux troncs d'arbre, d'un élément d'une œuvre d'art ancienne ou de la relation d'un objet avec le recoin dans lequel il est logé. La sculpture en devenir sera soutenue par un maelström de sensations sur lesquelles l'imaginaire viendra se greffer au fil du travail. Pierre Martinon commence une pièce par un croquis préliminaire rapide, puis - du moins pour les plus grandes pièces - réalise un modèle en argile, qui sera la véritable étape de création pouvant s'étaler sur plusieurs jours. À partir de là, la sculpture elle-même peut commencer, étroitement guidée par ce travail préparatoire. Lorsqu'il parle d'une "genèse organique des formes", il veut dire qu'il s'agit de se construire peu à peu à partir de la base en plaques ou en bobines de terre (mais pas, de l'extérieur, comme des éléments montés séparément). Il cherche à faire "pousser" sa sculpture comme un arbre. Ou comme une montagne. Dans le cas d'œuvres telles que celles qui présentent des structures rocheuses, ce qui lui importe, c'est qu'elles soient formées comme la roche est formée - de l'intérieur, y compris la coloration de l'argile dans cette masse. Gaufrer la surface reviendrait à passer à côté du but du processus. C'est une question de cohérence intérieure. Ce sculpteur fait le tour de son œuvre dès les premières étapes : toutes ses formes doivent dialoguer entre elles, afin d'atteindre la cohérence organique d'un arbre. "J'essaie de faire une sculpture, de me rapprocher de la sculpture elle-même. Parce que j'ai une idée - non pas de mon propre travail - mais de la sculpture elle-même." C'est une lutte, une conquête inquiète, une longue marche sur une corde raide. Pierre Martinon a connu "ces difficultés" dont parle Paul Valéry dans ses Pièces sur l'art, "problèmes d'un ordre supérieur, incompréhensibles pour la plupart des gens (même pour plus d'un venant du métier), que le véritable artiste invente et auxquels il se soumet". Car de même que nous inventons une nouvelle forme, une nouvelle idée ou une nouvelle expérience, de même des conditions et des restrictions cachées seront inventées à partir d'obstacles invisibles qui surgissent de cette même conception pour défier nos talents acquis, retardant notre satisfaction mais, en fin de compte, tirant de nous ce que nous cherchions à trouver - exactement, ce que nous ne savions pas que nous possédions déjà." Ce que l'on appelle le processus de raffinement dans la phase finale de la modélisation fait plus souvent référence à un lissage minutieux des surfaces - "j'étire mes formes". Il choisira parfois de les recouvrir d'un maillage graphique pour transformer la matière, ou de tracer un filet sur un tronçon pour en augmenter la tension, ou encore de graver ailleurs les signes d'un alphabet inconnu. Si, à première vue, la gamme de couleurs n'est pas très étendue, il joue de manière subtile avec les différentes teintes des argiles et des oxydes. L'observation attentive d'une sculpture met en évidence tout un monde de nuances, chacune contribuant à sa manière à la force de l'œuvre. L'affirmation de Pierre Martinon selon laquelle il est très sensible à la couleur l'a en fait amené une fois à envisager sérieusement de choisir la voie de la peinture. Pendant le processus de cuisson qui clôt le parcours, le contrôle est maximal pour valider et fixer tout le travail accompli. Quant à sa place ou sa page dans l'histoire de l'art, il nous reste la conviction de Pierre Martinon qu'il n'y a pas de progrès en art mais que les circonstances changeantes de la création apportent leurs propres différences nouvelles pour créer une diversification de l'expression sans rupture avec le passé. Dans le paysage artistique actuel, l'œuvre de Pierre Martinon se distingue nettement par le fait qu'elle ne fait aucun effort pour séduire. Réservé mais généreux, austère mais chaleureux, divers mais toujours cohérent. Chaque sculpture est un univers à part entière. Ils ont tous cette "longueur sur la palette" que les vinificateurs recherchent toujours. Ils intriguent et captent notre attention. Ils tiennent la promesse d'être des compagnons fidèles, parmi ceux dont on ne se lasse pas. Aude de Vinck, novembre 2019 Traduit par Martin Walton.
  • Créateur:
    Pierre Martinon (Artiste)
  • Dimensions:
    Hauteur : 53 cm (20,87 po)Largeur : 31 cm (12,21 po)Profondeur : 13 cm (5,12 po)
  • Style:
    Beaux-Arts (Dans le style de)
  • Matériaux et techniques:
  • Lieu d'origine:
  • Période:
  • Date de fabrication:
    1991
  • État:
  • Adresse du vendeur:
    Saint-Ouen, FR
  • Numéro de référence:
    1stDibs : LU3115318057841

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